Compression « Ricard » de César

Tu connais César ? Le sculpteur ? Il compressait tout ce qui lui passait entre les mains. Dans cet épisode de Baam ! De l’art dans les épinards, tu vas découvrir un artiste hors du commun.

César, le roi de la récup

Non ce n’est pas une vieille voiture écrabouillée, c’est une œuvre d’art, faite par César. Le sculpteur bien sûr ! Il a même fabriqué et donné son nom au célèbre trophée des César, qui récompense les gens du cinéma. Ce trophée-là, il est en or et pas en ferraille. À la base, c’est bien avec ses sculptures en bout de fer qu’il s’est fait connaître. César a fait ses premières sculptures avec du vieux matériel de récup tout cassé. César Baldaccini est né il y a 100 ans, à Marseille dans une famille pauvre. Ses parents étaient d’origine italienne et tenaient un bar dans un quartier très populaire. Très tôt, César a montré un vrai don artistique. Il adorait dessiner et bricoler des carrioles avec des boîtes de conserve. Du coup, ses parents l’ont inscrit aux Beaux-Arts, où il a fait des étincelles. Comme il n’avait pas d’argent, il a fabriqué ses premières sculptures avec des matériaux récupérés dans les usines ou les décharges pour créer toutes sortes de créatures bizarres.

La découverte de la presse hydraulique

Mais il a eu une révélation artistique en découvrant chez son ferrailleur une presse hydraulique, une machine qui permet de compresser les objets en un gros bloc tout compact. César s’est mis à compresser toutes sortes d’objets en sculptures rectangulaires, d’abord des petits formats avec des canettes, puis des motos et puis carrément avec des automobiles entières. Compression « Ricard » date de 1962. C’est l’une de ses plus abouties. À partir de fragments d’épaves automobiles, César a réussi à créer un volume à la fois simple et complexe. Et baam, ces vieux morceaux de ferraille deviennent de l’art.

César, un artiste écolo en avance sur son temps

Sauf qu’au début les blocs de César font scandale. Le public ne comprend pas très bien en quoi c’est de l’art. En réalité, il a un message à faire passer. Il critique la société d’après-guerre qui achète de plus en plus de produits de consommation et surtout les voitures, sans se soucier de la pollution et des déchets. À cette époque, on ne s’en souciait pas trop. Il était très en avance sur son temps. C'était un artiste engagé. Au fil des années, le public s’est mis à comprendre et à apprécier son travail. C’est pour cela qu’on a fait appel à lui pour créer le trophée de récompense du cinéma français. César a aussi fait d’autres sortes de sculptures bizarres, comme un pouce géant de 12 mètres, exposé dans les environs de Paris et mondialement connu.

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