Pourquoi la fabrication de nos vêtements pose problème ?

Aujourd’hui, on produit dans le monde de plus en plus de vêtements qui polluent beaucoup : c’est ce qu’on appelle la fast fashion (la mode rapide en français). Mais pourquoi la fabrication de nos vêtements pose-t-elle problème ? C’est ce que t’explique l’équipe de Mission info.

Trop de vêtements dans nos placards ?

Un vêtement ça pollue énormément. Or, enfant ou adulte, nous sommes nombreux à avoir le sentiment qu’on en a beaucoup, voire beaucoup trop ! Et pourtant, on continue à en acheter toujours plus. Et c’est bien ça le problème. Sais-tu par exemple, quelle distance parcourt un jean depuis sa fabrication jusqu’à ton armoire ? La plupart du temps, son voyage commence en Inde qui est l’un des plus grands producteurs de coton au monde. Ce coton est ensuite envoyé au Pakistan pour être transformé en fil et être tissé puis en Chine pour y être teint en bleu. Il part ensuite en Tunisie pour y être cousu puis au Bangladesh pour y être délavé. Et c’est seulement à ce moment qu’il est envoyé en France, près de chez toi pour y être vendu. Entre le champ de coton et la boutique, ton jean pourra ainsi parcourir jusqu’à 65 000 km, soit une fois et demie le tour de la Terre ! Et ce qui pose le plus gros problème aujourd’hui, c’est la fast fashion.

C’est quoi la fast fashion ?

L’idée de la fast fashion, c’est de fabriquer un maximum de vêtements dans des pays comme l’Inde, la Chine ou le Bangladesh, où les gens travaillent énormément pour un tout petit salaire. C’est devenu la spécialité de nombreuses marques pas chères que tu connais et que tu as peut-être dans ton armoire. Le souci avec la fast fashion, c’est qu'elle nous fait acheter trop de vêtements. En 30 ans, la consommation de vêtements a doublé. C’est-à-dire que tes parents achètent aujourd’hui deux fois plus de vêtements que tes grands-parents n’en achetaient. Et chaque vêtement produit pollue. Car pour chaque objet qu’on fabrique, on utilise de l’énergie, de l’eau, des matières premières et on rejette dans la nature du gaz à effet de serre, des produits chimiques. Donc en doublant la production de vêtements, les marques de fast fashion ont fait exploser la pollution. Si on en est là aujourd’hui, c’est parce que ces marques nous proposent toujours plus de nouveautés et de choix. Elles nous proposent en permanence des produits nouveaux dont on n’a pas vraiment besoin et en plus à des prix très bas. Et pour proposer des vêtements aussi peu chers, les marques paient très mal les gens qui les fabriquent. C’est pour cela qu’elles font produire dans des pays où les gens ne sont ni très bien protégés ni très bien payés. Et ça, c’est moralement difficile à accepter.

Quelle différence entre le made in France et la fast fashion ?

À l’inverse des usines de la fast fashion, il existe en France de petits ateliers qui fabriquent des vêtements de qualité dans des proportions beaucoup plus raisonnables. Dans ces ateliers par exemple, on fabrique de 50 à 100 tee-shirts par jour, contre plusieurs milliers dans les fabriques de la fast fashion. La qualité des produits n’est évidemment pas la même. Dans les ateliers français, les couturières passent 10 à 15 minutes pour coudre un tee-shirt en s’appliquant, contre seulement quelques secondes pour les ouvrières de fast fashion, qui ne prêtent pas attention aux détails. Résultat : un tee-shirt fabriqué en France coûte environ 35 euros contre seulement quelques euros en version fast fashion. En ce qui concerne la matière première, les ateliers français ne peuvent malheureusement pas se fournir en France qui ne produit presque pas de coton. Le coton utilisé vient essentiellement de Turquie et d’Inde et est transformé en tissu au Portugal, pour éviter les énormes distances évoquées plus haut pour la fabrication d’un jean. C’est pour cela que les tee-shirts produits en France coûtent plus cher. Il y a le coût du coton, des machines, mais aussi de la main d’œuvre : des couturières qualifiées qui effectuent un travail soigné.  Depuis le 1er octobre 2025, une nouvelle étiquette a fait son apparition : l'éco-score. C'est un score qui indique pour chaque vêtement le niveau d'impact environnemental que représente sa fabrication. Plus le score est élevé, plus l'impact est grand.

Quelles alternatives face à la fast fashion ?

Quand tes vêtements ne sont plus à ta taille ou ne te plaisent plus, il existe une solution plus intéressante que de simplement les jeter, c’est de les revendre ou de les donner à quelqu’un. On appelle cela des vêtements de seconde main ou d’occasion. On en trouve de plus en plus sur Internet, dans des brocantes ou dans des associations. Ces vêtements coûtent beaucoup moins cher que des neufs et cela évite qu’ils finissent à la poubelle. Il existe aussi une autre tendance encore plus amusante, c’est l’upcycling. Elle consiste à transformer un vieux vêtement pour en créer un nouveau. Le styliste niçois Archie Bows en a fait sa spécialité : avec une vieille couette d’enfant par exemple, il crée une doudoune unique et super stylée.

Comment mieux consommer nos vêtements ?

Le point encourageant, c’est que de plus en plus de personnes changent leurs habitudes et font désormais beaucoup plus attention aux vêtements qu’ils achètent. C’est le cas de la comédienne et créatrice de contenu Natoo, qui était une grande consommatrice de fast fashion jusqu’à ce qu’elle réalise l’impact de cette industrie sur la planète et les ouvriers qui y travaillent. Elle avoue qu’elle avait vraiment cédé à la surconsommation : le fait de consommer beaucoup plus que ce dont on a réellement besoin. Depuis elle a changé radicalement de comportement. Avant d’acheter un vêtement neuf, elle réfléchit beaucoup plus, pour éviter les achats trop impulsifs. Elle a également beaucoup recours aux vêtements de seconde main, qui représente la moitié de sa garde-robe. Et toi, es-tu prêt à changer ta manière de t’habiller ?