Qu'est-ce que le black bloc ?

Lors de manifestations importantes, il y a parfois, dans le cortège, des personnes anonymes vêtues de noir et le visage dissimulé. C’est ce qu’on appelle un black bloc. Mais de quoi s’agit-il exactement ?

C'est quoi un black bloc ?

Il ne s’agit pas d’un groupe structuré dans lequel les individus se connaissent tous. Mais d’une action collective, une tactique de manifestation. Certaines personnes, présentes dans la manifestation, vont se vêtir de noir et se regrouper pour former un bloc compact et homogène. C’est ce groupe de manifestants devenus anonymes, mais paradoxalement extrêmement visibles grâce à cette couleur noire, qu’on appelle le black bloc.

L'origine du black bloc

La technique du black bloc est née chez les « autonomes », dans le milieu du squat, dans le Berlin-Ouest du début des années 1980. On parle alors de schwarzer block.

Rapidement, la technique est reprise par les mouvements altermondialistes. On assiste à la formation d’un black bloc lors des grands sommets internationaux, comme à Seattle en 1999 lors du sommet de l’OMC. En France, le black bloc prend de l’ampleur dans les années 2010 : il est très présent contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes en 2014, ou contre la loi sur la retraite en 2023.

Les actions des black blocs

Il s’agit majoritairement de jeunes militants de la gauche radicale qui évoluent dans des réseaux antiautoritaires. Ils sont politisés, dans un rejet radical du système politique et économique en place.

• Un black bloc peut parfois être présent dans un cortège sans rien faire d’autre que marcher avec les autres manifestants.
• Mais souvent, certains de ces militants vont taguer les murs avec des messages politiques ou détériorer des panneaux publicitaires, des agences immobilières, des vitrines de banques ou des enseignes de multinationales, symboles du capitalisme. Ils s’attaquent aussi aux symboles du pouvoir comme les préfectures ou les mairies.
• Parfois aussi, ils peuvent jeter des projectiles et des mortiers d’artifice sur les forces de l’ordre, qu’ils considèrent être là pour défendre le pouvoir en place. Plus rarement des pavés ou des cocktails molotov.

Ceux qui composent le black bloc revendiquent et assument ces dégradations. Pour ces militants, la véritable violence vient du système en place, des inégalités sociales et de l’accaparement des richesses. Ce mode d’action est souvent critiqué car considéré comme violent par les politiques, les médias, ou une partie du milieu militant lui-même. Notamment parce qu’il viendrait délégitimer les autres types d’actions.

S’il existe plusieurs tactiques de contestation dans les luttes sociales : grève, sabotage, boycott, occupation de locaux ou manifestation, celle du black bloc reste cependant toujours la plus controversée.