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Histoire06:31Publié le 02/10/2020

Décolonisations : l'exception des Outre-mer

Décolonisations

Ce qui est frappant avec la situation des territoires dits

d’Outre-mer en France, c’est que le passé est le présent.

En fait, le présent, c’est du passé.

Françoise Vergès 

 

Au cœur des mouvements de décolonisation, les actuels Départements et Régions d’Outre-mer ont connu une histoire particulière. Ils sont aujourd’hui les derniers vestiges de l’empire colonial.

Qu’est-ce qui relie la Guyane à l’île de la Réunion ou encore la Polynésie Française à la Guadeloupe et la Martinique. Pourquoi ces anciennes colonies ont-elles conservé leurs liens avec la France ?

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, face à la montée des revendications dans l’empire colonial, la IVè République amorce un changement pour ses plus anciennes colonies.

1946 : la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane et La Réunion deviennent des départements français

En mars 1946, le député martiniquais Aimé Césaire porte une loi pour que la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et La Réunion, deviennent des départements français. Désormais, ces territoires font partie intégrante de la France au même titre que Paris ou la Normandie.

Samuel Légitimus : « Quand Aimé Césaire propose cette loi sur la départementalisation, il faut bien savoir et se rendre compte que le peuple antillais, qu’il soit Martiniquais, Guadeloupéen, Réunionnais, Guyanais, est exactement dans l’état qu’il était en début du siècle. Donc oui, c’est nécessaire d’avoir les mêmes droits, d’être couverts exactement au même niveau que la métropole. »

Mais plus de dix ans après la départementalisation, la situation n’a pas évolué ou si peu... Les inégalités, héritées du temps de l’esclavage, persistent. Les grandes familles descendantes des premiers colons restent les maîtres. La population noire, elle, vit toujours dans une pauvreté extrême.

1963 : le BUMIDOM officialise la migration d'une partie de la population d'Outre-mer vers l'Hexagone

Face à cette situation la France organise la migration d’une partie de la population vers l'Hexagone qui manque alors cruellement de mains d’œuvre.

En 1963 le gouvernement met place le Bureau pour le développement des migrations dans les départements d'outre-mer, plus connu sous le nom de Bumidom.

Sarah Angèle : « On promet aux guadeloupéens qu’ils vont venir en France, qu’on va leur payer un billet d’avion pour pouvoir leur donner du travail.

Si la France met en place des politiques spéciales pour conserver ces territoires, c’est avant tout pour leurs intérêts stratégiques. Ainsi la Polynésie française s’avère être l’emplacement idéal pour installer le nouveau centre d’essais nucléaires, inauguré en 1966. »

Les émeutes de 1967 en Guadeloupe

Au milieu des années 1960, alors que les anciennes colonies d’Afrique et d’Asie ont acquis leur indépendance, dans les territoires d’Outre-mer, le sentiment d’être passé à côté du vent de l’Histoire gagne une partie de la population. La colère s’exprime, à l’image des émeutes de 1967 en Guadeloupe.

Lilian Thuram : « Pourquoi au départ il y a des révoltes ? C’est qu’il y a un homme blanc qui a lâché son chien sur un homme noir, c'est ça la violence. C’est-à-dire que tu n’es tellement rien que je peux te lâcher mon chien. »

Cette agression raciste déclenche des grèves à Pointe-à-Pitre. Les indépendantistes participent aux manifestations, qui virent à l’émeute contre la métropole. Les forces de l’ordre tirent sur la foule.

La répression de Mai 1967 en Guadeloupe est l’un des derniers crimes coloniaux. Il faudra plusieurs décennies pour que les autorités le reconnaissent. Ce drame illustre les liens complexes que la France entretient avec ses territoires d’outre-mer, désormais très dépendants économiquement de la métropole.

Samuel Légitimus : « Ce n’est pas une affaire juste économique, juste sociale, c’est une affaire de dignité, d’êtres humains, qui doivent avaler la pilule d’une histoire qui n’a pas été excessivement bonne pour elle. »

 

Découvrez tous les épisodes de la série Décolonisations 

Réalisateur : Simon Maisonobe

Producteur : Cinétévé

Publié le 02/10/20

Modifié le 01/03/23

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