La grande migration des pachyrhinosaures

Les pachyrhinosaures vivent en troupeau. Pour protéger son petit, la maman d'Albi va devoir vivre l'aventure très périlleuse de la grande migration. 

Pourquoi les pachyrhinosaures doivent-ils migrer ?

Il y a 73 millions d’années, de l’autre côté de la planète, une mère est prête à tout pour sa progéniture. Elle doit affronter un défi de taille pour protéger son petit de la plus périlleuse des aventures : la grande migration. Cette femelle pachyrhinosaure est la maman du petit Albi. Ces cousins du tricératops vivent en immense troupeau. Celui-ci a passé l’hiver au chaud dans les pâturages du Sud. Mais à présent, le sol est nu. Il n’y a pratiquement plus rien à manger. Les pachyrhinosaures viennent de partir pour un périple héroïque. Ils vont parcourir plus de 600 km en direction des vertes contrées du Nord. Comme chaque année, c’est là-bas qu’ils passeront toute la saison chaude. Le voyage sera éprouvant mais tous les pchyrhinosaures doivent l’accomplir. Du plus grand au plus petit. Albi a moins d’un an. C’est l’un des plus jeunes membres du troupeau. Avec ses petites pattes, il a du mal à suivre les adultes. Surtout dans les montées raides comme celle-ci. Il manque encore de force et d’endurance. Mais, mieux vaut ne pas se laisser distancer.

Quels sont les dangers de la grande migration pour un petit pachyrhinosaure ?

Les pachyrhinosaures ne sont pas les seuls à chercher de la nourriture. De gigantesques reptiles volants suivent le troupeau. Des ptérosaures, comme ce redoutable azhdarchidé. Le seigneur des aires atteint 6 mètres d’envergure et peut fondre sur ses proies à 100 km/h. Albi arrive péniblement sur la crête. Il s’arrête un instant pour reprendre son souffle. C’est l’occasion que le ptérosaure attendait. Une jeune proie seule et sans défense. Il n’en fera qu’une bouchée. Mais la mère d’Albi a entendu son cri de détresse. Elle se précipite pour chasser le prédateur. Albi n’a pas encore sa cuirasse protectrice. Un seul coup du bec acéré du ptérosaure et c’est la mort assurée. Sa mère sait qu’il l’a échappé belle. Mais le petit pachyrhinosaure s’est déjà remis de ses émotions. Il repart avec courage. Il n’a d’autre choix que de suivre le clan. Ils ne sont qu’au début du grand voyage et Albi et les siens vont devoir affronter bien d’autres dangers.

Que révèlent les recherches des paléontologues ?

Aujourd’hui, une équipe de chasseurs de fossiles est sur la piste des pachyrhinosaures. Leur quête les mène au cœur du territoire des cougars, une aventure à haut risque sur les traces d’Albi. Ils l’ont découvert sur les rives d’un cours d’eau avec les restes d’un grand troupeau. Cette découverte est historique. C’est le plus grand groupe de pachyrhinosaures jamais retrouvé. Il y a des adultes, des petits et tous les âges entre les deux. C’était un immense troupeau. Mais comment expliquer la présence d’un si grand nombre d’animaux sur ce site ? Emily Bamforth a consacré sa vie à tenter de percer ce mystère. Une nouvelle pièce du puzzle vient soudain d’apparaître sous le pinceau des paléontologues. Ils trouvent des os de bébé. Pas seulement ceux d’Albi mais aussi ceux de jeunes pachyrhinosaures. L’équipe mesure les vertèbres pour les comparer. Cette comparaison apporte une révélation. Tous ces individus avaient environ un an. Ils avaient tous le même âge, ce qui veut dire qu’ils étaient nés en même temps et peut-être au même endroit. Ils étaient sans doute nés lors de la précédente migration estivale. Cette trouvaille apporte un élément nouveau : chaque année les pachyrhinosaures se déplaçaient en quête de pâturages. Mais ce n’était pas le seul but de leur grand voyage. C’est aussi leur grand retour vers leur site de reproduction. En cours de route, des milliers d’autres les rejoignent.  

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