C'est quoi le nucléaire ?
L'énergie nucléaire est une énergie issue des noyaux des atomes. Elle peut être produite de 2 façons :
- La fusion nucléaire : le noyau d’un atome fusionne avec un autre noyau.
- La fission nucléaire : le noyau d’un atome se casse en deux.
Les arguments des pro-nucléaires
- Le nucléaire est une source d’énergie bas carbone
Comme on te l’expliquait plus haut, l'énergie nucléaire est produite à partir de la fission d'atomes d'uranium. Et par rapport aux énergies fossiles comme le pétrole et le charbon, elle émet peu de CO2. Mais en réalité, si on prend en compte l'ensemble du secteur, ce dernier est loin d'être neutre : l'extraction de l'uranium, son transport vers les usines de transformation du minerai en combustible, puis vers les centrales, la gestion des déchets radioactifs… tout cela a un bilan carbone non négligeable. - Le nucléaire, c’est pas cher
L'énergie nucléaire est compétitive. Au 1er semestre 2022, les Français payaient environ 0,2086 €/kWh (Kilowattheure : unité de mesure de l’énergie (1kWh = l’énergie nécessaire pour faire une lessive de 5kg)) d’électricité, ce qui est un peu moins cher que la moyenne européenne (0,2608 €/kWh) grâce, entre autres, à nos 56 réacteurs. Mais ce prix augmente peu à peu. D’ailleurs, le prix du nucléaire ne reflète pas le « vrai coût » des centrales. - Le nucléaire, un atout pour l’indépendance énergétique de la France
Dans un de ces rapports, l’OCDE explique que « le nucléaire est un mode de production d’électricité concurrentiel présentant une forte densité énergétique et une faible sensibilité aux variations des prix de la matière première, l’uranium, contrairement aux technologies brûlant des combustibles fossiles ». Autrement dit, certains pensent que conserver le nucléaire en France permettrait de ne pas acheter de l’électricité aux autres pays, et donc de ne pas être dépendant des variations de son prix sur le marché mondial. Bref, de conserver une certaine « souveraineté énergétique ». Sauf que la France n’est pas 100 % autonome sur la production nucléaire. En effet, elle importe chaque année 8 000 à 10 000 tonnes d’uranium (élément essentiel pour générer de l'énergie nucléaire) depuis le Kazakhstan, le Canada, l’Australie ou le Niger. - Le nucléaire, plus « fiable » que le renouvelable ?
Contrairement aux énergies fossiles et renouvelables, l'énergie nucléaire est disponible n'importe quand (tant qu’on a de l’uranium) et est plus facile à stocker. Les pro-nucléaires la définissent comme une source d'énergie plus « fiable » que d’autres comme le solaire ou l’éolien qui dépendent d’éléments non-contrôlables par l’Homme (le vent, l’ensoleillement…). Sortir du nucléaire, c’est possible mais ça coûte cher…Imagine que demain on décide de quitter le nucléaire. Il faudra logiquement démanteler toutes les installations, ce qui qui coûte extrêmement cher. EDF estime entre 350 et 400 millions d’euros le démantèlement d'un seul réacteur (et ça pourrait être beaucoup).
Les arguments des anti-nucléaires
- Est-ce que le nucléaire est sûr ?
Bien sûr, le risque zéro n'existe pas. l'Histoire l'a d'ailleurs déjà montré avec la catastrophe de Tchernobyl en 1986, puis de Fukushima en 2011. Ces événements ont eu un coût humain (morts, blessés, déplacés…), écologique et économique très important. Et avec le changement climatique (qui augmente le risque de catastrophes naturelles) les infrastructures vieillissantes sont de moins en moins à l’abri d'une défaillance majeure. Mais dans une de ses publications, l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (IAEA) affirme que depuis la catastrophe japonaise, « tous les types d’événements externes susceptibles de toucher un site nucléaire ou de compromettre la sûreté des installations nucléaires sont couverts dans les normes de sûreté de l’AIEA » et que « ces normes correspondent à la pratique actuelle et servent à garantir la sûreté des centrales tout au long de leur durée de vie utile ». - La gestion des déchets radioactifs est problématique
Qui dit nucléaire dit aussi déchets radioactifs. La France par exemple comptait plus de 1,79 million de mètres cubes de déchets radioactifs fin 2022. Ces déchets ne peuvent ni être recyclés, ni réutilisés. Ce sont des gravats, des outils, des vêtements de protection, des combustibles usés ou encore des pièces usagées. Mais les rayonnements qu’ils émettent peuvent présenter un risque pour la santé et l’environnement. Cette dangerosité décroit avec le temps, mais en fonction du type de déchets, leur durée de dangerosité peut aller de quelques heures à plusieurs centaines de milliers d'années. C'est donc un vrai casse-tête de les entreposer dans des endroits où ils ne représentent aucun risque. Et c'est ce que dénoncent les opposants au nucléaire.
Sources
Agence Internationale de l’Énergie - Nuclear Power in a Clean Energy System
Réseau de transport d'électricité - Futurs énergétiques 2050
Odoxa - L'Éolien a moins le vent en poupe !
Ministère de la Transition Écologique - La France accélère sa transition énergétique
Ministère de la Transition Écologique - Sécurité d'approvisionnement énergétique
CEA - L'énergie nucléaire en 14 questions
Greenpeace - Le nucléaire est-il une solution pour le climat ?
Greenpeace - Déchets nucléaire français : aller simple pour la Sibérie
ADEME - Base empreinte
Eurostat - Electricity price statistics
OECD - La sécurité d'approvisionnement énergétique et le rôle du nucléaire
EDF - Déconstruction des centrales nucléaires
Assemblée Nationale - Rapport d’information par la mission d’information relative à la faisabilité technique et financière du démantèlement des installations nucléaires de base
IAEA - Résilience et sûreté de l’électronucléaire face aux événements extrêmes
Libération - La France envoie-t-elle ses déchets nucléaires en Russie, comme le dit Greenpeace ?
Cour des comptes - Les coûts de la filière électronucléaire
Vie publique - Nucléaire : comment traiter les déchets radioactifs ?