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Français05:56Publié le 20/11/2023

« Amitié fidèle » de Nicolas Boileau

C'est la base : rap et poésie

Ce poème de Nicolas Boileau intitulé « Amitié fidèle » a été écrit en 1654. Il appartient au courant du classicisme. Athéna Sol t'explique pourquoi c'est un poème du classicisme et quelle analyse tu peux en faire.

« Amitié fidèle » de Nicolas Boileau

Ce sonnet de Nicolas Boileau (1636-1711) est librement interprété par le rappeur Zoxea.

Parmi les doux transports d’une amitié fidèle, 

Je voyais près d’Iris couler mes heureux jours : 

Iris que j’aime encore, et que j’aimerai toujours, 

Brûlait des mêmes feux dont je brûlais pour elle : 

 

Quand, par l’ordre du ciel, une fièvre cruelle 

M’enleva cet objet de mes tendres amours ; 

Et, de tous mes plaisirs interrompant le cours, 

Me laissa de regrets une suite éternelle. 

 

Ah ! qu’un si rude coup étonna mes esprits ! 

Que je versais de pleurs ! que je poussais de cris ! 

De combien de douleurs ma douleur fut suivie ! 

 

Iris, tu fus alors moins à plaindre que moi : 

Et, bien qu’un triste sort t’ait fait perdre la vie, 

Hélas ! en te perdant j’ai perdu plus que toi.

Analyse du poème Amitié fidèle

Formellement, le poème est parfait, totalement en accord avec les principes du classicisme. Dans ce sonnet, Boileau y énonce une seule idée : c’est la lamentation face au décès d’un être cher.  

  • Une seule idée par poème.

  • La forme du sonnet est respectée : deux quatrains et deux tercets.  

  • Les alexandrins sont parfaitement respectés. On peut noter un écart par un changement de mot « j’aimerai » du fait de la traduction du texte original. Au XVIIe siècle, on ne dit pas « que j’aimerai toujours » mais « que j’aimai toujours », autrement dit, il l’a aimée à chaque instant. 🥰

  • Le schéma des rimes : embrassées, puis suivies, puis croisées, avec une alternance des rimes féminines (qui se terminent par un e muet) et des rimes masculines (toutes les autres rimes).

L’écriture poétique de Nicolas Boileau

  • Première strophe : la dimension tragique. Nicolas Boileau mentionne une certaine Iris, qui est en réalité sa nièce. Le champ lexical de l’amitié/amour est très présent. Utilisation de l’imparfait et du polyptote (répétition d’un même verbe dans une même phrase, conjugué à des temps différents) : « J’aime », « j’aimais » indiquent que cette amitié s’est terminée de façon tragique. 😢

  • Deuxième strophe : le registre élégiaque, autrement dit celui de la lamentation, comme le montre le passage de l’adjectif « cruelle » au substantif « regrets ».  Emploi de l’anaphore : la répétition du même groupe de mots ou de proposition en début de phrase, « que je versais de pleurs ! que je poussais de cris », marque le désarroi du poète. Les rimes : d’une part « esprits » et « cris », d’autre part « suivie » et « vie » de la strophe suivante. A la fin de ce tercet, le phonème [i] accentue le cri aigu, la douleur du poète. Le mot douleur apparaît deux fois dans le même vers, créant ainsi en effet de redondance. 😭

  • Dernière strophe : un rapprochement intimiste. Pour désigner sa nièce, Boileau s’adresse directement à elle avec la deuxième personne du singulier « Tu ». Les lecteurs pénètrent dans ce petit cercle de connivence entre le poète et Iris. Le polyptote du verbe perdre : « perdre », « perdant », « perdu », insiste sur le désespoir du poète abattu. Il n’y a pas que l’amour qui fait souffrir, la perte d’un ami ou d’un proche peut être tout aussi douloureuse. 😞

Ce qu’il faut retenir de ce poème

  • En poésie, la versification est l’art de composer les vers. Le poète connait ainsi à l’avance l’ordre, le nombre et le style de vers à utiliser.
  • Le thème de la douleur, liée à la perte d’un ami ou d’un proche, est aussi forte qu’en amour. L’écriture poétique renforce cette idée, qui passe du registre tragique au registre élégiaque, emploi de répétition, de redondances, de sonorités en « i » qui accentuent le cri et la douleur ressentie. Les polyptotes insistent sur la notion de fin tragique et de désespoir.

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Réalisateur : Xavier Reim

Auteur : Clémence Losfeld, Athéna Sol

Producteur : Milgram

Année de copyright : 2023

Année de production : 2023

Année de diffusion : 2023

Publié le 20/11/23

Modifié le 01/03/24

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