Marcel Proust
Face au roman Les Croix de bois de Roland Dorgelès qui parle de son expérience de combattant et honore les poilus de la Grande Guerre, Proust est critiqué. Il est vu comme un écrivain en robe de chambre qui s'est tenu loin des tranchées et raconte des histoires d’amour balnéaires, dans une station imaginaire.
C'est André Gide, alors responsable des publications des éditions Gallimard qui refuse le manuscrit, finalement publié chez Grasset. Gaston Gallimard aura alors pour priorité de reconquérir Proust qui lui accordera en 1916, les droits sur les manuscrits de A la recherche du temps perdu.
Céleste Albaret fut plus qu'une simple gouvernante pour Proust. Outre son travail, elle inspira plusieurs personnages de A la recherche du temps perdu. Proust lui aurait dit, un jour qu’elle était fatiguée et voulait partir : « Céleste, si vous partez, je ne peux plus travailler. »
Les paperolles répondaient d'abord à un besoin pratique. Il fallait éviter de laisser des feuilles volantes, dans son manuscrit. Mais à une époque où les logiciels de traitement de texte et les liens n'existaient pas, leur usage permettait de faire des modifications sur un premier manuscrit.
Proust commence à concevoir son œuvre magistrale à partir de la mort de sa mère. Il a alors 34 ans. Très attaché à celle-ci, il conçoit cette œuvre comme une manière de se souvenir de son enfance, de se relever de son chagrin et de décrire les origines de sa vocation d'écrivain.
Même si les nombreux personnages puisés dans son époque constituent une peinture de ses contemporains, Proust a conçu À la recherche du temps perdu comme un roman sur le temps, le souvenir et la mémoire. Il s'appuie en cela sur les théories du philosophe Henri Bergson, à qui il est apparenté.
La description de la madeleine de Proust est emblématique de ce que peut provoquer une sensation sur la mémoire. Au-delà de la pâtisserie, elle montre que, selon l'auteur, la mémoire est d'abord involontaire et provoquée par des sensations qui mettent à jour des souvenirs enfouis.
La mort de sa mère, pour douloureuse qu'elle fut, lui permit de se libérer. Proust aborde ainsi la question de l'homosexualité. Thème qui lui est cher mais dont il n’a jamais osé se revendiquer. Il consacre ainsi un chapitre de Sodome et Gomorrhe à ce qu'il nomme « l'inversion sexuelle ».
Le personnage de Sidonie Verdurin est inspiré de Madeleine Lemaire, une mondaine qui réunissait un cercle d'écrivains dont Robert de Montesquiou, mais aussi Reynaldo Hahn, l'amant de Proust, et d'autres artistes ou mondains, qui constituent la matière des personnages de « la Recherche ».
Dans Sodome et Gomorrhe, Proust a construit une phrase de 856 mots, il dépasse en cela Victor Hugo, qui, dans Les Misérables, avait écrit une phrase de 823 mots. Chez Proust, les phrases contiennent 43 mots en moyenne, contre une vingtaine environ pour les autres écrivains de langue française !
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Marcel Proust
Né à Paris en 1871, Marcel Proust est issu d'une famille bourgeoise, très cultivée. Son père est professeur de médecine à Paris et il n'aura jamais besoin de travailler, vivant essentiellement de ses rentes. Proust est surtout connu comme l'auteur de la suite romanesque À la recherche du temps perdu, publiée à partir de 1913, avec la sortie du premier ouvrage, Du coté de chez Swann, jusqu'en 1927, avec Le Temps retrouvé, publié à titre posthume. Il a aussi écrit de très nombreuses critiques dans lesquelles il expose sa conception de la littérature.