Les dynasties en Extrême-Orient
Les lignées dynastiques valent à l’époque aussi bien pour les royaumes que pour les empires. Ainsi en est-il des dynasties de l’Empire chinois en Extrême-Orient. Après la dynastie des Tang qui règne pendant près de 300 ans, la dynastie Song débute à l’aube de l’an mille pour perdre de son influence dès le XIIe siècle dans les divisions de l’Empire chinois et la puissance exercée par les Mongols sur toute la sphère asiatique. Le règne de la dynastie Ming débute en 1328 et ne s’achève qu’en 1644.
Les dynasties en Orient
Héritier de l’Empire romain en Orient, l’Empire byzantin s’étend du IVe siècle à 1453 et voit se succéder de nombreuses dynasties à partir de la fin du règne de Justinien au VIe siècle. Avec pour capitale Constantinople (l’Istanbul d’aujourd’hui) son influence va s’étirer jusque dans les Balkans et la péninsule italienne. Il atteint son apogée sous la dynastie macédonienne (867 – 1057) lorsque Basile II annexa l’Etat bulgare dans le bassin du bas-Danube en 1018.
Les plus grandes dynasties de la civilisation arabo-musulmane s’épanouissent au Moyen Âge. Celle des Omeyyades, la dynastie de califes originaires de la tribu de Quraych qui domina La Mecque au temps de Mahomet, gouverne le monde musulman de 661 à 750. A partir de leur capitale, Damas (Syrie) les Omeyyades se sont étendus de l’Indus jusqu’à la péninsule ibérique. A l'issue d'une véritable révolution menée contre les Omeyyades, une dynastie de califes sunnites arabes, les Abbassides, descendants d’Al-Abbâs, oncle de Mahomet, prend le pouvoir, le déplace vers l’Irak et le tiendra jusqu’au XIIIe siècle lorsque les Mongols détruisent la grande capitale Bagdad. La dynastie abbasside a engendré d’illustres califes comme Al-Mânsur, Al-Ma’mūn ou le légendaire Harun ar-Rachid, qui ont porté la civilisation arabo-musulmane à son apogée.
Les dynasties en Occident
En Europe occidentale (les territoires couvrant l’Ouest de l’Europe), après la chute de l’Empire romain d’Occident en 476, les rois barbares implantent une nouvelle forme de pouvoir où l’élection (mode propre à l‘Empire romain) ne reste en vigueur que de manière théorique, le pouvoir se transmettant dans les faits au sein d'une même famille qui forme une dynastie. Ce mode de transmission caractérise les monarchies féodales (ou les « empires » féodaux comme le Saint Empire germanique) qui régneront tout au long du Moyen Âge, en composant avec les princes, les seigneurs et l’Eglise.
Les grandes monarchies dynastiques sont nées dans le Haut Moyen Âge (Ve-Xe siècles) à partir de multiples clans et petits royaumes issus des peuplades installées en Europe occidentale et laissées à elles-mêmes lors de l'écroulement de l'Empire romain d'Occident.
Dynasties anglaises
C’est la maison de Wessex, aux origines saxonnes, qui unifie l’Angleterre contre les Vikings puis contre les Danois. A cette première dynastie, succède la dynastie de Normandie : Guillaume le Conquérant, puissant duc de Normandie et à ce titre vassal du roi de France, s’empare de la couronne d’Angleterre après sa victoire à la bataille d’Hastings, en 1066. Elle règne tout au long du Moyen Âge, les dynasties des Plantagenêts, puis de Lancastre en étant des branches.
Des Vikings au royaume de Suède
Ce n’est qu’après une longue période où dominent les Vikings que le royaume de Suède s’unifie entre le Xe et le XIIe siècles, sous la dynastie de Munsö, puis celle de Stenkil.
Suprématie des Wisigoths en Espagne
L’Espagne, sous l’emprise de plusieurs peuples barbares venus d'Europe centrale et d'Asie durant le Haut Moyen Âge, voit l’un d’entre eux la dominer au VIe siècle, avec la dynastie des Wisigoths qui s’étend alors sur l’essentiel de la péninsule ibérique, le sud et le sud-ouest de la Gaule. L’invasion des Berbères conduite par la dynastie des Omeyyades, en 711, ouvre une période d’instabilité et de division pour le reste du Moyen Âge, le sud de l’Espagne étant divisé en taîfa, petits royaumes musulmans.
Suite du Saint Empire germanique
Le Saint Empire germanique, issu du partage de l’Empire carolingien lors du traité de Verdun en 843, glisse au fil des successions à la dynastie de Saxe, une branche des Ottoniens, puis en 1024, pour un peu plus d’un siècle, à la dynastie franconienne, avant de se désagréger en une mosaïque de villes libres et de principautés, avec la fin du règne de la dynastie des Hohenstaufen et la mort de Frédéric II de Hohenstaufen en 1250.
Luttes et conflits des dynasties médiévales
Les liens dynastiques sont un véritable écheveau : les frontières entre royaumes se dessinent au gré des successions, des parentés et alliances entre dynasties. Luttes et conflits émaillent tout le Moyen Âge, que ne peut effacer l’appartenance de ces dynasties à la chrétienté et à l’Eglise romaine. Quand le pape Grégoire VII lance un appel à une nouvelle croisade pour reprendre Jérusalem (la 3e croisade, en 1189), y répondent le roi de France, Philippe Auguste, mais aussi Henri II roi d’Angleterre dont l’immense territoire sur le sol continental menace le royaume de France, ainsi que l’empereur germanique Frédéric Ier de Hohenstaufen (appelé Barberousse), allié à Henri II contre Philippe Auguste… Les souverains médiévaux sont quelquefois sacrés (comme les rois de France à partir de 752 ou les rois d’Angleterre), les dynasties régnantes portant toutes des objets symboliques de royauté, les regalia, dont le premier d’entre eux la couronne. Les armoiries royales ou impériales, comme signe d’identification d’une lignée dynastique, apparaissent au XIIe siècle.