Pour produire du plastique, il faut du pétrole
La production annuelle de plastique consomme actuellement 4 % à 8 % du pétrole dans le monde. Malgré les appels à réduire son utilisation, la consommation de plastique dans le monde continue d’augmenter. Sa production aurait ainsi été multipliée par 20 depuis les années 1960 ! Et si rien n’est fait, cela pourrait encore augmenter (on parle de 20 % du pétrole consommé par la production de plastique dans le monde en 2050).
La folie du plastique à usage unique
Le plastique à usage unique est partout et surtout dans les océans. Certes, on sait que le plastique n’est pas écologique, mais si on l’utilisait raisonnablement pour la fabrication de certains produits uniquement, ça pourrait aller. Le problème, c’est qu’aujourd’hui il est trop souvent employé pour des usages uniques (emballage, coton-tige, etc). C’est devenu une véritable addiction ! Et comme ce type de plastique a une durée de vie très courte, il génère très vite beaucoup de déchets de plus en plus difficiles à recycler (on produit plus que ce qu’on peut recycler). Chaque année, 8 millions de tonnes de plastique supplémentaires se déversent dans l’océan ! Il se dégrade peu à peu en microparticules qui s'amassent au même endroit à cause des courants marins et c’est comme ça qu’on se retrouve avec un 7e continent de plastique (une immense étendue qui ressemble à une soupe de plastique qui flotte à la surface de l'eau).
Le recyclage, encore de gros efforts à faire
Chaque année, sur 26 millions de tonnes de déchets plastique en Europe, seulement 30 % sont recyclés correctement
Les 70 % restants sont soit :
- Enfouis sous terre
- Incinérés (pour créer de l’énergie, mais qui émet beaucoup trop de CO2)
- Dispersés dans la nature (le pire)
Et même avec ce plastique recyclé, on se retrouve confronté à certains problèmes :
- La composition de certains plastiques complique le recyclage. En effet, tous les plastiques ne sont pas recyclés de la même manière (certains objets peuvent même contenir plusieurs sortes de plastique).
- Le recyclage du plastique n’est pas optimal à 100 % ; il y a toujours des pertes dans le processus. 1 tonne de plastique collectée ne permet pas de produire 1 tonne de plastique recyclé.
- Le plastique n’est pas toujours recyclé localement, parce que certains pays n’ont pas les infrastructures de recyclage nécessaires sur leur territoire. Ils envoient donc leurs déchets à d’autres états qui sont payés pour les recycler (Chine, Taïwan, Turquie, etc). Ces pays n’ont plus la capacité de gérer leurs propres déchets, ce qui engendre toujours plus de pollution.
Le plastique est aussi mauvais pour ta santé
Des études ont prouvé que le sang humain pourrait contenir jusqu’à 3 types de plastiques différents (quand on te dit qu'il est partout !). Pour l’instant, aucune étude ne permet de dire précisément quels sont les impacts directs liés à la présence de plastique dans le corps humain, mais on se doute bien que ce n'est pas une bonne chose. Il est également prouvé que le plastique contient des additifs toxiques qui peuvent avoir une influence négative sur ta santé : les fameux perturbateurs endocriniens. Ce sont des substances qui perturbent le fonctionnement des hormones (les hormones sont de petites molécules qui circulent dans le sang et permettent aux organes de communiquer et de s’ajuster entre eux).
Ceux contenus dans le plastique peuvent affecter :
- Ton cerveau
- Ta thyroïde
- Ton système immunitaire
- Ta fertilité
Les perturbateurs endocriniens augmentent aussi les risques de cancer. Il faudrait être fou pour manger du plastique, et pourtant, c'est ce que nous faisons tous régulièrement, sans nous en rendre compte. Comme le plastique est partout, (dans l’eau, dans la nourriture, etc), on estime qu'un être humain en avale en moyenne 5 g par semaine (l'équivalent d'une carte de crédit), soit 250 g par an !
Quelles solutions pour lutter contre la pollution plastique ?
Pour lutter contre la pollution plastique, la solution la plus efficace serait… d’arrêter d’en produire et d’en consommer ! Même si c'est plus simple à dire qu'à faire, il existe quand même de bonnes pratiques à mettre en place :
Du côté des gouvernements et institutions
- Créer des lois contre le plastique et les faire appliquer, comme le défend Surfrider Europe, à l’image de l’interdiction de la production de certains types de plastiques. C’est déjà le cas par exemple pour les pailles ou couverts en plastique à usage unique en Europe, mais il y a encore beaucoup à faire).
- Encourager l’éco-conception, c'est-à-dire la production de produits en les pensant de l’extraction des matières premières jusqu’à leur destruction, pour favoriser le réutilisable, le re-remplissage, la réparation…
Du côté des industriels
- Penser les produits avec le moins de plastique possible (limiter l’emballage par exemple).
- Développer des solutions de réemploi (système de consigne pour le verre, emballage plastique pour la restauration, la cosmétique.. etc).
- Éviter le greenwashing (une pratique de communication qui donne une fausse image écologique à une entreprise).
Et à ton niveau
- Tu peux trier tes déchets.
- Tu peux passer au vrac, à la gourde, et tendre le plus possible vers le zéro déchet (en arrêtant les produits à usage unique, par exemple).
- Tu peux faire attention à privilégier les bonnes matières quand tu achètes un vêtement.
- Tu peux participer à des clean walks, comme les Initiatives Océanes de l’association Surfrider Foundation Europe, qui permettent de nettoyer les plages et de récolter des données sur les déchets plastiques retrouvés en mer. Des statistiques importantes pour prendre des décisions politiques adaptées).
Sources
Surfrider - Break the plastic wave
Surfrider - Le plastique aussi coule dans nos veines
Parlement européen - Plastic waste and recycling in the EU: facts and figures
CPRAC - Additifs toxiques dans les plastiques: les dangers cachés liés aux objets en plastique courants
National Geographic - Is burning plastic waste a good idea ?