Evolution politique de Weber
Weber, à travers son père et ses propres expériences en fin de carrière, a côtoyé de près le monde politique. Pendant la il gère pendant quelques mois des hôpitaux militaires. Il participe ensuite aux grandes conférences allemandes d’après-guerre (rédaction du Traité de Versailles et rédaction de la Constitution de la République de Weimar, 1919-1933). Weber a évolué politiquement pour devenir un partisan de l’Etat-Nation. Conservateur et membre de la Fédération pangermanique dans les années 1890, Weber s’opposera ensuite à la germanisation contrainte des populations polonaises en Allemagne et participera à la création du parti démocrate.
Ces expériences le conduisent à examiner les liens entre science et politique.
La neutralité axiologique
Lors de deux conférences données par Weber à l’université de Munich en 1918, reprises dans l’ouvrage Le Savant et le politique, Weber défend la nécessité d’une séparation nette entre la politique et la science. Il distingue les « jugements de valeurs » du « rapport aux valeurs » :
- les jugements de valeur subjectifs doivent être exclus de toute recherche scientifique ;
- le rapport aux valeurs implique que l'analyse d'un fait social ne peut faire l'impasse sur les valeurs de la société dans lequel le fait est étudié.
Le sociologue doit faire montre d’une neutralité axiologique, c'est-à-dire qu’il ne doit pas se laisser guider dans ses recherches par des jugements de valeur. Ainsi la sociologie n’a pas vocation à réformer la société. Afin d’affermir la sociologie comme une science à part entière, Max Weber consacre de nombreuses publications à des questions d’épistémologie de la discipline sociologique. Les principales sont :
- L’objectivité de la connaissance dans les sciences et la politique sociales (1904),
- Essai sur quelques catégories de la sociologie compréhensive (1913),
- Economie et Société (1922) rassemble des écrits qui touchent plus spécifiquement la sociologie et ses concepts fondamentaux.