La naissance de la IVe République

Le 13 octobre 1946, les Français et les Françaises sont appelés aux urnes pour se prononcer sur l’adoption d’une nouvelle Constitution. Les électeurs approuvent le projet. Après deux ans de gouvernement provisoire, la IV^e République est enfin née.

De Gaulle à la tête du GPRF

En mai 1944, les Alliés s’apprêtent à débarquer en Normandie : la libération de la France est imminente. L’autorité du maréchal Pétain s’effondre et le général de Gaulle, grand héros de la France libre, s'impose comme le futur chef du pays. Dans l’ombre, il prépare le retour de la République après l'humiliant régime de Vichy.

Le 3 juin 1944, il prend la tête du gouvernement provisoire de la République française, le GPRF, pour assurer cette transition politique. Le 25 août, Paris est enfin libre et le GPRF s’installe dans la capitale : la République est rétablie. Pour le général de Gaulle, nul besoin de la proclamer : elle n’a jamais cessé d’exister.
Mais derrière l’ivresse de la paix retrouvée demeure un pays meurtri et dévasté par des années de guerre. D’importantes réformes sont engagées pour redresser l’économie nationale. La France entre dans les Trente Glorieuses. L'État reconstruit, nationalise, modernise… et la Sécurité sociale est créée pour protéger les Français.

Fin de la III^e République et nouvelle Constitution

Le GPRF veut également refonder la démocratie bafouée par l’occupation nazie et la dictature du maréchal Pétain. Dès avril 1945, des élections municipales sont organisées pour redonner sa voix au peuple, notamment aux femmes qui viennent d’obtenir le droit de vote ! Cinq mois plus tard, le 21 octobre 1945, les Français sont de nouveau appelés aux urnes. Par référendum, ils expriment à 96 % leur volonté d’en finir avec la III^e République et élisent une assemblée chargée de rédiger une nouvelle Constitution pour le pays. Mais deux visions de l’Etat s’affrontent bientôt et le projet de IV^e République piétine.

Divisions politiques sur le régime politique à adopter

Au lendemain de la guerre, la vie politique française est dominée par une coalition des trois grands partis du pays :

• communistes (PCF)
• socialistes (SFIO)
• chrétiens-démocrates (MRP)

C’est le tripartisme. L’assemblée constituante, qui vient d’être élue, rassemble notamment les représentants de ces trois partis, tous engagés dans la Résistance. Mais très vite les députés se divisent : les gaullistes revendiquent un pouvoir exécutif fort, dont le chef d’Etat serait la clé de voûte, tandis que les partis de gauche sont favorables à la mise en place d’un régime parlementaire. Face à une assemblée de plus en plus hostile, le général de Gaulle peine à se faire entendre. Le 20 janvier 1946, il démissionne brutalement pour exprimer son désaccord. Le 5 mai, les Français rejettent une première proposition de Constitution portée par la gauche. Puis le 16 juin 1946, à Bayeux, le général de Gaulle s’adresse à eux pour leur présenter sa conception du pouvoir et les institutions qu’il appelle de ses vœux. 

C’est du chef de l’Etat que doit procéder le pouvoir exécutif. En matière d’institutions, bâtir sur autre chose ce serait bâtir sur du sable, ce serait risquer que l’édifice s’écroule.

Le général de Gaulle, discours de Bayeux, juin 1946.

Mais, de plus en plus isolé, le général de Gaulle ne parvient pas à imposer son point de vue. Le 13 octobre 1946, les Français approuvent finalement une nouvelle Constitution et l'avènement d’un régime parlementaire. Le général de Gaulle condamne aussitôt les institutions de cette IV^e République. Il dénonce la toute-puissance des partis et s’inquiète de l’instabilité gouvernementale que leur rivalité laisse présager.

Instabilité gouvernementale et échec de la IV^e République

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