« De l’oisiveté » de Walter Benjamin

De l'oisiveté ou de l'art de ne rien faire. Sais-tu quel philosophe très sérieux en a fait l'éloge ? C'est Walter Benjamin, un Allemand traducteur de Balzac et Proust.

Qui est Walter Benjamin ?

C'est un flibustier de la pensée, un irrégulier dont l'œuvre fragmentaire résiste au Discours de la méthode de Descartes aussi bien qu'au classement et au résumé. Un philosophe qui aime les romanciers et les poètes. En particulier Baudelaire, Balzac, Proust qu'il traduit en allemand.

Il a 20 ans à la veille de la Première Guerre mondiale et ne survivra pas à la Seconde. Alors qu'il fuit le nazisme, refoulé à la frontière espagnole, il absorbe une dose mortelle de morphine. Il est enterré dans le cimetière marin de Portbou, sous le nom de Benjamin Walter. 

Ne pas confondre oisiveté et loisir

C'est un florilège de pensées sur le travail et son envers, c'est-à-dire l'art de ne rien faire. Longtemps la paresse a eu mauvaise presse. Mais avant que le christianisme ne condamne la paresse en l'assimilant à une torpeur spirituelle, les Grecs y voyaient le moyen de mener à bien une quête de sagesse intérieure. Faire ou ne rien faire telle est la question. Et si l'oisiveté, loin d'être un péché capital, était un remède face à l'accélération du monde et à la nécessité de productivité ? Pour Walter Benjamin, l'oisiveté ne doit pas être confondue avec le loisir :

► L'oisiveté est la citadelle du rêveur, du poète. 

► Le loisir nous transforme en consommateur, en individu distrait qui se lassera demain de ce qui l'amusait hier.

Pour Benjamin, ralentir la cadence, ne pas se soumettre à la tyrannie de l'horloge, c'est ce qui nous permettra de rejoindre l'aristocratie des flâneurs. Ceux pour qui le temps ne sert ni à gagner sa vie, ni à dépenser son argent. L'oisiveté pour renouer avec la vie contemplative, l'apanage des dieux selon les Grecs.

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