Hugo : défenseur des miséreux

Les notions de souffrance et de pauvreté dans l'œuvre d'Hugo.


Publié le 13/11/2012 • Modifié le 05/07/2023

Temps de lecture : 2 min.

Lis cet article et gagne facilement 10 Lumniz en te connectant !

Il n’y a pas de Lumniz à gagner car tu as déjà vu ce contenu. Ne t’inquiète pas, il y a plein d’autres vidéos, jeux, quiz ou articles intéressants à explorer et toujours plus de Lumniz à remporter.

->   En savoir plus

Victor Hugo se préoccupe dans l'ensemble de son œuvre de la souffrance et de la pauvreté du peuple. Il dénonce l'inhumanité des conditions de travail des enfants et la cruauté envers les bagnards.

Melancholia

Les Contemplations - Autrefois III, 2, 1856 (écrit en juillet 1838).

« Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ? Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ? Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ? Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ; ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement dans la même prison le même mouvement.

Accroupis sous les dents d'une machine sombre, monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre, innocents dans un bagne, anges dans un enfer, ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer. Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue. Aussi quelle pâleur ! La cendre est sur leur joue.

Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las. Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas ! Ils semblent dire à Dieu : "Petits comme nous sommes, Notre père, voyez ce que nous font les hommes !" »

Discours sur la misère

Avant l'exil - Actes et Paroles I, Discours devant l'Assemblée constituante (pronconcé le 9 juillet 1849).

« je ne suis pas, messieurs, de ceux qui croient qu'on peut supprimer la souffrance en ce monde, la souffrance est une loi divine, mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu'on peut détruire la misère. (réclamations - violentes dénégations à droite) [...] il y a dans paris... (l'orateur s'interrompt). mon dieu, je n'hésite pas à les citer, ces faits. Ils sont tristes, mais nécessaires à révéler [...].

Voici donc ces faits. Il y a dans Paris, dans ces faubourgs de Paris que le vent de l'émeute soulevait naguère si aisément, il y a des rues, des maisons, des cloaques, où des familles, des familles entières vivent pêle-mêle, hommes, femmes, jeunes filles, enfants, n'ayant pour lits, n'ayant pour couvertures, j'ai presque dit pour vêtements, que des monceaux infects de chiffons en fermentation, ramassés dans la fange du coin des bornes, espèce de fumier des villes, où des créatures humaines s'enfouissent toutes vivantes pour échapper au froid de l'hiver. (Mouvement)

Voulez-vous quelque chose de plus douloureux encore ? Le mois passé, pendant la recrudescence du choléra, on a trouvé une mère et ses quatre enfants qui cherchaient leur nourriture dans les débris immondes et pestilentiels des charniers de Montfaucon ! (Sensation)

Eh bien, messieurs, je dis que ce sont là des choses qui ne doivent pas être ; je dis que la société doit dépenser toute sa force, toute sa sollicitude, toute son intelligence, toute sa volonté, pour que de telles choses ne soient pas ! »

Enchaînés

Le Dernier Jour d'un condamné, chap. XIII, 1829.

« On fit asseoir les galériens dans la boue, sur les pavés inondés ; on leur essaya les colliers ; puis deux forgerons de la chiourme, armés d'enclumes portatives, les leur rivèrent à froid à grands coups de masse de fer. C'est un moment affreux, où les plus hardis pâlissent. Chaque coup de marteau, assené sur l'enclume appuyée sur leur dos, fait rebondir le menton du patient ; le moindre mouvement d'avant en arrière lui ferait sauter le crâne comme une coquille de noix.

Après cette opération, ils devinrent sombres. On n'entendait plus que les grelottements des chaînes, et par intervalles, un cri et le bruit sourd du bâton des gardes-chiourme sur les membres des récalcitrants. Il y en eut qui pleurèrent ; les vieux frissonnaient et se mordaient les lèvres. Je regardai avec terreur tous ces profils sinistres dans leurs cadres de fer. »

 

► Continuez avec la notion de la laideur physique pour Victor Hugo.


Ce contenu est proposé par