Comment assurer un fonctionnement cohérent dans les organisations ?

Les modes de production de biens et services requièrent une organisation du travail adaptée : choix de la structure, de moyens de coordination, répartition du pouvoir... Décryptage avec Mathilde et Stéphanie, professeures d'économie-gestion.

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Quel est le but de l'organisation du travail ?

L'organisation du travail est l'ensemble des activités qui ont pour objectif la répartition et la coordination des tâches et des responsabilités de chaque individu en vue de la production de biens et services au sein d'un atelier, d'une entreprise, etc. Il existe différentes organisations du travail en fonction du secteur d'activités, du contexte du marché économique.

Les caractéristiques d'une organisation rigide du travail :

• parcellisation des tâches. Le travail est standardisé et découpé en tâches élémentaires : c’est la division horizontale du travail.
• spécialisation des postes. On parle de division verticale du travail : les postes d’encadrement et d’exécution sont clairement séparés.
• répartition formelle du pouvoir. L'organigramme est pyramidal et le pouvoir centralisé.

► Exemple d'organisation rigide du travail : la restauration.

Pour rappel, à la fin du XIX^e siècle, le monde du travail a connu une grande révolution avec le taylorisme (l'organisation productive) :  

• Le taylorisme : système d'organisation scientifique du travail (OST) et du contrôle des temps d'exécution établi par l'ingénieur américain Frederick Winslow Taylor (1856-1915).
• Le fordisme : théorie d'organisation industrielle fondée sur les principes de Taylor et mise au point par le constructeur automobile américain Henry Ford (1863-1947). Elle vise à accroître la productivité par la standardisation des produits et par une nouvelle organisation du travail. (Cette méthode de production associe une production de masse à une politique de salaires élevés. Elle permit la fabrication en série de la Ford T en 1907.)

Les caractéristiques d'une organisation souple du travail :

• polyvalence (enrichissement et élargissement des tâches pour les individus).
• lean management. Cette méthode de management mise en œuvre par la firme japonaise Toyota dans les années 1970 propose un système de production global, efficace et performant qui repose sur l’amélioration en continue, la réduction des gaspillages et le respect des personnes.

► Face à l’évolution de l’environnement économique des entreprises, toujours plus instable et incertain, une organisation du travail souple présente des atouts de flexibilité, d'adaptabilité et de réactivité.

Coordination du travail

L'ingénieur et universitaire canadien, théoricien des organisations, Henry Mintzberg a classifié les mécanismes de coordination pour que des individus puissent travailler efficacement ensemble : 

• la communication informelle.
• la supervision directe. Un individu donne des ordres et contrôle le travail des autres membres du groupe.
• la coordination par les procédures et les normes. Définition et description standardisée des tâches, procédés et méthodes de travail
• l’automatisation des procédures. Le travail est exécuté grâce à l’utilisation de machines, robots ou encore algorithmes en réduisant l’activité humaine.

Répartition du pouvoir de décision dans les organisations

Dans une entreprise, la répartition du pouvoir de décisions repose sur deux paramètres :

• le degré de décentralisation du pouvoir. Délégation des prises de décisions, autonomie des équipes, augmentation des responsabilités des managers.
• le contrôle des résultats grâce au reporting. Il s'agit d'une collecte de données financières, commerciales, d'opérations internes, de croissance et développement (tableaux de bord, analyses approfondies d’un sujet, simulations de situations) que l'on transforme en information.