La nouvelle, écrin de l'expression littéraire de Zweig


Publié le 16/10/2012 • Modifié le 16/02/2022

Temps de lecture : 1 min.

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Les nouvelles de Zweig s’inscrivent dans une irréalité brumeuse qui se rapproche de l’universalité, tout est flou et intemporel. Elle lui permet d’explorer les replis obscurs des émotions, de débusquer les sentiments les plus inavouables (La Confusion des sentiments). Les personnages et les situations ne sortent pas de l’ordinaire ; le spectaculaire vient des renversements psychologiques.

Un auteur de la passion

La nouvelle convient mieux à Zweig que le roman : il écrit, puis il condense, il épure. Son écriture s’épanouit paradoxalement dans sa concision, car son style reste recherché et volubile, toujours dans la suggestion grâce à la multiplication des métaphores. Il réussit à conserver toute la substance d’un roman dans un court récit, sans qu’elle perde en efficacité. L’intensité est décuplée par l’utilisation d’hyperboles, de superlatifs et de répétitions. Le rythme est haletant, presque oppressant, grâce à une ponctuation savamment étudiée. On est au plus près de la fébrilité et des spasmes des protagonistes, de leurs sensations immédiates.
La passion est le fil conducteur de l’œuvre de Zweig. Toujours destructrice, elle fait irruption dans une vie ordinaire et dévaste tout sur son passage. Les personnages deviennent la proie de l’irrationnel et de l’obscurité. C’est tout un bouillonnement intérieur, un dédale émotionnel qui va souvent jusqu’à la névrose ou l’autodestruction.

Le poids du secret

L’autre tourment des personnages, c’est le poids du secret (La Peur). Porteurs de drames, ils éprouvent le besoin de raconter leur expérience, dans une démarche presque psychanalytique. Pour cela, Zweig recourt à la technique du récit dans le récit, ou enchâssé via, par exemple, une lettre ou un texte lus après la disparition de leur auteur (Lettre d’une inconnue, La Nuit fantastique) ou une confession à un inconnu (Amok, Vingt-quatre heures de la vie d’une femme). Dans le cas d’Amok, la situation,  un bateau voguant en pleine mer la nuit, crée une atmosphère presque irréelle qui facilite l’épanchement du protagoniste. Les récits se déroulent le plus souvent dans l’opacité de la nuit ou la faible lumière du crépuscule, plus favorables à la révélation des secrets. Pourtant, si ces confessions sont nécessaires, elles ne soulagent pas, elles ne résolvent rien. La fin est souvent dramatique (suicides dans Amok, Vingt-quatre heures de la vie d’une femme, mort dans La Nuit fantastique) et la morale pessimiste.


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