Émergence des bourgeois, un nouveau paysage social au Moyen Âge

Au Moyen Âge, l'évolution des villes s'accompagne de l'émergence de nouveaux acteurs sociaux : les bourgeois, originellement « les habitants du bourg », composés de marchands, d'artisans et de commerçants.


Publié le 15/10/2012 • Modifié le 05/04/2023

Temps de lecture : 1 min.

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Emergence des villes et d'un nouveau paysage social

Du Xe au XIIIe siècle se dégage en Europe un renouveau des villes, la très grande ville telle que connue aujourd’hui apparaissant dès le XIIe siècle. On assiste à la renaissance du commerce, à la réactivation de voies anciennes, et aussi à la création d’autres routes et tracés, qui valorisent de nouveaux carrefours. Cela crée un nouveau paysage social, dont émergent les bourgeois, originellement « les habitants du bourg », composés de marchands, artisans, commerçants. Corporations, confréries et communes deviennent des acteurs typiquement urbains de la vie quotidienne. De nouveaux marchands, qui se sont formés au métier sur les routes, ne se déplacent plus : ils donnent des ordres d’achat à des correspondants dans différentes places, proposent leurs importations à une noblesse consommant des denrées de luxe. En garantie de leurs avances, ils obtiennent d’elle des bijoux, des droits d’exploitation de terres. Ainsi gagnent-ils une partie de la puissance que perdent les nobles.

Développement du commerce urbain

Toute une redistribution de l’économie se fait, qui va de la campagne vers la ville où ces marchands ouvrent établissement, et où émerge une bourgeoisie. Telle ancienne ville située au pied du château d’un seigneur s’affranchit financièrement de lui et devient ville « franche ». Le visage d’une société médiévale structurée en trois ordres change, et l’Église, qui affecte au commerce un « caractère honteux » (soif du gain, usure), se met par force à composer : des ecclésiastiques en viennent à prêter à intérêt, des ordres religieux a ouvrir des activités marchandes. Les villes sont des lieux de foires et de marchés ; dans celles fréquentées par les marchands étrangers, la diversité des monnaies et de leurs équivalents en métal précieux font apparaître des échoppes où l’on pèse, mesure, expertise celles des changeurs et prêteurs. Ces ancêtres des banquiers deviennent en ville des personnages sociaux « moralisés » et certains versent aux œuvres de bienfaisance en « rachat » des libertés qu’ils prennent avec Dieu et l’interdit de l’Église sur l’usure.

Autour de l’ensemble cathédral, noyau épiscopal fortifié de certaines villes, le « bourg » s’est établi : c’est là que la riche bourgeoisie commerçante a lancé les tours de ses hôtels. Au-delà de son enceinte de protection, vient le « faux bourg ». Au fur et à mesure, l’ensemble se réinsère ou non dans de plus vastes remparts ; les grandes villes voient se créer des universités près des cathédrales, marquant le lien avec le pouvoir du noyau épiscopal.

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