L'engagement solidaire

Pourquoi un engagement solidaire ? L’idée est d’arrêter d’être spectateur et d'agir. L’engagement permet en effet de dépasser une situation insupportable, car on peut intervenir concrètement et obtenir des résultats. Même si ce n’est pas une vocation au départ, cela peut devenir un métier ! Dans ce nouvel épisode de L’entre deux, Alix Grousset échange avec Thierry Allafort-Duverger, Directeur général de Médecins sans frontières. 

Portrait de l’invité pour parler de l'engagement solidaire  

Après une trentaine d'années sur le terrain, Thierry Allafort-Duverger est aujourd'hui Directeur général de la section française de MSF, localisé à Paris. Pourtant, pas besoin d’être médecin pour en faire partie, il faut savoir que 90 % des gens qui y travaillent vivent dans le pays dans lequel MSF intervient. Ensuite, la répartition se fait à 50 % entre le médical - paramédical et les fonctions support. MSF a peu d’actions en France, mais œuvre dans les pays pour la solidarité internationale auprès des populations en confits, en cas de catastrophes naturelles, d’épidémies, de pandémies... 

Qu’est-ce que l’engagement solidaire ?   

L’engagement solidaire d’après Thierry Allafort-Duverger est « un acte journalier, politique, un engagement de tous les jours, pour changer la société, ou accompagner des personnes en difficulté ». Mais ce n'est pas toujours une vocation à proprement dite. Pour lui, le début de son engagement, c'était d’abord, le plaisir du voyage, qui a permis des rencontres. Chacun à sa propre raison de s’engager. 

L’engagement solidaire, un acte bénévole ?  

L'engagement peut-être bénévole, mais il peut aussi devenir un métier. Certaines personnes, plutôt des femmes, sont parfois plus sensibilisées par l’action humanitaire, quand des membres de la famille sont déjà au service des autres. Pourtant, difficile de parler de « profil type ». Et l'engagement solidaire peut prendre des formes diverses : pour la planète, pour les autres, pour les anciens. Il faut se poser la question de ce que l’on peut apporter comme expérience ou comme savoir-faire à l’organisation.

Philippe Bru, colocataire à l’association Lazare  

Retraité membre de Lazare, une association de colocation à Lille entre des personnes de la rue et de jeunes actifs. L’intégration dans la colocation apporte une dimension intergénérationnelle, quasi familiale. Une expérience intéressante et positive qui renforce les liens sociaux. Mais Thierry Allafort-Duverger alerte sur l’aide des personnes à la rue : cela ressort d’une responsabilité politique. Une association peut pallier pendant un temps à une population donnée, mais jamais sur du long terme. Il ne faut pas pour autant dédouaner les états : ce sont eux, les garants de la solidarité collective.

Questions du public : 

• Est-ce que votre engagement a déjà eu un mauvais effet sur votre santé mentale ? C'est vrai que certaines phases peuvent être compliquées lors d’opérations d’urgence. Le burn out est toujours possible. Cet épuisement professionnel prolongé, dans des situations de travail exigeantes, est pris en considération à MSF. Si besoin, nous aidons en prévention, en suivi et en soins autant les personnes de l'association que ceux qui sont aidés, au niveau psychologique ou psychiatrique.
• Comment savoir si l'association ou l’organisme vers lequel on se tourne est réellement honnête ? L'important, c’est la transparence de l’association. Ça doit être facile de comprendre son action, d'obtenir des retours d’expérience des personnes qui ont travaillé avec l'organisation, ou qui ont bénéficié de son aide. On peut aussi vérifier les sites, les comptes... Tout doit être accessible, clair et compréhensible.