Peut-on se faire justice soi-même ?

Une personne attaquée n'est pas en droit de tuer son agresseur... à moins qu'il n'y ait « légitime défense ». De quoi s'agit-il ?


Publié le 20/09/2013 • Modifié le 18/01/2023

Temps de lecture : 1 min.

Écrit par Myriam Rembaut

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La page Facebook de Stephan Turk compte plus d'un million de « j’aime ». Cet homme n’est pas une star, mais un simple bijoutier de Nice. En quelques jours, il a reçu un énorme soutien de la population, et de certains hommes politiques, pour sa réaction lors d'une attaque de son magasin. Mercredi 11 septembre 2013, deux personnes armées l’obligent à ouvrir son coffre et s’enfuient avec le butin. Le bijoutier, qui dispose lui aussi d’une arme à feu, sort alors de sa boutique et tire sur les cambrioleurs. L’un d’eux est tué : il s’agit d’un jeune homme de 19 ans, déjà condamné pour des vols.

Agression volontaire ou non

Le bijoutier a déclaré « regretter la mort de son agresseur » et affirme avoir agit en « légitime défense ». En droit, la notion de « légitime défense » indique qu’une personne n’a pas eu d’autre choix que de répondre à une attaque. Mais cette réaction doit remplir certaines conditions, comme celle de ne pas avoir eu l’intention d’employer la force, ni d’avoir eu l’envie de tuer. Il faut donc avoir agit sur l’instant, pour se défendre ou pour protéger des personnes en danger. Dans ce cas, la légitime défense n’est pas punie par la loi. Or, concernant le bijoutier de Nice, l’enquête laisse nettement entendre que ce dernier a tiré sur le braqueur après son cambriolage. De fait, il ne peut plus y avoir l’idée d’autodéfense. Le commerçant risque donc être poursuivi pour « homicide volontaire », c’est-à-dire pour avoir eu l’intention de donner la mort.

Le règle du « chacun pour soi » ?

La loi interdit que l’on fasse justice soi-même. Pourquoi ? Tout simplement parce que les hommes seraient alors soumis à « la loi du plus fort ». Certaines personnes considèrent parfois qu’il n’y a pas de mal à rendre les coups qu’elles ont reçu. Cela signifie qu’elles appliquent leurs propres règles, sans toujours se rendre compte qu’elles ont peut-être une part de responsabilité dans une affaire. Si chacun faisait sa propre justice, il deviendrait impossible de vivre ensemble !


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