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Comment se forme et s’exprime l’opinion publique ?
Les cours Lumni - LycéeL'opinion publique émerge et se développe avec les démocraties. Quels sont les principes et techniques des sondages, et pourquoi ces derniers font-ils débat ? Analyse avec le professeur de sciences économiques et sociales Matthieu.
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Comment définir l'opinion publique ?
L'opinion publique est l'ensemble d’idées, de jugements partagés au sein d’une population, sur des thèmes divers et à un moment donné.
Avant 1789, l'opinion publique est celle d'une minorité éclairée
L'opinion du peuple est une condition fondamentale d'un régime démocratique. La démocratie est « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ». L'opinion publique fonde l'action des gouvernants qui décident au nom du peuple. En France, avant la Révolution, l’opinion publique est celle d’une minorité éclairée. De l'Antiquité au Moyen Âge, elle est relativemenbt dénigrée, connotée de façon péjorative. De la Renaissance à la fin du XVIIIe siècle, elle s'exprime par la bourgeoisie et la noblesse qui croient au progrès et tentent de trouver des solutions aux problèmes de société, dans les salons et cafés littéraires par exemple. Egalement par la noblesse de robe (les nobles qui occupent des fonctions de gouvernement) qui contrôle la légalité des décisions royales au sein des parlements régionaux. Enfin, par des érudits qui dénoncent le pouvoir en place dans la presse d'opinion et brave la censure. On assiste au lent développement de l'espace public.
Consolidation de la démocratie représentative
Après la Révolution française, ce dernier s'étend. La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen favorise l'expression des opinions en institutionnalisant un certain nombre de libertés (la liberté de conscience par exemple). L’opinion publique devient celle du plus grand nombre. S'ensuivent l'apparition de libertés :
- la liberté de réunion et liberté de la presse (1881)
- le suffrage universel masculin (1848)
- le suffrage universel féminin (1944)
Ces libertés viennent consolider la démocratie représentative (le pouvoir exercé par les représentants des électeurs). Le vote, sans être l'opinion publique, devient le premier moyen d'expression de l'opinion du plus grand nombre. En parallèle, les autres moyens d'expression continuent de se développer, et la mesure de l'opinion se révèle incontournable dans des démocraties de plus en plus directes. Mais, en dehors du vote, comment mesurer l'opinion publique ?
Comment sonder l'opinion publique et l'interpréter ?
► Le sondage est une courte enquête statistique qui permet de suivre l'évolution de l'opinion en temps réel. Le premier institut de sondage voit le jour en 1935 aux Etats-Unis. Ces organismes sont le fait de publicitaires innovants qui tentent de connaître les goûts et les désirs des consommateurs à travers des études de marché, des études marketing. Par la suite, ils sont de plus en plus utilisés pour connaître les intentions de vote des électeurs. En France, l'IFOP (Institut français d'opinion publique) est fondé en 1938 par le sociologue Jean Stoetzel.
► Pour réaliser un sondage, on constitue un échantillon représentatif, c'est-à-dire un ensemble d'individus (généralement plus de 1 000), pour réprésenter une population de référence que l'on nomme aussi « la population mère » (par exemple, la population française). Cet échantillon doit posséder les mêmes caractéristiques (appelées des « variables de contrôle » telles que l'âge, le sexe, la profession...) que celles de cette population mère. Il existe deux méthodes statistiques pour élaborer cet échantilon représentatif :
- les méthodes aléatoires
- la méthode des quotas
► L'échantillon représentatif est ensuite interrogé. Le questionnaire doit réduire le plus possible les artefacts. Il s'agit de réponses « artificielles » induites par la formulation et l'organisation des questions. Il est donc essentiel de choisir :
- le degré d’ouverture de la question. Pour rappel, une question fermée, l'enquêté répond par « oui » ou « non ». Une question ouverte offre la possibilité à l'enquêté de développer sa réponse.
- l’organisation des questions
- le vocabulaire employé
► Les résultats d'un sondage ne sont pas fiables à 100 %. Ils doivent être interprétés avec rigueur.
- En considérant la marge d’erreur. Plus l'échantilon représentatif est important, plus cette marge d'erreur est faible. Elle est comprise dans un « intervalle de confiance » qui est, en général, de 95 %. Plus les indécis et les non-réponses sont nombreux, plus la marge d'erreur est grande.
- En ajustant les données pour plus de représentativité. On utilise le redressement par pondération des statistiques pour consolider la représentativité de l'échantillon. Exemple : si le nombre de femmes interrogées dans l'échantillon est moindre que ce qui était prévu initialement, on leur donnera un poinds plus important dans les résultats de l'enquête.
Pourquoi les sondages peuvent faire débat ?
Malgré le perfectionnement des sondages, on observe que leur capacité à dévoiler l'opinion publique reste contestée. Les critiques avancées sont :
- les sondages fabriquent l’opinion publique. (critique du sociologue Pierre Bourdieu qui identifie trois fausses évidences discréditant les sondages).
- les sondages orientent les opinions des individus. L'opinion rendue publique pourrait conduire à orienter les opinions privées.
- les sondages influencent l'exercice de la démocratie (démocratie d’opinion) et de la vie politique (contrôle des gouvernants, participation électorale, communication politique).
Réalisateur : Didier Fraisse
Producteur : France tv studio
Année de copyright : 2020
Année de production : 2020
Année de diffusion : 2020
Publié le 30/11/20
Modifié le 13/06/23
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