Où en est le trou dans la couche d'ozone ?

Il y a plus de 30 ans, un trou massif dans la couche d'ozone qui protège la Terre a été détecté. Grâce à l'action internationale, la catastrophe a été évitée. Mais qu'en est-il aujourd'hui ?


Publié le 01/09/2025 • Modifié le 01/09/2025

Temps de lecture : 3 min.

Écrit par Pauline Vallée pour Nowu

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Qu'est-ce que c'est la couche d'ozone ?

L'ozone, c’est un gaz composé de trois atomes d’oxygène (O3). Mais il y a le « bon » et le « mauvais » ozone :

  • L’ozone qui se trouve dans la troposphère* agit comme un polluant dangereux pour les écosystèmes et la santé humaine.
  • L’ozone qui se trouve dans la stratosphère* forme une « couche » protectrice.

La fameuse couche d’ozone, située très au-dessus de nos têtes, a un rôle ultra-important : elle bloque la majorité des rayons ultraviolets du Soleil que reçoit la Terre. Sans elle, si tu mettais le nez dehors sans protection, tu attraperais d'énormes coups de soleil et tu développerais très vite un cancer.

Image contenu

Ce schéma montre l'ozone contenu dans la stratosphère qui bloque une partie des rayons ultraviolets du soleil. L’ozone de cette couche ne se matérialise pas vraiment sous la forme d’une vraie couche visible à l'œil nu. En effet, l’ozone est incolore. Et au-dessus des nuages, l’air est très peu dense, donc les molécules d’ozone évoluent dans une large zone, dont l’épaisseur varie selon la latitude et les saisons (en Antarctique par exemple, la couche d’ozone diminue d’environ 60 % au printemps). Si on le ramenait dans des conditions de température et de pression similaires à celles à la surface de la Terre, l’ozone stratosphérique (le « bon » ozone) représenterait une couche de 3 millimètres 🤏

C’est quoi le trou dans la couche d’ozone ?

Il s'agit d'un phénomène détecté dans les années 1980. Comme expliqué plus haut, l’épaisseur de la couche d’ozone varie naturellement en fonction de plusieurs facteurs. Mais en 1985, l’humanité s’est aperçue qu’un vrai trou s’était formé au-dessus de l’Antarctique. Ses dimensions sont énormes : près de 28 millions de km2, soit une surface supérieure à celle de la Russie. Et une fois de plus, ce sont les activités humaines qui en sont responsables. Plus précisément ce sont les chlorofluorocarbures (CFC), des produits chimiques beaucoup utilisés à l’époque dans la fabrication des climatiseurs de frigos et de voiture, et des propulseurs aérosol, qui contiennent des chlores qui détruisent le « bon » ozone.

Comment a-t-on réagi à l'époque ?

En découvrant le trou dans la couche d’ozone, et en identifiant les responsables de la situation, la communauté internationale réagit heureusement assez vite face à la gravité de la situation.En 1987 est signé l'Accord de Montréal, qui interdit la fabrication et l’utilisation des fameux CFC. La mesure a été suivie très rapidement par tous les industriels qui les utilisaient dans leurs produits. Et les effets se sont rapidement fait sentir. Le trou a commencé à se résorber (lentement) depuis le début des années 2000 et continue encore à ce jour. Il devrait retrouver son niveau d’avant 1980 d’ici 2050-2060 (le temps que tous les chlores en trop dans l’atmosphère disparaissent). Il arrive néanmoins, comme en 2021, que le trou soit plus grand que d’habitude. Ce genre d’événements ponctuels (qui n’annule pas le fait que le trou est bel et bien en train de se refermer) s’explique par les conditions météo. En résumé, des températures plus froides ont tendance à agrandir le trou, des températures chaudes à le réduire. Les températures dans la stratosphère ont été plus froides que la moyenne en 2021, d’où la plus grande taille du trou cette année-là.
⚠️Pour autant, il ne faut pas faire de raccourci... Si tu penses que températures chaudes = réduction du trou de la couche d’ozone, c'est faux ! Le réchauffement de la planète s’accompagne d’une hausse de la température globale en surface… mais inversement, d’une baisse de la température plus haut, dans la stratosphère (pas si simple le climat !). En résumé, le changement climatique ne va pas du tout aider le trou à se résorber, au contraire, il va plutôt ralentir sa guérison.

Nouvelles menaces pour la couche d'ozone ?

D'autant qu'un rappport de l'ONU vient de pointer du doigt un pays qui ne respecte plus vraiment l'Accord de Montréal : la Chine. En effet, ce pays aurait repris clandestinement la production de gaz CFC, mais produirait en outre de nouveaux gaz nocifs pour la couche d’ozone. Bref, la lutte pour reboucher le trou de la couche d'ozone est toujours engagée, mais ne pourra se faire que si tout le monde joue le jeu...

 

Dico

Troposphère : Partie de l’atmosphère située entre 0 et 12-18 km d’altitude.

Stratosphère : Partie de l’atmosphère située au-dessus de la troposphère, jusqu’à 50 km d’altitude (tu vois quand tu passes la couche des nuages en avion ? eh ben tu entres dans la stratosphère).

Sources

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Interview de Cathy Clerbeaux, chercheuse en physique de l'atmosphère au Laboratoire atmosphères et observations spatiales (LATMOS) et directrice de recherche au CNRS

Institut de France Académie des Sciences - L’évolution de l’ozone atmosphérique, le point en 2015

Agence européenne pour l’environnement - What is the current state of the ozone layer?

Organisation météorologique mondiale - Après avoir battu un record, le trou dans la couche d’ozone 2020 s'est refermé

Éducation Météo France - L'ozone stratosphérique : le fragile équilibre

CNRS - De l’expertise scientifique à l’action politique

 


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