Les principales figures de style

Le but des figures de style est de s’écarter du langage quotidien, afin de donner une expressivité forte au propos.


Publié le 13/09/2024 • Modifié le 10/01/2025

Temps de lecture : 5 min.

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Les figures d’analogie

  • La comparaison
    Elle fonctionne avec un comparant et un comparé, c’est-à-dire avec quelque chose (le comparant) comparé à quelque chose d’autre (le comparé). Elle utilise toujours un outil de comparaison : les mots comme « tel », « comme », « semblable à »…
    ► Ex. : « Et cette terre était proche, et elle lui apparaissait comme un bouclier sur la mer sombre. »
    Dans cet extrait de l’Odyssée d’Homère : « terre », le comparant, est comparé à « bouclier », le comparé.

  • La métaphore
    Elle fonctionne de la même façon que la comparaison mais elle n’utilise pas d’outil de comparaison. Il n’y aura donc pas dans une métaphore les mots « comme » ou « tel ».
    ► Ex. : « Ses cheveux de miel ».
    On comprend que les cheveux sont ici comparés à du miel, mais on ne le dit pas.

  • La personnification
    La personnification donne une caractéristique humaine à un objet, un animal ou une idée. Elle peut produire divers effets (poétique, fantastique, humoristique…) ou des émotions (surprise…) ou encore un sentiment d’identification ou de familiarité.
    ► Ex. : « Avec quelle rigueur, Destin, tu me poursuis. »
    Dans cette phrase d’Andromaque, Racine parle du destin comme d’un ennemi acharné.

  • L’allégorie
    L’allégorie est un récit ou une personnification symbolique d'une idée abstraite.
    ► Ex. : la grande Faucheuse pour parler de la mort.

Les figures d’amplification

  • L'hyperbole
    L'hyperbole est la figure d’amplification la plus employée dans le langage courant. L’hyperbole est une exagération. L’énonciateur et le destinataire savent qu’il s’agit d’une exagération simplement employée pour accentuer le propos.
    ► Ex. : « Je meurs de froid » ou « Je meurs de faim ».
  • L'énumération
    Il s’agit d’une liste, par exemple l’énumération de tous les légumes que l'on aurait dans son potager. L’énumération donne alors une impression de nombre.
    ► Ex. : « Tout l’hiver va rentrer dans mon être : colère, haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé ». Dans cet extrait de Chant d’automne, Charles Baudelaire évoque l’hiver en accumulant les sentiments négatifs.
  • La gradation
    Il s'agit d'une énumération avec une évolution de l’intensité dans un sens croissant ou décroissant.
    ► Ex. : « C’est un roc ! C’est un pic ! C’est un cap ! Que dis-je, c’est un cap ? C’est une péninsule ! » Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand.
  • L'anaphore
    C'est lorsqu’un mot, ou un même groupe de mots, est répété en début de phrase.
    ► Ex. : « Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! ».
    Dans cette célèbre allocution du général de Gaulle lors de la libération de Paris, il y a une anaphore avec le mot « Paris » répété plusieurs fois.
  • L’épiphore
    C'est lorsqu’un mot, ou un même groupe de mots, est répété en fin de phrase.
    ► Ex. : « Je me lève et je te bouscule, tu n’te réveilles pas, comme d'habitude.
    Sur toi je remonte le drap, j'ai peur que tu aies froid, comme d'habitude.
    Ma main caresse tes cheveux presque malgré moi, comme d'habitude. »
    Cette figure est souvent utilisée dans les chansons, comme ici chez Claude François, car l’épiphore rythme la phrase.

Les figures d’atténuation

  • L'euphémisme
    Avec un euphémisme, on choisit un terme plus faible que ce que l’on veut dire. Souvent afin de ne pas choquer. Il permet d’adoucir une expression qui pourrait heurter par sa crudité, sa brutalité ou sa tristesse.
    ► Ex. : « Il nous a quittés ».
    En utilisant cette expression pour parler de la mort de quelqu’un, cela permet de rendre la réalité de la mort moins brutale.
  • La litote
    La litote consiste à dire moins pour suggérer plus. Elle est souvent utilisée dans une phrase à la forme négative.
    ► Ex. : « Va, je ne te hais point. »
    Par cette réplique extraite du Cid de Pierre Corneille, Chimène avoue à Rodrigue, de façon détournée, qu'elle l'aime toujours.

Les figures d’opposition

  • L’oxymore
    C'est le rapprochement de deux termes normalement opposés.
    ► Ex. : « Cette obscure clarté qui tombe des étoiles », Le Cid, Corneille.
  • L’antithèse
    Elle consiste à rapprocher dans le même énoncé deux termes, deux pensées, deux expressions, qui sont à l’opposé pour créer un effet de contraste.
    ► Ex. : Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie de Louise Labé.
  • Le paradoxe
    C'est une idée qui va à l’encontre de l’opinion générale, dans le but de choquer ou d’interpeller.
    ► Ex. : « Le superflu, chose très nécessaire ». Satires, le Mondain de Voltaire.

Les figures de sonorités

  • L’allitération 
    C'est la répétition d'un son de consonne dans un énoncé.
    ► Ex. : « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? ». Andromaque.
    Jean Racine utilise la répétition du son [s] qui mime le sifflement du serpent.
  • L’assonance 
    C'est la répétition d'un son de voyelle dans un énoncé.
    ► Ex. : « Tout m’afflige et me nuit, et conspire à me nuire ». Phèdre.
    Jean Racine utilise la répétition du son [i].
  • La paronomase
    La paronomase fait se rapprocher deux mots aux sonorités voisines, mais qui ne sont pas homophones pour autant.
    ► Ex. : « Qui vivra verra. »

Les figures de substitution

  • La métonymie
    On remplace un terme par un autre qui lui est généralement associé.
    ► Ex. : « Boire un verre » ou « un match des Bleus »
    On utilise le contenant pour parler du contenu ou une couleur pour symboliser un objet ou une personne.
  • La synecdoque
    On désigne quelque chose ou quelqu'un par une de ses parties.
    ► Ex. : « Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur ».
    Dans ce vers de Demain, dès l'aube, Victor Hugo utilise une partie : « les voiles », pour évoquer le tout : « le bateau ».
  • La périphrase 
    La périphrase dit en plusieurs mots ce que l’on pourrait dire en un seul. Elle permet d’éviter les répétitions dans un texte, ou de décrire avec plus de précisions les caractéristiques d’une personne, d’un lieu ou d’une notion.
    ► Ex. : « la langue de Molière » pour parler du français ou « la ville Lumière » pour évoquer Paris, ou utiliser « le 7e art » pour le cinéma.
  • L’antonomase
    C'est utiliser un nom propre comme un nom commun ou un nom commun comme un nom propre.
    ► Ex. : « l’empereur des Français » pour parler de Napoléon, ou un « à voir sur votre Iphone » pour parler d’un smartphone.

Les figures de construction

  • Le parallélisme
    C'est le rapprochement de deux constructions identiques (AB/AB). Cela donne une impression d'équivalence.
    ► Ex. : « Innocents dans un bagne, anges dans un enfer. », Melancholia de Victor Hugo.
  • Le chiasme
    C'est le rapprochement de deux expressions en miroir (AB/BA).
    ► Ex. : « Parler en mangeant, manger en parlant »
  • L’ellipse
    C'est l'omission volontaire d’un mot, ou d’un groupe de mots, nécessaire logiquement à la construction de la phrase.
    ► Ex. : « Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage ».
    Joachim du Bellay tronque sa phrase qui devrait être : « Heureux est celui qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage. »
  • Le zeugma
    Un zeugma, c'est l'ellipse d’un mot, ou d’un groupe de mots, qui évite une répétition et lie deux éléments n’appartenant pas au même registre sémantique.
    ► Ex. : « Sous le pont Mirabeau coule la Seine Et nos amours... », Le Pont Mirabeau, Guillaume Apollinaire.
  • L’anacoluthe
    C'est la rupture dans la construction de la phrase qui ne suit pas la logique habituelle.
    ► Ex. : « Le nez de Cléopâtre : s’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé ». Pensées, Blaise Pascal.

Les figures de l’implicite

  • La question rhétorique (ou question oratoire)
    La question rhétorique est une fausse question qui n’attend pas de réponse.
    ► Ex. : « Car d’où est-ce que l’effet peut tirer sa réalité, sinon de sa cause ? Et comment cette cause la lui pourrait-elle communiquer, si elle ne l’avait en elle-même ? » Discours de la méthode, René Descartes.
  • La prétérition
    C’est dire ce que l’on s’est engagé à ne pas dire.
    ► Ex. : « Je ne vous dirais pas que vous avez mal travaillé, mais enfin, c’est un très mauvais devoir ».
    On dit ce qu’on s’était engagé à ne pas dire. Un autre exemple de prétérition commun est de dire : « Monsieur X, pour ne pas le citer… ».
  • L'antiphrase
    C'est exprimer le contraire de ce que l’on pense.
    ► Ex. : « Que tu es drôle ! »
    Cette réponse, faite à quelqu’un qui fait une mauvaise blague, permet de lui faire comprendre que l’on ne le trouve pas drôle. L’antiphrase permet toutefois d’atténuer l’effet. La réponse est moins brutale que de dire simplement : « Tu n’es vraiment pas drôle ».

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