Commentaire : « L'enterrement » (Fêtes galantes) de Paul Verlaine

Quels sont les réflexes à avoir dans un commentaire de texte ? La vidéo des Bons Profs, te montre l’exemple, sur ce texte de Paul Verlaine, « l’enterrement ». Tu trouveras ci-dessous, en bas de page. Ce texte est de forme classique alors que Paul Verlaine est un poète du XIX^e siècle. Une première question survient : d’où vient la modernité de ce texte ? 

Eléments importants dans l’écriture poétique en quête de sens 

• Les rimes. Ce poème est un sonnet, composé de quatrains et de deux tercets. Mais plus que la structure avec des rimes embrassées, c’est le sens des rimes qui importe : allègrement rime avec enterrement. On peut donc souligner le contraste des deux termes. 
• Les champs lexicaux. Deux champs lexicaux opposés cohabitent : celui de l’enterrement (fossoyeur, cercueil) et celui de la joie (chant, heureux, douillettement). 
• Le temps des verbes : le récit est au présent, on peut parler de présent de narration. 
• Les figures de style :métaphore, personnification... 
• Les répétitions et la longueur des phrases : le rythme et les sonorités appuient sur cette notion d’instantanéité et dynamique de la narration. Le récit est une scène vivante. 
• La ponctuation : l’aspect satirique par notamment le point d’exclamation qui achève le texte. 

Une problématique de ton commentaire de texte peut-être : le poème entier est construit sur une opposition, avec une scène paradoxale. La situation de l'enterrement devient en effet, une situation joyeuse, ce qui en fait un texte avec une coloration satirique et provocante. 

Conseils sur la méthodologie du commentaire de texte 

• Besoin de conseils pour la rédaction de ton commentaire de texte : sur le brouillon lister les éléments importants du poème : tant sur la forme que dans le fond 
• Écrire les arguments, souligner, encercler, rapprocher 
• Ne pas rédiger tout de suite. 

► Besoin d’aide pour rédiger l’introduction de ton commentaire littéraire ? 

L'enterrement

Je ne sais rien de gai comme un enterrement ! 

Le fossoyeur qui chante et sa pioche qui brille,  

La cloche, au loin, dans l’air, lançant son svelte trille,  

Le prêtre en blanc surplis, qui prie allègrement, 

L’enfant de chœur avec sa voix fraîche de fille,  

Et quand, au fond du trou, bien chaud, douillettement,  

S'installe le cercueil, le mol éboulement 

De la terre, édredon du défunt, heureux drille,  

Tout cela me paraît charmant, en vérité ! 

Et puis, tout rondelets, sous leur frac écourté,  

Les croque-morts au nez rougi par les pourboires, 

Et puis les beaux discours concis, mais pleins de sens,  

Et puis, cœurs élargis, fronts où flotte une gloire,  

Les héritiers resplendissants ! 

Paul Verlaine, Fêtes galantes.