Vocabulaire
- Code noir
C'est un recueil d'une soixantaine d'articles promulgués en 1685 sous le règne de Louis XIV. Il rassemble toutes les dispositions réglant la vie des esclaves noirs dans les colonies françaises des Antilles et de Guyane. Il a servi de modèle à d'autres règlements utilisés dans d'autres colonies européennes. - Commerce triangulaire
Commerce pratiqué par les navires européennes entre l'Afrique, l'Amérique et l'Europe. Du XVIe au XIXe siècle, l’Europe (dont la France) déplace environ 15 millions d’Africains pour les forcer à travailler dans les Amériques et les Caraïbes. Ce commerce dit triangulaire est ce qu'on appelle la « traite ». En France, des navires partent des ports du Havre, de Saint-Malo, de Nantes, de Bordeaux ou encore de Lorient pour rejoindre la côte ouest-africaine. Sur place, les Français négocient avec les chefs de tribu. Ils échangent des habitants (hommes, femmes et enfants noirs) contre de la laine, du coton, du rhum ou des armes. Une fois le marché conclu, les esclaves sont entassés dans les bateaux. La traversée de l’Atlantique vers le continent américain dure plusieurs mois. Les conditions sont tellement épouvantables qu’au moins 10 % des esclaves meurent pendant le voyage. - Congrès de Vienne
Le Congrès de Vienne s'est tenu du 1er octobre 1814 au 9 juin 1815. Durant cette période, les pays vainqueurs de Napoléon adoptent le principe de rétablir les frontières d'avant la Révolution française de 1789. C'est également lors de ce congrès que la traite fut abolie. - Culture de plantation
Culture souvent unique d’un produit à très forte valeur économique destiné à la vente et non à la consommation locale, qui génère des différences fortes entre revenu des propriétaires et statut des travailleurs. - Départementalisation
Est appelée départementalisation la transformation d'un territoire en département. - Esclave
Personne non libre, appartenant à un maître et considéré comme un objet. Le maître a le droit de vie et de mort sur ses esclaves. L’esclave ne garde même pas son nom : il est rebaptisé par le maître. - Fondation pour la mémoire de l’esclavage
La fondation agit pour l’intérêt général, elle veut transmettre l’histoire de l’esclavage et de ses héritages, par la culture, pour la citoyenneté. Ses missions : inscrire l’esclavage colonial comme un fait important de l’Histoire de France, faire reconnaître ses héritages, politiques, culturels et humains aujourd’hui. Utiliser le savoir pour lutter contre le racisme et les discriminations. - Loi Taubira
Cette loi, adoptée le 10 mai 2001, reconnaît la traite et l'esclavage en tant que crimes contre l'humanité. - Serf
Vient du latin servus qui signifie esclave. - Servage
Le servage désigne l'état de servitude (non-liberté) dans laquelle est maintenue une partie de la paysannerie occidentale. - Traite
Commerce et transport de populations soumises en esclavage.
Personnalités
► Louis Delgrès
Métis libre né à Saint-Pierre, en Martinique, Louis Delgrès (1766-1802) a combattu pour les valeurs de la Révolution française. Contre la décision de Napoléon de rétablir l'esclavage dans les colonies françaises, ce brillant officier de l'armée devient le chef de la résistance contre les troupes envoyées par Bonaparte en Guadeloupe. Le 10 mai 1802, il publie une déclaration dans laquelle il adresse « à l’univers entier, le dernier cri de l'innocence et du désespoir ». Acculé avec ses hommes, Delgrès préfère mourir plutôt que de se rendre. Quelques jours plus tard, l’esclavage est rétabli en Guadeloupe.
► Victor Schœlcher
Victor Schœlcher (1804-1893) contribue à faire adopter le décret sur l'abolition de l'esclavage dans les colonies. En tant que président de la Commission d'abolition de l'esclavage, il est l'initiateur du décret du 27 avril 1848 abolissant définitivement l'esclavage en France et dans ses colonies.
► Toussaint Louverture
Né esclave, dans la colonie française Saint-Domingue, François Dominique Toussaint (1743-1803), alias Toussaint Louverture, est l'une des figures emblématiques des mouvements anticolonialistes et d'émancipation des Noirs. Affranchi en 1776, il devient gouverneur de Saint-Domingue (l'ancien nom d'Haïti), qu'il administre presque comme un pays indépendant. A Paris, le premier Consul Napoléon Bonaparte envie une armée chargée de rétablir la souveraineté française. Toussaint Louverture est alors capturé et déporté en France. Il meurt en 1803. Saint-Domingue déclare son indépendance le 1er janvier 1804. Elle prend le nom d’Haïti.