Biographie de Georges Perec et chronologie


Publié le 15/10/2012 • Modifié le 10/05/2022

Temps de lecture : 3 min.

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La vie de Georges Perec face aux grands événements politiques et culturels

Georges Perec naît à Paris le 7 mars 1936, de parents immigrés juifs polonais. Très tôt, les évènements historiques marquent au fer rouge le destin de l’écrivain. Son père, engagé volontaire dans l’armée française, meurt en juin 1940 et sa mère est arrêtée puis déportée à Auschwitz le 11 février 1943 ; on perd alors toute trace d’elle. Elle avait cependant réussi en 1942 à envoyer son fils près de Grenoble, où il a rejoint sa tante paternelle Esther et son mari David Bienenfeld.

 

1933

Arrivée d’Hitler au pouvoir en Allemagne.

1936

Premier gouvernement socialiste en France (Léon Blum).

1939

L’Angleterre et la France déclarent la guerre à l’Allemagne.

1940

Le maréchal Pétain signe l’armistice avec l’Allemagne (juin).

1942

Rafle du Vélodrome d’Hiver : près de 13000 juifs sont arrêtés et déportés.

1944

Débarquements alliés. Libération de Paris (août). Les femmes françaises obtiennent le droit de vote.

1945

De retour à Paris, il est définitivement recueilli par les Bienenfeld.

1945

Capitulation de l’Allemagne (8 mai).

1946

Début de la guerre d’Indochine.
Parution de L’Existentialisme est un humanisme de Jean-Paul Sartre.
Création du Centre national de la cinématographie.

1949

Il entame une psychothérapie avec Françoise Dolto – il suivra deux autres psychanalyses au cours de sa vie. À la fin de sa scolarité, il se lie d’amitié avec son professeur de philosophie, Jean Duvignaud, qui lui présentera l’écrivain et éditeur Maurice Nadeau et le sémiologue Roland Barthes. Il entame par la suite des études de lettres qu’il abandonne rapidement : sa volonté de se consacrer à l’écriture devient primordiale.

1947

Parution de La Peste d’Albert Camus.

1948

L’Assemblée générale des Nations Unies adopte la Déclaration universelle des droits de l’homme.

1949

Publication de Deuxième sexe de Simone de Beauvoir.

1954

Accords de Genève (fin de la guerre d’Indochine).
Début de l’insurrection en Algérie.

1957

Traité de Rome : création de la Communauté Économique Européenne (CEE).
Albert Camus reçoit le prix Nobel de littérature.
Mythologies, du sémiologue Roland Barthes.

1958

Enlisement de la crise algérienne, le général de Gaulle est nommé président du Conseil. Nouvelle constitution, approuvée par référendum : naissance de la Ve République.

1959

À partir de 1959, Perec travaille à un projet de revue littéraire La Ligne générale. Elle ne verra jamais le jour mais Perec établit alors ses propres conceptions en matière d’écriture et de littérature. Durant la période de 1957 à 1961, il écrit plusieurs romans (L’Attentat de Sarajevo, Le Condottiere), tous refusés par les éditeurs. Il rédige également des notes pour des revues littéraires comme les Lettres nouvelles et la NRF (la Nouvelle Revue Française, chez Gallimard).

1959
Création du ministère des Affaires culturelles (André Malraux).
Zazie dans le métro de Raymond Queneau.

 

1960

Après avoir épousé Paulette Pétras en 1960, il séjourne avec elle à Sfax, en Tunisie. De retour à Paris l’année suivante, il devient documentaliste en neurophysiologie au CNRS, mais il continue d’écrire régulièrement.

1960
Décès accidentel d’Albert Camus.
Raymond Queneau et François Le Lionnais fondent l’Oulipo (l’Ouvroir de littérature potentielle).

1962
Accords d’Évian (fin de la guerre d’Algérie).

1963
Pour un nouveau roman, d’Alain Robbe-Grillet. Recueil d’articles qui synthétise et théorise une volonté commune à plusieurs auteurs et baptisée Nouveau Roman.
Comme Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute, Michel Butor ou Claude Simon souhaitaient un renouvellement de l’écriture romanesque. Ils l’ont remise en question et rejetée sous sa forme traditionnelle (récit chronologique et linéaire, dimension psychologique des personnages, intrigue).

1965

Perec voit enfin un de ses romans publié en 1965, Les Choses. Réaliste et sociologique, le texte, profondément influencé par Flaubert et L’Éducation sentimentale, possède surtout une réelle dimension littéraire et stylistique. Le livre est un succès et Perec reçoit le prix Renaudot. D’autres ouvrages suivront, comme Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ? (1966) et Un homme qui dort (1967). Puis Perec entre à l’Oulipo – l’Ouvroir de littérature potentielle – en 1967. Au sein de ce groupe qui explore et invente des contraintes littéraires, Perec peut travailler selon des procédés d’écriture de plus en plus complexes. Ainsi La Disparition (1969), texte où la lettre e est bannie, respecte une contrainte oulipienne.

1964 Sartre refuse le prix Nobel de littérature.

1968 Manifestations étudiantes (mai). Le mouvement de protestation s’étend à toute la France.

1969 Le général de Gaulle démissionne de ses fonctions présidentielles.

 

En 1975 paraît W ou le Souvenir d’enfance, où alternent récit fictionnel et contenu autobiographique, puis Je me souviens en 1978 où l’auteur recense une quantité de souvenirs hétéroclites, fragments oubliés de la mémoire collective.

À partir de 1976, il crée chaque semaine une grille de mots croisés pour le magazine Le Point. La consécration arrive en 1978 avec La Vie mode d’emploi, roman titanesque et méticuleux, fruit de neuf ans de travail et pour lequel il reçoit le prix Médicis. Perec a désormais des revenus réguliers qui lui permettent de quitter son emploi et de se consacrer uniquement à l’écriture. Il s’intéresse également à la poésie (Clôtures et autres poèmes), au théâtre (L’Augmentation) ainsi qu’au cinéma (Un homme qui dort, Récits d’Ellis Island) et à la radio. Il produit également le film Les Jeux de la comtesse Dolingen de Gratz (1982) de la cinéaste Catherine Binet qui sera sa dernière compagne.

1976 Mort de Raymond Queneau.

1980 Décès de Roland Barthes et de Jean-Paul Sartre.

1981

Georges Perec entame une grande série de voyages et de conférences. Atteint d’un cancer, il décède à l’hôpital d’Ivry le 3 mars 1982 et laisse un roman inachevé, Cinquante-trois jours.

1981 Abolition de la peine de mort en France.


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