La notation exponentielle
Pour noter les très grands nombres, l’exponentielle est bien pratique : 23 = 2 x 2 x 2 (2 multiplié 3 fois), ou 105 = 10 x 10 x 10 x 10 x 10 (100 000, soit « 1 » suivi de 5 zéros).
Les préfixes du Système international d’unités
10n | Préfixe | Symbole | Nombre |
|---|---|---|---|
1024 | yotta- | Y | quadrillion |
1021 | zetta- | Z | trilliard |
1018 | exa- | E | trillion |
1015 | péta- | P | billiard |
1012 | téra- | T | billion |
109 | giga- | G | milliard |
106 | méga- | M | million |
103 | kilo- | k | mille |
102 | hecto- | h | cent |
101 | déca- | da | dix |
100 | unité | – | un, une |
10-1 | déci- | d | dixième |
10-2 | centi- | c | centième |
10-3 | milli- | m | millième |
10-6 | micro- | m | millionième |
10-9 | nano- | n | milliardième |
10-12 | pico- | p | billionième |
10-15 | femto- | f | billiardième |
10-18 | atto- | a | trillionième |
10-21 | zepto- | z | trilliardième |
10-24 | yocto- | y | quadrillionième |
Le gogol, de Edward Kasner est un 1 suivi de 100 zéros, soit 10100 ! Un nombre plus grand que le nombre de particules dans l’Univers : 1080. Connaissez-vous le gogolplex ? Un 1 suivi de … gogol zéros : 10gogol !
Une notation efficace pour les très, très grands nombres : la notation de Knuth « ↑ »
- 2 ↑ 3 = 23 = 8 (le « 2 » apparaît 3 fois séparé par la multiplication)
- 2 ↑ ↑ 3 = 2 ↑ (2 ↑ 2) = 2 ↑ 4 = 16 (le 2 apparaît 3 fois séparé par une simple flèche)
- 2 ↑ ↑ ↑ 3 = 2 ↑ ↑ (2 ↑ ↑ 2) = 2 ↑↑ 4= 65 536 (le 2 apparaît 3 fois séparé par une double flèche flèche)
- 3 ↑ ↑ 4 = 3 ↑ 3 ↑ (3 ↑ 3) = 3 ↑ 3 ↑ 27 = 37 625 597 484 987
- 3 ↑ ↑ ↑ 3 = 3 ↑ ↑ (3 ↑ ↑ 3) = = 3 ↑↑ 7 625 597 484 987 (soit 7 625 597 484 987 le nombre 3)
Et les petits nombres ?
Est-on bien sûr que zéro est la limite des petits nombres ? Vérifions. Qu'est-ce qui est plus petit que 1 ? 1/2. Plus petit que 1/2 ? 1/10. Que 1/10 ? 1/100, 1/1 million... et à la limite, on arrivera à moins que le plus petit de tous les nombres. Rien. 0. Rien multiplié par n'importe quoi fait toujours rien. Vraiment ? Et zéro x l'infini ?? Bien malin qui pourrait donner le résultat. C'est une quantité indéfinie en mathématiques.
Le concept de l'infini
Si, dès l'époque grecque, les mathématiques ont flirté avec le concept d'infini, il aura fallu attendre la fin du XIXe siècle pour que ce concept devienne réellement opératoire.
Zénon d'Élée (Ve siècle av J.-C), le premier, montra qu'un segment de droite peut être divisé à l'infini. Découverte dérangeante qui ne posait pas tant de problèmes mathématiques qu'ontologiques : dans un cosmos clos, l'infini ne peut exister en acte.
Il fallut donc attendre Leibniz (1646-1716) et ses recherches sur le calcul infinitésimal pour que l'infini se dégage de sa dimensions métaphysique et devienne un outil purement mathématique.
Mais c'est avec Cantor (1845-1918) que ce mouvement s'acheva. Qualifiant de transfinis les nombres compris entre 0 et 1, approfondissant les définitions des ensembles infinis, il rendit définitivement opératoire l'infini et signait l'acte de naissance des mathématiques modernes.
Les symboles de l'infini
- l'Ouroboros : en grec, serpent qui se mord la queue. On le retrouve dans de nombreuses cultures. C'est le symbole du temps cyclique
- la lemniscate ∞ : introduite en 1665 par John Willis, ce 8 inversé ou 8 paresseux symbolise l'infini pour les mathématiciens.
- l'aleph א : première lettre de l'alphabet hébreu. Cantor s'en sert pour désigner les ensembles infinis.





