Pourquoi est-il nécessaire de lutter contre le gaspillage alimentaire ?
Une assiette que tu n’arrives pas à finir, une entrée que tu détestes… Un plateau repas finit rarement entièrement à la poubelle. Ce sont plutôt de petits éléments par-ci par-là mais qui, additionnés, et multipliés par le nombre d’élèves, finissent par faire beaucoup ! On n’en a pas toujours conscience. Une première étape pour lutter contre le gaspillage alimentaire est donc de le rendre visible. Pour ça, tu peux faire installer un gachimètre. « Par exemple, un bac dans lequel les élèves vont jeter le pain qu’ils ne mangent pas », propose Antoine. Le bac est ensuite pesé chaque semaine et le pain gaspillé est converti en euro (1 kg de pain = 3,52€). Un argument qui devrait parler à la direction de ton école… Autre astuce : faire peser les sacs-poubelle. Là encore, quand le gaspillage est converti en kilos, voire en tonnes de nourriture jetée, le déclic se fait plus facilement.
Comment éviter concrètement le gaspillage à la cantine ?
Tu peux d'abord tenter de régler les problèmes gustatifs. En effet, si la nourriture est meilleure, il y a moins de chance qu’elle finisse à la poubelle ! « Par exemple, dans mon lycée on a changé l’approvisionnement de pain, et du coup il y a moins de gaspillage sur cet aliment ! » relève Albane. Une autre solution est d'adapter les quantités. Ce n’est pas toujours évident de finir son assiette quand on a un petit appétit. Voici quelques actions à adopter :
- Laisser les plats principaux en libre-service pour que les élèves choisissent ce dont ils ont besoin
- Servir de plus petites portions, quitte à resservir plusieurs fois
- Prévoir des assiettes spéciales « petite faim »
De la même façon, on peut demander aux élèves de ne prendre qu’un morceau de pain et de se resservir si besoin. Tu peux également installer des tables de troc. Il en existe déjà dans certains établissements : une « table de troc » est une table sur laquelle chacun peut déposer des aliments qu’il ou elle ne souhaite finalement pas manger. Cette pomme que tu avais prise en plus de ton yaourt, tu n’en veux plus ? Quelqu’un qui n’en avait pas pris sera peut-être ravi de pouvoir la manger à ta place ! « En plus, c’est assez simple, il suffit de mettre une table quelque part et d’expliquer le fonctionnement ! » raconte Albane. Enfin, tu peux créer des menus zéro déchet. Dans chaque lycée, on doit désormais élire des éco-délégués. Dans celui d’Albane, ils ont pu mettre en place des menus spéciaux avec les cuisiniers avec des aliments qui ne génèrent pas ou peu de déchets !
Que faire des restes de nourriture à la cantine ?
La nourriture non consommée peut être redistribuée à des personnes dans le besoin. Les cantines scolaires qui servent plus de 3 000 repas par jour ont même l’obligation de donner leurs invendus à des associations d’aide alimentaire. Le compost est également un super allié pour offrir une seconde vie aux déchets organiques. Il peut aussi accueillir les déchets verts (tonte d’herbe, feuilles mortes) et il fournit en retour un engrais 100 % naturel. S’il y a de la place dans ton lycée, pourquoi ne pas le proposer à la direction ? Le compost est une bonne idée, mais ça peut être « long et compliqué à mettre en place » reconnaît Antoine. Si cette option n’est pas possible, une alternative est d’installer des bacs de tri pour séparer les restes alimentaires « brut » du reste (pot de yaourt, emballage…). Ces déchets peuvent ensuite rejoindre un compost de quartier par exemple.
Comment mettre ces conseils en pratique dans sa cantine ?
Pour mettre en place ces solutions, tu peux t’adresser à différentes personnes comme les éco-délégués ou encore à la vie scolaire ou aux CPE. Tu peux également discuter avec la maison des lycéens ou le bureau des élèves. Enfin, en dernier recours, tu peux prendre rendez-vous avec le proviseur. Afin d’appuyer tes arguments, tu peux leur parler des chiffres mentionnés plus haut et mentionner le lien avec l’environnement. Tu peux ajouter que la nourriture qui n’est pas gaspillée, ça fait aussi des économies et que, par conséquent, cet argent économisé pourrait être réutilisé pour améliorer la qualité des produits servis : et hop, tu crées un cercle vertueux !
Sources
Interview d'Antoine et Albane, membre de Réseau Écoles Vertes
ADEME - Gaspillage alimentaire dans la restauration collective
INSEE - Prix moyens mensuels de vente au détail en métropole - Pain baguette (1 kg)





