Guerre de Cent Ans : le sursaut français avec Jeanne d'Arc

Au XVe siècle, l'irruption de Jeanne d'Arc dans le conflit franco-anglais va changer l'équilibre des forces et redonner du souffle aux troupes françaises.


Publié le 15/10/2012 • Modifié le 16/06/2025

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Charles VI en France, Henri V en Angleterre, disparaissent tous deux en 1422. Le conflit s'interrompt du fait de la minorité d'Henri VI, que le traité de Troyes destine à la couronne de France. Au sud de la Loire, ce qu’il reste du royaume de France et des Valois (à travers le dauphin, futur Charles VII) est le refuge du parti des Armagnacs. Prenant prétexte de l’incapacité mentale de son père, Charles refuse les clauses de succession du traité de Troyes et s’installe à Bourges. Des batailles marquent cette période, sans changer l’équilibre des forces. La guerre reprend de l’intensité en 1429, les Anglais mettant le siège devant Orléans, qui fait en quelque sorte frontière : ils veulent passer la Loire et descendre attaquer le dauphin, futur Charles VII, à Bourges. Ce dernier, affaibli, se réfugie à Chinon.

Jeanne d'Arc et la délivrance d'Orléans 

C’est ici qu’intervient Jeanne d’Arc, figure emblématique de l’histoire de France (par ailleurs reconnue plus tard sainte de l’Eglise catholique). A Chinon, cette jeune fille de seize ans, née à Domrémy en Lorraine, vient demander audience à Charles et lui déclare, « au nom de dieu », qu’il est bien le « vrai héritier du trône de france ». Elle dit avoir des visions qui lui demandent de sauver Orléans, de le faire couronner roi de France. Charles VII la fait sonder par des prélats, qui confirment sa sincérité. Il accepte de la joindre, avec un convoi de ravitaillement, à l’armée qui part secourir Orléans, dont l’un des capitaines est Gilles de Rais.

Bouter les Anglais hors de France

Dans un message adressé aux assiégeants, elle déclare « Je suis ci venue de par Dieu le roi du Ciel, corps pour corps, pour vous bouter hors de toute France ». Le siège d’Orléans est effectivement brisé en mai 1429 et les divers belligérants témoignent de la présence de cette jeune fille, dont l’exaltation galvanise les troupes. Après cette victoire, Jeanne engage le roi au couronnement symbolique, à Reims, haut-lieu des sacres des rois de France. La difficile route vers Reims à travers un nord hostile est facilitée par la victoire des Français à Patay, en juin, et par le redressement du front de la vallée de la Loire, où des ponts sont repris aux Anglais. Charles VII est sacré roi de France à Reims en juillet.

Charles VII abandonne Jeanne d'Arc aux Anglais

Après le sacre, pour asseoir sa légitimité, Charles VII laisse tomber Jeanne. Elle est capturée à Compiègne, en 1430, et jugée par l’évêque Cauchon, ecclésiastique missionné par les Anglais pour saper toute crédibilité « divine » de son rôle. Le dossier de l’accusation suit la veine de la sorcellerie, de l’hérésie : il la conduit au bûcher, en mai 1431, à Rouen.

Du regain des troupes françaises à la fin de la guerre de Cent Ans

De 1431 à 1453 - date de la dernière grande bataille de la guerre de Cent Ans à Castillon -, le retournement de situation se consolide. La reprise d’un certain nombre de places par Charles VII au nord de Paris et le climat insurrectionnel en réaction à l’occupation anglaise du bassin de la Seine conduisent des acteurs du conflit comme le duc de Bourgogne à réorienter leurs alliances. Sous la pression des Parisiens et des villes flamandes, qui souhaitent la paix pour la reprise de l’économie, il se rapproche des Français. C’est le traité d’Arras, qui met fin à la querelle entre les Armagnacs et les Bourguignons en 1435. Il scelle l’indépendance du duché de Bourgogne, mais permet par ailleurs à l’opposition à l’Angleterre de se souder, mettant le feu à des rebellions anti-anglaises en Normandie. Cela crée pour Charles VII l’occasion d’un sursaut militaire contre la présence anglaise. Il porte le coup final en Guyenne, que la bataille de Castillon fait revenir à la France en 1453. Seule, Calais demeure anglaise. À partir de 1461, Louis XI, qui succède à son père, Charles VII, permet au royaume de France, par des moyens mélangeant violence guerrière et diplomatie, de se ressouder : des terres du duché de Bourgogne et du duché de Bretagne reviennent dans le domaine royal. Il signe avec le roi anglais Edouard IV, en 1475, le traité de Picquigny, scellant la fin de la guerre de Cent Ans.

Repli isolationniste des Anglais

Les Anglais n’ont plus de prétention de règne sur le continent. L’Angleterre, dès 1453, date de leur défaite à Castillon, opère une sorte de repli isolationniste, la guerre de succession pour la couronne de France se muant en un conflit dynastique insulaire entre les familles de Lancastre et d’York, qui débouche sur la guerre dite des Deux-Roses.

Vers l'affirmation du pouvoir royal

Du côté français, les Valois sortent de la guerre de Cent Ans avec un appareil d’État plus rationnel, fait d’une administration plus soudée autour du roi, de rudiments d’une armée de métier, de rentrées d’impôts régulières. La noblesse traditionnelle en sort affaiblie. La féodalité fait le bilan de son impuissance sur l’un des terrains qui était l’un de ses premiers ressorts : l’instance militaire. Les secousses de la guerre de Cent Ans atteignent l’Espagne, les Pays-Bas, les portes du Saint-Empire germanique.


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