Les caractéristiques du texte théâtral sont assez simples et évidentes à identifier. Elles sont reconnaissables et identiques dans tous les genres.
Les didascalies
Elles donnent des indications sur ce qui n'est pas dit à voix haute. Ce sont des indications scéniques. Elles concernent :
Les indications matérielles :
- costumes
- décors
- accessoires
- éclairage
- bruitage
- musique
Les indications de jeu :
- déplacements
- expressions
- intonations
- rythme
Les didascalies internes sont les didascalies insérées dans le texte qui est dit. Les noms des personnages sont des didascalies.
Qu'est-ce que la double énonciation ?
Le comédien s'adresse à la fois à un autre comédien qui joue avec lui et au public.
L'action théâtrale : l'intrigue
L'intrigue est l'enchaînement des faits et des actions qui mènent au dénouement.
Les points clés de l'intrigue
- L'exposition : Acte I : présentation des personnages principaux et de la situation initiale.
- Nœud dramatique : développe la nature des conflits (vengeance, amour contrarié, etc.) et précise les moyens de les résoudre.
- Péripéties : Modifient le cours de l'intrigue par des actions, rebondissements ou coups de théâtre. Elles font évoluer l'action.
- Dénouement: Achève et résout l'action.
Le texte prononcé
Le texte prononcé est celui qui est dit à voix haute.
- La réplique : c'est un élément du dialogue d'un personnage. Quelle que soit la longueur de la réplique, tout ce qui est dit à voix haute est une réplique. Une tirade, un monologue, une stichmoythie, un aparté sont des répliques.
- La tirade : c'est une longue réplique prononcée par un seul et même personnage. Elle lui permet de s'exprimer longuement. Elle ralentit le rythme de la pièce pour se focaliser sur ce personnage.
Exemple : On ne badine pas avec l'amour d'Alfred de Musset, acte II, scène V
Perdican : « Adieu, Camille, retourne à ton couvent, et lorsqu'on te fera de ces récits hideux qui t'ont empoisonnée, réponds ce que je vais te dire : Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux ou lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. » - Le monologue : c'est une longue réplique qu'un personnage prononce en étant seul. Il permet lui permet de s'exprimer longuement et librement à l'écart des autres personnages.
Exemple : On ne badine pas avec l'amour d'Alfred de Musset, acte III, scène II
Perdican, seul : « Que ce soit un crime d'ouvrir une lettre, je le sais trop bien pour le faire. Que peut dire Camille à cette soeur ? Suis-je donc amoureux ? Quel empire a donc pris sur moi cette singulière fille, pour que les trois mots écrits sur cette adresse me fassent trembler la main ? Cela est singulier ; Blazius, en se débattant avec la Dame Pluche, a fait sauter le cachet. Est-ce un crime de rompre le pli ? Bon, je n'y changerai rien. [...] » - La stichomythie : c'est l'enchaînement de répliques courtes et de même longueur entre deux personnages qui s'affrontent. Cela crée une montée en puissance d'un échange tendu et une accélération du rythme.
- L'aparté : c'est une réplique prononcée par un personnage à l'intention du spectateur, qu'il est seul à entendre. Cela permet de créer de la complicité avec le public, de le mettre dans la confidence et parfois de créer un effet comique.
Les personnages : étude de la parole
Pour analyser le rôle des personnages, il convient d'analyser le texte, sa densité (son volume) et la façon dont il est prononcé par chacun :
- Qui a le plus de texte (de répliques) ? / Qui a de longs monolgues ou de longues tirades ? ⇒ personnages principaux.
- Qui en a le moins ? ⇒ personnages secondaires.
- Qui est position de force ? ⇒ celui qui coupe la parole.
- Qui ne l'est pas ? ⇒ celui qui est interrompu dans le dialogue.
- De quelle façon s'expriment les personnages ? ⇒ niveau de langage.
- Quel personnage n'existe que pour faire évlouer l'intrigue ? ⇒ rôle informatif, court passage, très peu de texte.
Tous ces indices permettent de déterminer le rôle de chaque personnage dans la pièce.





