L'art au Moyen Âge

Quelles sont les différentes périodes artistiques au Moyen Âge ?


Publié le 11/01/2013 • Modifié le 13/01/2023

Temps de lecture : 5 min.

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L'art byzantin au VIe siècle

A l’abri des invasions barbares, l’Empire byzantin observait de nombreuses traditions de l’Empire romain. On y parlait le grec et on y admirait les créations de l’Antiquité.

Le règne de l’empereur Justinien (527-565) et de son épouse, l’impératrice Theodora, fut une période particulièrement éclatante : conquête de nouveaux territoires, rédaction de lois, commande d’ œuvres d’art importantes.

L'époque des invasions, les Mérovingiens en Gaule

Les barbares venus de l’Est s’étaient peu à peu établis dans l’empire d’Occident. A la fin du Ve siècle, ils avaient créé des royaumes en Italie, en Espagne, en Gaule : Burgondes dans l’est, Wisigoths dans le sud-ouest, Francs dans le nord.

Chez les Francs, les successeurs de Mérovée — qui portent pour cette raison le nom de Mérovingiens — avaient imposé leur autorité. Clovis, vers 500, s’était converti au Christianisme, Saint Remi l’avait baptisé à Reims. Ces nouveaux maîtres de la Gaule, comme les autres barbares installés en Occident, se faisaient enterrer avec de luxueux objets, témoins de leur goût pour une somptueuse orfèvrerie aux motifs géométriques, rehaussée de vives couleurs.

tapisserie-moyen-age

L'Offrande du cœur. Tapisserie, laine et soie .
Paris, vers 1400-1410. H. : 247 ; L. : 209 cm.
Paris, musée du Louvre, département des Objets d'art, n° inv.OA 3131.
© RMN

Charlemagne et l’art carolingien

Au VIIIe siècle, l’autorité des rois mérovingiens s’affaiblit au profit des puissants « maires du palais » : Charles Martel puis son fils Pépin, dit « le Bref », peut-être en raison de sa petite taille.

En 751, Pépin le Bref se fit élire et sacrer roi à Soissons : il fut le premier souverain d’une nouvelle dynastie, les Carolingiens. Son fils Charlemagne lui succéda en 768 et se fit couronner empereur à Rome par le pape le jour de Noël de l’an 800. lI voulait être considéré comme le successeur des empereurs romains de l’Antiquité. Grand conquérant mais aussi administrateur et réformateur, Charlemagne gouvernait depuis sa capitale, Aix-la-Chapelle. II s’était entouré d’hommes de lettres et d’artistes qui travaillaient auprès de lui, en particulier pour copier et orner des manuscrits.

prophete

Prophète provenant de la chasse de Saint-Germain-des-Prés.
Bronze fondu et doré. Paris, 1409. Paris , musée du Louvre,
département des Objets d'Art, n° inv. OA 5917. H. : 13,8 ; L ; : 8,7 , l. : 7,8 cm.
© RMN / Berizzi

L'art dans l'Empire ottonien

Après la mort de Louis le Pieux, fils et successeur de Charlemagne, l’empire fut partagé par le traité de Verdun (843) entre les trois petits-fils de Charlemagne : Charles le Chauve devint roi de la « France de l'Ouest », Lothaire reçut la « Lotharingie »  et le titre d’empereur, Louis régna sur les territoires de l’Est.

Dès la fin du IXe siècle, les régions de l’Ouest connurent des divisions et de nouvelles invasions. A l’Est, au contraire, les souverains conservaient un pouvoir fort et maintenaient les traditions de l’Empire caroligien. Ainsi, au Xe siècle, Otton 1er (962-973) se rendit maître de la Germanie et de l’Italie jusqu’à Rome et se fit couronner empereur. Il encouragea la construction d’édifices et l’exécution d’œuvres d’art somptueuses.

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Bague au portrait de Jean sans Peur, duc de Bourgogne de 1404 à 1419.
Or, agate ( ?), jais, émeraude, rubis ; émail translucide sur or. Paris,vers 1410 (avant 1419).
Paris, musée du Louvre, département des Objets d'art, n° inv. OA 9524. H. 1,5 ; D. 2,3 cm.
© RMN / Berizzi

L’art roman du XIIe siècle dans le Saint Empire

Au XIIe siècle, le Saint-Empire romain germanique regroupait les territoires du centre de l’Europe de la Lorraine à l’Autriche et de la Hollande au centre de l’Italie.

Le plus grand empereur de cette époque, Frédéric 1er Barberousse (1152-1190), reprit les traditions de conquête et d’autorité des empereurs carolingiens et ottoniens. Il se fit couronner empereur à Rome en 1155 et osa plus tard s’opposer au pape.

C’est à son initiative que Charlemagne fut canonisé, en 1165.

sceptre

Sceptre. Paris, peu avant 1380.
Or (sommet) et argent doré (hampe), rubis,verres colorés, perles,
Surmonté d'une statuette de Charlemagne.
Remis au trésor de l'abbaye de Saint-Denis en 1380,
a servi la même année pour le sacre de Charles VI.
Paris, musée du Louvre, département des Objets d'art,n° inv. MS 83. H. : 60 cm.
© RMN

La France à l’époque romane

En France, Hugues Capet remplaça en 987 le dernier roi carolingien, fondant ainsi une nouvelle dynastie, celle des Capétiens. Peu à peu, ces souverains augmentèrent l’étendue du « domaine royal », c’est-à-dire des territoires directement gouvernés par le roi, et renforcèrent leur autorité.

La paix et la prospérité retrouvées dans le royaume favorisèrent le développement de l’art roman. Celui-ci fut encouragé aussi par l’expansion des ordres monastiques : moines bénédictins (suivant la règle de saint Benoît)  ou cisterciens (observant la réforme de saint Bernard). De nombreuses églises furent construites, décorées de peintures et de sculptures, enrichies de livres manuscrits, ornées d’oeuvres précieuses destinées à servir pendant la messe, à décorer les autels, ou à conserver les reliques des saints. Ces objets furent exécutés dans des matériaux très divers — ivoire, cristal de roche, or, argent, cuivre doré...  —, et agrémentés de décors variés.

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Tableau de la Trinité.
Email sur ronde-bosse d'or, saphirs, rubis, perles.
Paris ou Londres, vers 1380-1400.
Médaillon aux armes du trésor du Saint-Esprit ajouté en 1578.
Don de Jeanne de Navarre, épouse du duc de Bretagne Jean IV,
puis du roi d'Angleterre Henri IV, à son fils Jean V duc de Bretagne (1399-1442).
Donné par le roi de France Henri III au trésor de l'Ordre du Saint-Esprit fondé par lui en 1578.
Musée du Louvre, département des Objets d'art, n° inv. MR 552. H. : 44,5 ; L. : 14,8 ; ep. : 9,2 cm.
© RMN / Berizzi

Le premier art gothique

A la fin du XIIe et au début du XIIIe siècle, les artistes cherchèrent à représenter l’homme et la nature de façon moins simplifiée, plus proche de la réalité.

Ils regardèrent à nouveau les modèles de l’art antique et de l’art byzantin, ce qui les conduisit à dessiner les figures avec des lignes plus souples, formant souvent de grandes courbes.

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Médaillon, d'un ensemble de quatre, aux scènes de la vie et de la Passion du Christ.
Le Baptême du Christ. Paris ?, vers 1420-1430.
Email translucide sur or de basse-taille.
Paris, musée du Louvre, département des Objets d'art, n° inv. MR 2590. D. : 6,9 cm
© RMN/ Daniel Arnaudet

L’art gothique des XIIIe et XIVe siècles

Au XIIIe siècle, Paris était devenue une ville importante, par sa population, son activité, sa vie intellectuelle. Elle était le siège d’une importante université, fondée par Philippe Auguste en 1223.

De nombreuses œuvres d’art de grande qualité y furent réalisées à cette époque. Le roi Louis IX (Saint Louis, 1226-1270), qui fit construire la Sainte-Chapelle pour conserver les reliques de la Passion du Christ venues de Constantinople, joua un rôle important dans le développement de l’art parisien au XIIIe siècle. L’influence des œuvres exécutées à Paris à cette époque fut si importante que l’on parle de « style parisien » pour désigner l’art qui se développa non seulement en Ile-de-France mais aussi dans de nombreuses autres régions de France et d’Europe dans la seconde moitié du XIIIe siècle.

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Valve de miroir. Paris, vers 1375-1379 (avant 1379).
Email translucide sur or de basse-taille.
Collection de Louis Ier d'Anjou, oncle de Charles VI (mort en 1384).
Paris, musée du Louvre, département des Objets d'art, n°inv. MR 2608 et MR 2609. D. : 6,9 cm.
© RMN/Arnaudet.

Au XIVe siècle, rois et princes mécènes

La seconde moitié du XIVe siècle est sans doute l’époque où, plus qu’à toute autre au cours du Moyen Age, les rois et reines de France jouèrent un rôle important dans le développement de l’art à travers les œuvres qu’ils conservaient dans leurs palais et châteaux comme à travers celles qu’ils offrirent en cadeau.

Déjà dans la première moitié du siècle, certains avaient commandé des œuvres d’art somptueuses, telle la Vierge à l‘Enfant d’argent doré offerte par la reine Jeanne d’Evreux au trésor de l’abbaye de Saint-Denis en 1339. Le roi Charles V possédait un très riche trésor qui abritait notamment en 1380 le sceptre préparé pour le sacre de son fils.

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Parement de Narbonne. Maître du parement de Narbonne (jean d'Orléans ?)
Encre noire sur soie blanche.
Détail : la descente aux limbes et le Christ apparaissant
à la Madeleine (Noli me tangere). Paris, vers 1375-1378.
Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques, n° inv. M.I. 1121
L. totale : 2,86 m ; H. :77,5 cm.
© RMN/ Michèle Bellot

Le XVe siècle

Cette époque, parfois appelée « automne du Moyen Age », présente de grands contrastes : épidémies, hivers exceptionnellement rudes et mauvaises récoltes, guerres internes et révoltes, mais aussi progrès, inventions et découvertes dans des domaines très variés (l’imprimerie, mise au point par l’Allemand Gutenberg vers le milieu du XVe siècle, est l’une des plus spectaculaires et riches d’avenir).

Les « humanistes » cherchèrent à concilier leur culture et leur religion chrétienne avec une connaissance plus approfondie des œuvres de l’Antiquité païenne : en 1458, l’université de Paris inscrivit l’étude du grec dans ses programmes. Les navigateurs cherchèrent de nouvelles routes, ce qui les conduisit à découvrir un nouveau continent, l’Amérique. Les artistes, aussi, explorèrent des directions nouvelles, souvent en suivant l’exemple de l’Italie.

pieta

Grande Pietà ronde, attribuée à Jean Malouel, peinture sur bois.
Commandée par Philippe le Hardi, duc de Bourgogne (mort en 1404). Vers 1400.
Paris, musée du Louvre, département des Peintures, n° inv. MI 692.
D. : 64,5 cm avec le cadre ; 52 cm sans le cadre.
© RMN / Berizzi


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