Céleste, gouvernante et assistante de Proust

Céleste Albaret fut la gouvernante de Marcel Proust pendant les huit dernières années de son existence durant lesquelles il acheva l’écriture de « À la recherche du temps perdu ». Plus qu’une simple domestique, la jeune femme épaulera l'écrivain dans la rédaction de son œuvre majeure.

Manuscrits de Proust : corrections, ratures et paperolles

Alors qu'il rédige son roman « À la recherche du temps perdu », Marcel Proust (1871 -1 922) est confronté à un problème de place sur le papier pour noter les corrections de ses textes : les feuilles sur lesquelles il écrit ont des marges saturées de mots. Proust ne sait plus où consigner ses nouveaux ajouts ou modifications. Dévouée, sa fidèle gouvernante Céleste lui propose alors la solution de paperolles, des feuillets volants supplémentaires qu'elle colle avec soin en bas ou sur les côtés de chaque page. Un procédé inédit d'écriture dans la littérature qui va permettre à l'auteur d'être libre de retoucher à l'infini son texte avant de le livrer au typographe. Tels des patchworks, les paperolles se déploient sur les pages et les carnets de Proust. Certaines d'entre elles mesurent plus d'un mètre de long.

Céleste et Marie, des personnages de « la Recherche »

Au-delà de l'intendance et du travail domestique quotidien, Céleste participe à l'œuvre de Proust en prenant des notes sous la dictée. Devenue insomniaque comme l'écrivain, Céleste devient de plus en plus fatiguée. Ne pouvant se passer de sa désormais assistante d'écriture et complice, Proust engage alors la sœur de celle-ci, Marie, à son service pour gérer le travail domestique. Sous la plume de l'écrivain, les deux sœurs deviennent des personnages de roman apparaissant sous leurs vrais prénoms. Comme toujours, Proust se nourrit du réel pour inventer ses protagonistes.

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