Qui sont les réfugiés ?

Chaque année, le 20 juin, c'est la Journée mondiale des réfugiés. À cette occasion, plein de villes de France organisent des événements pour qu'on parle des réfugiés et qu'on puisse leur venir en aide. Mais sais-tu vraiment ce qu'on appelle un réfugié ? Mission info mène l'enquête pour répondre à cette question.

Qu'est-ce qu'un réfugié ?

Un réfugié, c'est une personne qui a dû fuir son pays parce qu'elle s'y sentait en danger à cause de la guerre, de la violences, de ses idées ou de sa religion ou encore ses origines. Et actuellement, il y a malheureusement beaucoup de guerres un peu partout dans le monde, ce qui oblige de nombreuses personnes à fuir leur pays. Il faut faire la distinction entre deux mots : migrant et réfugié. Le migrant, c'est celui qui quitte son pays pour aller vivre ailleurs. Le réfugié, lui quitte son pays pour sauver sa vie. Aujourd'hui, on estime que 122 millions de personnes ont dû fuir leur maison à cause de conflits, du réchauffement de la planète ou de menaces qu'elles ont subies. La majorité d'entre elles vient du Soudan, de la Syrie, de l'Afghanistan ou de l'Ukraine. La plupart des réfugiés fuient vers les pays voisins du leur. Mais lorsque le danger est encore trop grand, certains continuent leur périple jusqu'à un pays lointain. Parfois il restent coincés pendant des années dans des camps. Depuis 2 ans par exemple, 4 millions de Soudanais ont dû quitter leur pays à cause de la guerre, c'est un chiffre énorme.

Les réfugiés peuvent-il aller où ils veulent ?

Les réfugiés ne quittent pas leur pays par choix mais parce qu'ils le doivent. Mais pour autant, ils ne peuvent pas choisir de se réfugier dans n'importe quel pays. Car pour entrer dans un pays qui n'est pas le sien, il faut franchir des frontières. Et pour cela, il faut une autorisation, un document officiel qu'on appelle un visa. Or, selon le pays d'où on vient, il peut être très difficile d'en obtenir un. C'est pour cela que les réfugiés qui n'en ont pas, prennent parfois des routes très dangereuses. Ils sont emmenés par des hommes qu'on appelle des passeurs, qui leur demandent de grosses sommes d'argent, ils tentent de traverser des frontières sans être vus de la police. Evidemment tout ça est interdita par la loi. La route la plus mortelle pour les réfugiés est la mer Méditerranée. Ces 10 dernières années, 30 000 personnes y ont perdu la vie en tentant de traverser pour rejoindre des pays d'Europe en partant d'Afrique. Car les embarcations des passeurs sont souvent de petits bateaux pour être plus discrets, sur lesquels embarquent beaucoup trop de femmes, hommes et enfants, ce qui rend la traversée très périlleuse. Une association (SOS Méditerranée) dispose d'un bateau-ambulance pour venir en aide aux réfugiés en mer, leur portée assistance et les amener en lieux sûrs. Grâce à leur intervention, 42 000 personnes ont pu être secourues en 10 ans. 

Comment se passe l'arrivée de réfugiés en France ?

Rafal témoigne de l'histoire de sa famille. Car s'il est né en France, il est lui-même enfant de réfugiés. Il y a 50 ans, ses parents ont dû quitter leur pays (le Cambodge) à cause d'une terrible guerre qui s'y était déclarée. Son père, sa mère, son plus grand frère, sa grand-mère, sa tante et son oncle ont fui précipitamment leur pays, sans bagage, simplement avec les vêtements qu'ils portaient sur eux, quelques photos et des petits porte-bonheur. Les premiers temps en France ont été très difficiles pour eux : ils ne parlaient pas la langue et ne connaissaient pas le climat européen (ils n'avaient jamais vu de neige). Il leur a fallu trouver un logement, un nouveau travail, qui ne correspondait pas du tout à leurs anciens métiers. Son père était professeur d'histoire-géographie au Cambodge et travailla dans une usine de métal en France. Sa mère, qui était hôtesse de l'air là-bas, trouva en France un poste dans une usine pour emballer des fournitures de papeterie avant expédition). Rafal explique que pendant très longtemps ses parents ne lui ont pas parlé de leur vie d'avant la France. Comme si leurs souvenirs avaient été enfermés dans une boite. Ce n'est qu'au fil des années que Rafal a pu récolter leurs témoignages petit à petit pour reconstituer leur histoire.

Apprendre un métier pour s'intégrer

Souvent, les personnes ne sont pas très bien considérées, car elles ne parlent pas bien ou pas du tout la langue de leur pays d'accueil et ne connaissent pas les habitudes du pays. Un bon moyen de mieux s'intégrer, c'est d'apprendre un métier. C'est ce que propose l'association Refugee Food qui apprend à des réfugiés le métier de cuisinier dans une cantine solidaire. Le fait d'apprendre un travail permet d'être au contact d'autres personnes, de s'améliorer dans la langue, et offre une vraie chance de trouver un emploi pour faire partie de la société.