La vie de Marcel Proust avec Céleste

A travers le témoignage de sa gouvernante, Céleste Albaret, plongez dans le quotidien des dernières années d'existence de l'écrivain Marcel Proust alors qu'il rédige son chef-d'œuvre « À la recherche du temps perdu ».

Marcel Proust et sa vie nocturne

Céleste Albaret est une jeune paysanne de Lozère. Elle entre au service de Marcel Proust (1871-1922) durant les huit dernières années de la vie de l'écrivain. Dévouée à Monsieur, Céleste s'adapte à son rythme de vie peu conventionnel. Proust est insomniaque, il vit et travaille la nuit. Pour sa jeune gouvernante, les seuls repères qui l'alertent sur le début de journée de l'auteur sont ses demandes de café et de lait bouillant. Souvent, pas avant 6h ou 8h du soir. Plus qu'une domestique, Céleste est une complice fidèle de l'auteur. Outre l'intendance de la maison, elle l'épaule dans l'écriture, notamment dans l'exercice laborieux de la consignation de ses innombrables corrections de textes. Toujours en quête de précision sur ses personnages et du mot juste, Proust écrit, rature, rajoute des mots ou des paragraphes. Ses phrases sont longues. L'une d'entre elles fait même 856 mots. Sur ses cahiers, l'écrivain corrige le 2^e tome de « la Recherche » : A l'ombre des jeunes filles en fleurs, qui sera couronné du prix Goncourt en décembre 1919. Pour écrire, Proust ressent le besoin de sortir la nuit se frotter au monde qui l'inspire pour son roman et se nourrir d'éléments du réel pour inventer ses personnages. Il enchaîne dîners, salons et réceptions. « Il rentrait rarement avant 2 heures du matin. Puis Monsieur me faisait le récit de tous les détails de la soirée, des mots d'esprit à la bêtise des gens, leurs tenues, les toilettes des femmes etc. Cette description pouvait durer cinq heures ! C'était le plus beau théâtre que j'ai vu », confie-t-elle.

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