Prévost a mis dans ce roman le meilleur de son art et beaucoup de lui-même. Comme lui, des Grieux s'enfuit du séminaire. Comme lui, il succombe aux tentations, sans renier sa formation morale et religieuse.
L'abbé Prévost a beaucoup publié, mais presque toutes ses œuvres sont tombées dans l'oubli. Il a écrit de longs romans, des biographies romancées. Il a également été journaliste et traduit de nombreux livres anglais. Il est ce que l'on appelle un polygraphe.
Manon Lescaut raconte tout un milieu social immoral et corrompu, carastéristique de l'époque et du début du XVIIIe siècle. Les personnages sont dénués de tout sens du bien et du mal, leur seule raison de vivre est le plaisir. De ce point du vue, Les Liaisons dangereuses, de Pierre Choderlos de Laclos, joueront le même rôle à la fin du XVIIIe siècle.
Manon est amorale et inconsciente. elle semble née pour un pareil milieu, mais des Grieux subit sa contagion et le lecteur assiste à sa déchéance progressive. Une déchéance d'autant plus terrible qu'elle est consciente.
L'auteur peint de façon saisissante l'élan des 2 jeunes gens l'un vers l'autre. Il décrit parfaitement la passion qui va asservir des Grieux et parvient à nous faire croire à l'amour sincère de Manon, malgré ses infidélités. En dépit du caractère frivole de l'une et des faiblesses coupables de l'autre, leur passion reste naturelle, vraie, une histoire d'amour immortelle.
La passion entre Manon et des Grieux est fatale aux 2 sens du terme. D'abord parce qu'irrésistible, elle transforme la personne qu'elle envahit. Ensuite parce que même si la passion est séduisante, elle va les conduire à leur perte.
Dans Manon Lescaut, l'abbé Prévost ne réhabilite pas la passion, il constate son pouvoir et les ravages qu'elle provoque dans une âme faible.
Le chevalier des Grieux est censé raconter ses aventures à l'auteur longtemps après. Manon est morte depuis longtemps. Inconsolable, des Grieux pleure sa maîtresse mais aussi ses fautes. Son récit de sa rencontre avec Manon permet des anticipations sur l'avenir et l'irréparable.
Le chevalier des Grieux refuse le bonheur, il prévoit ses malheurs sans vouloir les éviter. Il ne profite pas des remèdes qu'on lui offre sans cesse. Son impuissance à triompher de la passion rappelle les héros raciniens.
Prévost affirme que son roman peut servir « l'instruction des mœurs » : « Le public verra dans la conduite de M. des Grieux un exemple terrible de la force des passions. J'ai à peindre un jeune aveugle, qui refuse d'être heureux pour se précipiter volontairement dans les dernières infortunes...» écrit-il. Il ne s'agit pas d'un livre moralisateur mais d'un enseignement moral.
10
Félicitations pour le score parfait !Encore un petit effort !
Retente ta chance, tu peux faire mieux.
Pour suivre tes progrès, crée ton compte Lumni, c’est gratuit !
Je crée mon compteJoue à ce quiz et gagne facilement jusqu'à 80 Lumniz en te connectant !
Il n’y a pas de Lumniz à gagner car tu as déjà vu ce contenu. Ne t’inquiète pas, il y a plein d’autres vidéos, jeux, quiz ou articles intéressants à explorer et toujours plus de Lumniz à remporter.
« Manon Lescaut » de l'abbé Prévost
L'abbé Prévost est un écrivain intarissable. Manon Lescaut paraît en 1731. C'est le 7e tome d'une série beaucoup plus large : Mémoires et aventures d'un homme de qualité qui s'est retiré du monde. Censuré pour immoralité, il est plébiscité par le public qui se l'échange sous le manteau. Le livre rencontre un franc succès. Manon, femme aux mœurs légères, et le chevalier des Grieux, naïf, forment un couple romanesque et marginal. Dans leur sillage, vol, corruption et libertinage font bon ménage, servis par la narration dynamique d'Antoine-François Prévost. En faisant ce quiz, tu sauras ce qui fait de Manon Lescaut le roman de mœurs du début du XVIIIe.