La reconnaissance de l'histoire de l'esclavage en France

En France, la loi Taubira intègre l'histoire de l'esclavage dans sa mémoire et son enseignement.


Publié le 29/03/2013 • Modifié le 02/05/2025

Temps de lecture : 2 min.

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Histoire et mémoire de l'esclavage en France

L'origine de la loi Taubira est une ancienne revendication identitaire des populations issues de l'esclavage, exigeant que la France intègre cette histoire dans sa mémoire et dans son enseignement. Mais cette intégration ne s'est pas fait si aisément. 

Cette revendication, relativement isolée au départ, a pris une forme d'urgence avec l'anniversaire des 150 ans de l'abolition de l'esclavage en 1998, année où les manifestations et les commémorations ont été extrêmement nombreuses. Quelques années plus tard, la conférence de l'ONU sur les droits de l'Homme à Durban a officiellement qualifié l'esclavage de crime contre l'humanité. En parallèle, l'idée a progressé en France pour, à terme, donner lieu à la loi Taubira votée unanimement le 10 mai 2001.

La loi Taubira : l'esclavage reconnu crime contre l’humanité

La loi n° 2001-434, du  à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité. Cette loi est dite Taubira, du nom de Christiane Taubira, députée de l'Assemblée nationale française. En 2006, le est choisi pour célébrer la Journée nationale des mémoires de la traite et de l'esclavage et de leurs abolitions.

Extraits de la loi Taubira

► Article 1

La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l'océan Indien d'une part, et l'esclavage d'autre part, perpétrés à partir du xve siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l'océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l'humanité.

► Article 2

Les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines accorderont à la traite négrière et à l'esclavage la place conséquente qu'ils méritent. La coopération qui permettra de mettre en articulation les archives écrites disponibles en Europe avec les sources orales et les connaissances archéologiques accumulées en Afrique, dans les Amériques, aux Caraïbes et dans tous les autres territoires ayant connu l'esclavage sera encouragée et favorisée.

► Article 3

Une requête en reconnaissance de la traite négrière transatlantique ainsi que de la traite dans l'océan Indien et de l'esclavage comme crime contre l'humanité sera introduite auprès du Conseil de l'Europe, des organisations internationales et de l'Organisation des Nations unies. Cette requête visera également la recherche d'une date commune au plan international pour commémorer l'abolition de la traite négrière et de l'esclavage, sans préjudice des dates commémoratives propres à chacun des départements d'Outre-mer.

 

Version consolidée au 23 mai 2001.

Et pour les autres pays anciennement esclavagistes ?

Concernant la mémoire de l'esclavage, les Etats-unis, l'Angleterre et les autres pays européens ont chacun réagi de façon différente.

  • Aux Etats-Unis, il existe une journée de commémoration pour les Noirs, mais le pas de la qualification juridique de crime contre l'humanité n'a pas été franchi.
  • En Angleterre, qui accueille beaucoup de ressortissants de ses anciens territoires, ce n'est pas un débat national. Ce pays n'a pas adopté le modèle typiquement français de l'intégration républicaine par un principe de départementalisation.
  • Dans les autres pays européens, le cas le plus étonnant est celui de la Hollande où il n'y a eu aucun débat à ce sujet, alors qu'elle a été un pays esclavagiste.
  • Il en est de même au Portugal, ce qui est sans doute dû à la plus faible présence des ressortissants des anciennes colonies dans le pays. Finalement, la France fait un peu figure d'exception...

Découvrez notre dossier « L’esclavage, comprendre son histoire ».


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