Olympe de Gouges (1748-1793)
En publiant son texte intitulé Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791, elle est considérée comme l’une des premières féministes françaises et devient emblématique des mouvements pour la libération de la femme. Ce texte s’adresse à Marie Antoinette à qui elle demande de défendre l’égalité des sexes.
Olympe de Gouges s’engage dans la Révolution et soutient les Girondins au travers de ses écrits, ce qui la conduira à monter sur l’échafaud. En 1793, elle est guillotinée.
Marguerite Yourcenar (1903-1987)
Née le 8 juin 1903 à Bruxelles, cette écrivaine française, naturalisée américaine en 1947, est l’auteure de romans biographiques et historiques majeurs. En 1921, elle publie son premier poème « Le Jardin des chimères ». Son père lui offre une éducation humaniste et anticonformiste ; elle l’accompagne dans tous ses voyages en Europe. A sa mort, Marguerite part rejoindre sa compagne Grace Frick aux Etats-Unis. Elles s’installent sur l’île des Monts Déserts dans le Maine.
Ses romans Les Mémoires d’Hadrien, publié en 1951, et L’Œuvre au noir, en 1968 la rendent internationalement célèbre. Elle est la première femme à siéger à l’Académie française. Elle meurt le 17 décembre 1987.
Simone de Beauvoir (1908-1986)
Simone de Beauvoir est née à Paris le 9 janvier 1908, d’un père avocat et d’une mère fervente catholique. Très vite elle se détache de son milieu pour vivre une vie anticonformiste.
En 1929, Simone de Beauvoir rencontre le philosophe Jean-Paul Sartre avec qui elle partagera ses sentiments, ses réflexions mais pas le même toit. Elle aura une existence plutôt marginale pour l’époque.
En 1949, elle publie le Deuxième sexe, un essai qui prône l’émancipation de la femme, à travers son indépendance. D'après elle, « on ne naît pas femme, on le devient ».
Beauvoir devient la figure de proue du féminisme. Elle participe au mouvement de libération des femmes dans les années 1970.
Françoise Giroud (1916-2003)
Née Lea France Gourdji le 21 septembre 1916 à Lausanne (Suisse), d’un père réfugié politique d’origine turque, elle fut journaliste, écrivaine et femme politique française.
A seize ans, elle quitte l’école pour se consacrer au cinéma : scripte de Marc Allégret, assistante metteur en scène de Jean Renoir en 1937 puis scénariste. Lors de la Seconde Guerre mondiale, Françoise Giroud est agent de liaison pour la Résistance, arrêtée par la Gestapo et incarcérée à Fresnes. Au sortir de la guerre, elle devient directrice de rédaction pour Elle, où elle soutient la cause des femmes avant de fonder L’Express.
Fortement engagée dans la politique, Françoise Giroud devient en 1974 secrétaire d’Etat du premier ministre, chargée de la Condition féminine. En 1979, elle renonce à la politique et se consacre à l’écriture jusqu’à sa mort le 19 janvier 2003.
Antoinette Fouque (1936-2014)
Antoinette Fouque est née le 1er octobre 1936 à Marseille. Psychanalyste, philosophe, docteur en sciences politiques et co-fondatrice du Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1968. Ce mouvement ne se veut ni une organisation, ni une association. Il n’existe pas de carte, pas de bureau d'élu, pas de représentante..., mais devient un lieu de discussions et de prises de parole individuelles de femmes entre elles. Elle anime aussi le groupe Psychanalyse et politique.
En 1973, Antoinette Fouque lance les éditions des femmes avec de nombreuses femmes du MLF et la collection de livres audio « La bibliothèque des voix ».
Elue au nom des radicaux de gauche, Antoinette a été députée au Parlement européen de 1994 à 1999.
Simone Veil (1927-2017)
Née le 13 juillet 1927 à Nice, Simone Veil a 16 ans lorsqu’elle est arrêtée et déportée avec toute sa famille. Rescapée d’Auschwitz, elle épouse en 1946 Antoine Veil, futur collaborateur de Michel Debré. Après des études de droit et de sciences politiques elle entre dans la magistrature et est nommée ministre de la Santé en 1974. Elle fait adopter la « loi Veil » libéralisant l’accès à l’avortement en 1975.
De 1979 à 1982, élu député, Simone Veil est la première femme présidente du Parlement européen.
En 1993, elle est nommée ministre d’Etat, des affaires sociales, de la santé et de la ville dans le gouvernement d’Edouard Balladur. De 1998 à 2007, elle est membre du conseil constitutionnel. Depuis, elle soutient de nombreuses associations à vocation européenne dont le Fonds européen pour la liberté d’expression.
Benoite Groult (1920-2016)
Née le 31 janvier 1920 à Paris, cette enseignante se tourne vers la littérature et le journalisme. En 1958, elle publie son premier roman Journal à quatre mains, co-écrit avec sa sœur Flora. En 1972, elle se lance seule dans l’écriture avec La Part des choses, puis Ainsi soit-elle, un essai sur la condition féminine qui lui vaudra un succès mondial. Puis en 1977, elle publie Le Féminisme au masculin, un essai sur les féministes. Suivront plusieurs romans et biographies sur Olympe de Gouges ou encore Pauline Rolland, une féministe du XIXe siècle.
En 1978, elle fonde, avec Claude Servan-Schreiber, un mensuel féministe F magazine .
A partir de 1982, elle est membre du jury Femina. Puis de 1984 à 1986, elle préside la Commission de terminologie pour la féminisation des noms de métiers, de grades et de fonctions, fondée par Yvette Roudy, alors ministre des Droits de la femme. Elle s’éteint à l’âge de 96 ans.
Gisèle Halimi (1927-2020)
Avocate, militante féministe et politique franco-tunisienne, Gisèle Halimi est née le 27 juillet 1927 à la Goulette (Tunisie), de parents juifs et traditionnalistes. Très jeune, elle remet en cause sa condition de fille dans la famille en entamant une grève de la faim à 13 ans pour ne plus faire le lit de son frère. Cet épisode marquera le début de son engagement pour la cause féminine. En 1949, Gisèle Halimi entre aux barreaux de Tunis et poursuit sa carrière d’avocate à Paris à partir de 1956. Militante pour l’indépendance de son pays et aussi l’Algérie où elle dénonce les tortures faites par l’armée française.
Avec Simone de Beauvoir et Edmond Rostand, Gisèle fonde le mouvement féministe « choisir la cause des femmes » pour l’avortement en 1971. Lors de sa carrière d’avocate, elle ne cessera de questionner la société française sur la cause des femmes. En 1972 et 1978, elle s’engage lors de 2 procès retentissants qui ouvriront le chemin vers la loi Veil de 1795 pour le droit à l’avortement puis la loi de 1980, qui reconnaît le viol comme un crime. De 1981 à 1984, elle est élue députée à l’Assemblée nationale où elle va dénoncer un bastion de la misogynie.
Yvette Roudy (1929-
Née le 10 avril 1929 à Pessac, Yvette Roudy traduit, dès 1963, l’œuvre de Betty Friedan, auteure américaine de livres sur la condition féminine. Yvette Roudy milite sérieusement dans le Mouvement démocratique féminin (MDF) aux côtés de Colette Audry, ancienne résistante, socialiste et féministe.
En 1965, elle fonde un journal bimensuel, La femme du XXe siècle. Yvette Roudy est nommée ministre des Droits de la femme sous François Mitterrand. Deux lois à son nom vont naître : l’une sur le remboursement de l’IVG et l’autre sur l’égalité de l’homme et de la femme.