Les volcans éteints peuvent-ils se réveiller ?

Le 23 novembre en Éthiopie, le volcan Hayli Gubbi, qu’on croyait éteint depuis 12 000 ans, s’est réveillé. Alors, est-ce qu’un volcan qu’on dit éteint même depuis très longtemps ne présente vraiment aucun risque ? L’équipe de Mission info a mené l’enquête.

Un volcan qui s’éveille après 12 000 ans de sommeil

L’Éthiopie, c’est un pays d’Afrique de l’Est. En se réveillant, le volcan Hayli Gubbi a projeté une immense colonne de cendres, portée par les vents jusqu’en Inde à plus de 4 000 km du cratère. Normalement, on considère qu’un volcan qui dort depuis plus de 10 000 ans est éteint. Alors comment celui-ci a-t-il pu se réveiller ?

C’est quoi un volcan ?

La surface de la Terre n’est pas un bloc, mais plutôt un puzzle géant constitué de plaques, qu’on appelle des plaques tectoniques. Ces plaques s’écartent ou se rapprochent les unes des autres très lentement. Et ces mouvements créent sous terre des fissures et des poches de roches fondues qu’on appelle le magma. Comme une bulle dans un verre d’eau, ce magma essaye de remonter à la surface de la Terre. Et c’est comme ça que naissent la plupart des volcans. C’est exactement ce qui s’est passé en Éthiopie. Mais ce qui a surpris tout le monde sur place, c’est que d’habitude, le magma sort par l'Erta Ale, le volcan le plus actif d’Éthiopie et qui se trouve à seulement 15 km de distance du Hayli Gubbi, supposé être éteint depuis 12 000 ans. 

Un volcan peut s’éteindre, mais pas mourir

Il y a 60 ans, des volcanologues français avaient visité le Hayli Gubbi et avaient trouvé des traces de lave fraîches, preuves que le volcan n’était pas vraiment éteint. Un volcan, ce n’est pas un être vivant comme un humain ou un animal : il ne meurt pas vraiment. On le dit éteint quand son cœur de magma se refroidit et se solidifie. Mais, du magma peut remonter de nouveau, même après une longue période (10 000, voire 100 000 ans plus tard) et le faire « revivre ». C’est probablement ce qui s’est passé pour le Hayli Gubbi. Quelque temps avant le réveil du volcan, les scientifiques avaient constaté des fissures se former près du Erta Ale et se remplir de lave. Cette lave s’est dirigée dans des tunnels souterrains jusqu’au Hayli Gubbi pour provoquer son réveil. Ce qui a surpris les scientifiques, c’est que cette zone est assez désertique et qu’elle n’était donc pas très surveillée. Personne n'a donc pu prévoir exactement quand l’éruption aurait lieu.

Y a-t-il des volcans en France ?

Oui, il existe des volcans en France métropolitaine : en Auvergne par exemple, dans la Chaîne des Puys qui compte environ 80 volcans. Récemment, des scientifiques ont découvert qu’il y avait bien de l’activité volcanique sous la Chaîne des Puys. La formation de la Chaîne des Puys est une conséquence de la formation des Alpes, il y a environ 50 millions d’années. Elle a provoqué des mouvements et des fissures et en profondeur du magma s’est formé. Ce magma est remonté vers la surface pour créer des volcans en chaîne. La dernière éruption dans la chaîne des Puys date d’il y a 8 000 ans. Ce sont donc des volcans relativement jeunes. Ils ne sont donc pas considérés comme éteints, mais plutôt en pause.

Comment surveille-t-on les volcans ?

Partout dans le monde, des volcanologues surveillent l’activité des volcans. Ils disposent de différents outils tels que des sismomètres qui mesurent les vibrations de la terre. C’est notamment grâce à ça qu’ils ont pu détecter l’activité volcanique dans la Chaîne des Puys à 20 ou 30 km sous la surface du sol. Néanmoins, il est impossible de déterminer précisément à quel moment une éruption peut avoir lieu. Cela peut être dans 50 ans, dans 500 ans ou dans 5 000 ans. En revanche, si le magma se rapproche vraiment de la surface, les volcanologues le détecteront en donneront l’alerte.

Quels sont les différents types de volcans ? 

On doit notre connaissance des volcans à des femmes et des hommes qu’on prenait parfois pour des fous comme le couple de volcanologues Katia et Maurice Krafft. Dans les années 1970, ils ont été parmi les premiers à filmer des volcans en éruption de très près. Ce sont eux qui ont défini les deux catégories de volcans qu’on connaît aujourd’hui :

• Les volcans rouges, considérés comme « gentils », car leur lave coule et qu’il est facile de voir où elle va.
• Les volcans gris, considérés comme « méchants », car leur épais nuage brûlant peut dévaler leurs pentes à 250 km/h.

C’est d’ailleurs un volcan gris qui a tué Katia et Maurice Krafft en 1991 au Japon. Mais grâce à leur travail, on a pu mieux connaître les volcans et ainsi mieux protéger les populations qui vivent autour.