Résumé, analyse, postérité… Voici tout ce qu’il faut savoir dans cette fiche de révision consacrée à cette œuvre phare du maître de la tragédie classique.
De quoi parle Phèdre ?
Ecrit par Jean Racine, Phèdre déploie l’histoire, inspirée de la mythologie, de la malédiction dont est frappée le personnage éponyme. La jeune Phèdre est la fille du roi Minos et de sa femme Pasiphaé. C’est la sœur d’Ariane, qui a aidé Thésée à vaincre le Minotaure, un monstre né de l’accouplement de Pasiphaé avec un taureau sous l’effet d’un sortilège jeté par Aphrodite. C’est Phèdre et non Ariane qui est mariée à Thésée ; il a eu un fils avec une Amazone, fils nommé Hippolyte. La malédiction d’Aphrodite s’abat à nouveau sur la famille de Minos : Phèdre tombe amoureuse d’Hippolyte. C’est une passion incontrôlable et contre-nature, puisqu’il s’agit de son beau-fils. La pièce raconte ainsi l’aveu que Phèdre fait à sa nourrice Oenone de l’amour qu’elle porte à Hippolyte alors qu’elle croit Thésée mort. Mais Thésée n’est pas mort et revient dans son royaume ; là, on lui fait croire que c’est son fils qui est amoureux de sa femme. Hippolyte est atterré ; il finit par être tué par un monstre marin, et Phèdre avoue la vérité à Thésée avant de se suicider.
Comment est écrit Phèdre ?
Phèdre est une tragédie en cinq actes écrite en vers, plus précisément en alexandrins. Le registre dominant est le registre pathétique, notamment lorsque Phèdre se plaint de son amour pour Hippolyte, mais aussi le registre tragique lorsqu’il est question de malédiction divine et de fatalité. Dans certains monologues, le registre est délibératif : ainsi lorsqu’un dilemme doit être tranché, le personnage pèse le pour et le contre avant de prendre une résolution. C’est le cas pour Phèdre à l’acte IV scène 5. Les principales figures de style employées par Racine sont l’interjection (« Ô ! » « Ah! »), et la périphrase (« l’ingrat inexorable » pour désigner Hippolyte).
Quels sont les passages les plus célèbres de Phèdre ?
Le passage le plus connu de cette pièce est celui de l’aveu que le personnage Phèdre fait de son amour pour Hippolyte à sa nourrice et confidente Oenone dans l’acte I scène 3. Le vers le plus célèbre en est : « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ». On y trouve les paradoxes amoureux (rougir et pâlir à la fois) développés pour la première fois par le poète italien Pétrarque au XIVe siècle et repris incessamment ensuite. Le passage où la mort d'Hippolyte est racontée en V, 6 de manière imagée parce qu’elle ne peut pas être montrée. C'est ce qu’on appelle un « tableau » au théâtre : c’est aussi un des moments forts de cette pièce.
Phèdre : quelle postérité ?
Phèdre est l’une des pièces les plus connues de Racine. C’est aussi sa dernière tragédie sur un sujet mythologique et son avant-dernière pièce avant un retrait du théâtre de 12 ans. Là où ses prédécesseurs, comme Garnier et Gilbert, avaient mis en avant le personnage d’Hippolyte en lui donnant le nom de la pièce, Racine a choisi de mettre la lumière sur un protagoniste féminin. Ce nouveau regard sur le mythe a eu un succès tel qu’il inspira un opéra de Rameau au XVIIe siècle, de Massenet au XIXe siècle puis de Britten au XXe siècle. Encore aujourd’hui, le Phèdre de Racine reste une pièce phare du répertoire de la troupe de la Comédie-Française.
Ce qu’il faut retenir de Phèdre
- Récit : suite à un sortilège, Phèdre tombe amoureuse de son beau-fils Hippolyte. Elle tente de lutter contre cette passion incontrôlable.
- Registres : pathétique, délibératif, tragique.
- Procédés littéraires : interjection, périphrase, énallage de personne
- Passages célèbres : Phèdre avoue son amour pour Hippolyte à sa nourrice et confidente Oenone ; la mort de Hippolyte racontée de manière imagée, sous forme de « tableau ».
- Postérité : une des pièces les plus connues de Racine, cette œuvre a inspiré plusieurs opéras. Aujourd’hui, Phèdre est une pièce phare du répertoire de la troupe de la Comédie-Française.
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