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Français16:56Publié le 27/05/2023

Le corrigé de la dictée 2023 de Sylvain Tesson

Tous prêts pour la dictée !

Prêt pour le corrigé ? En voici l'intégralité : François Rollin et la professeure de français, Karine Dijoud, déjouent les pièges de la dictée de Sylvain Tesson, extraite de son roman Sur les chemins noirs

La terminaison des noms féminins

« Je poursuivis la remontée vers le nord, sous un ciel tiède. [...] Parfois, à grandes goulées, j'aspirais l'air au-dessus des champs. [...] Il y avait quelque chose d'excitant dans ces bouffées d'herbes coupées, le signe que la terre respirait et que j'avais encore pouvoir de la fouler. » 

  • remontée nom commun féminin. les noms féminins se terminant par le son [-té] ou [-tié] s'écrivent généralement sans -e final comme : moitié, liberté, égalité, fraternité qui sont des notions abstraites. 

Il y a des exceptions qui prennent un -e final comme : dictée, jetée, montée, portée et remontée.

La règle de l'accord des noms féminins : la plupart finissant par un [é] s'écrivent -ée, comme année et pincée. Mais il y a des exceptions : acné, clé, psyché.

  • goulées et bouffées : 2 noms communs au féminin pluriel.

Comment écrire les points cardinaux ?

« Je poursuivis la remontée vers le nord, sous un ciel tiède. »

  • nord est un nom commun : quand nord, sud, est et ouest indiquent la direction, l'orientation, leur première lettre est une minuscule.
  • Quand ils indiquent une région, un lieu géographique et dans les noms propres, ils prennent une majuscule :

On habite dans le Nord, mais on ne perd pas le nord ou on roule plein sud.

On dirait le Sud. A force de marcher vers l'est, on arrive dans les pays de l'Est.

C'est l'Amérique du Nord.

Les verbes en -eindre

« L'air sentait le cierge éteint et la robe des chats gris : une odeur d'automne. »

  • éteint : est le participe passé du verbe du 3e groupe : éteindre, pris comme adjectif.

La règle : le participe passé des verbes en -eindre (comme peindre, teindre, feindre) se termine par un -t : peint, teint, feint

💡La petite astuce pour s'en souvenir mets le participe passé au féminin : éteinte, peinte, teinte et feinte

Pour bien orthographier éteint, attention à l'homophonie : même si ce cierge éteint est posé sur un bougeoir en étain.

Les adjectifs et les noms de couleur

« Une lumière de pastel meringuait les labours. »

  • pastel est un nom commun au masculin singulier. La plupart des noms féminins en [el] s'écrivent -elle, comme tutelle, ficelle. La plupart des noms masculins en [el] s'écrivent -el, à l'exception de : rebelle, Grenelle.

Le sens du nom : pastel est un bâtonnet de couleur constitué d'une poudre agglomérée. Il peut aussi désigner l'œuvre réalisée avec des pastels : Sylvain m'a offert un magnifique pastel. Il s'accorde au pluriel : il a peint avec des pastels. 

Une lumière de pastel : le mot évoque une lumière douce.

pastel employé comme adjectif est invariable : un tableau aux couleurs pastel.

Imparfait ou passé simple : comment choisir ?

« Une lumière de pastel meringuait les labours. J'allais plus élastiquement qu'au début de mon voyage. »

  • meringuait : imparfait à la 3e personne du singulier. Il s'agit ici d'un emploi métaphorique, puisqu'habituellement il appartient au domaine de la cuisine.
  • J'allais ou j'allai ? : imparfait ou passé simple ? Il y a une homophonie entre les formes de l'imparfait et du passé simple des verbes du 1er groupe à la 1re personne du singulier. 

💡La petite astuce : pour faire la différence entre les 2, remplace la 1re personne du singulier par la 1re personne du pluriel

Nous allions plus élastiquement qu'au début de notre voyage : il s'agit donc d'un imparfait, d'une action dans la durée.

Le passé simple évoque le résultat d'une action terminée : Je mangeais une pomme quand le téléphone retentit (l'action est en cours de durée, mangeais est un imparfait).

Je mangeai une pomme puis des bonbons (l'action est terminée, mangeai est un passé simple).

La prononciation des verbes en -iller

« La marche distillait ses bons effets. »

  • les verbes briller, pétiller, griller se prononcent [i-ié]
  • MAIS les verbes distiller, osciller, instiller se prononcent [i-lé] 

La terminaison des verbes du 1er groupe

« Elle me léguait ce trésor dont j'avais tant besoin et que j'avais été si peu disposé à conserver : le rythme. »

  • conserver : est un infinitif. Avec le son [é], Il y a une homophonie entre l'infinitif et le participe passé pour les verbes du 1er groupe. 

💡La petite astuce : pour trouver la bonne terminaison et savoir s'il s'agit bien d'un verbe du 1er groupe à l'infinitif, remplace le verbe par un autre du 2e ou 3e groupe, par exemple : J'avais été disposé à maintenir. 

  • disposé : est un passé simple employé comme adjectif. S'il s'agit d'une narratrice, il prendra le -e final marque du féminin : disposée. 

Le trait d'union et les mots composés

« Parfois, à grandes goulées, j'aspirais l'air au-dessus des champs. »

  • au-dessus : les mots composés avec dessus, dessous, dedans, dehors, delà, devant ont un trait d'union : au-dessus, au-dessous, ci-dessus, ci-dessous, là-dessus, là-dessous.

SAUF AVEC EN : en dessus, en dessous.

Le préfixe en-

« Pouvait-on s'enivrer du parfum des prairies lavées par la nuit comme on s'enivre de bon vin sec ? »

  • s'enivrer: ne prend pas 2 n comme ennuyer, ennuager ou enneiger, mais un seul, celui du préfixe.

Il est composé du préfixe en- (qui signifie être ou mettre dedans), du radical -ivr- et de la terminaison du 1er groupe -er.

Singulier ou pluriel ?

« Il y avait quelque chose d'excitant dans ces bouffées d'herbes coupées, le signe que la terre respirait et que j'avais encore pouvoir de la fouler. »

  • herbes coupées : il s'agit de différentes variétés d'herbes, donc le pluriel s'impose. Mais le singulier est également accepté : ces bouffées d'herbe coupée.

L'énantiosémie en linguistique

« Dans une maison d'hôtes d'Azay-sur-Indre, je tombai sur une histoire du bagne de Cayenne. »

  • hôtevient du latin hostis. L'accent circonflexe fait son apparition au XVIe siècle et marque la disparition d'une lettre, souvent un s. Un s que l'on retrouve dans hospitalité ou hospitaliser.

Le mot hôte a 2 sens : celui qui reçoit ET celui qui est reçu. C'est ce que l'on appelle en linguistique l'énantiosémie (néologisme inventé par le sémiologue Roland Barthes) : un mot qui signifie une chose ET son contraire.

Comme le verbe apprendre : il se rapporte à celui qui reçoit un enseignement ET à celui qui le prodigue : J'apprends à conduire, je lui apprends à conduire.

Le verbe louer peut se rapporter à la fois au locataire et au loueur.

L'origine des mots

« J'y découvris l'antienne des condamnés : "le passé m'a trahi, le présent me tourmente, l'avenir m'épouvante." »

  • antienne se prononce avec un [t]. C'est un terme littéraire qui désigne la répétition continuelle et lassante de quelque chose. Il vient du grec antiphonê qui signifie « chant alternatif ».

Ces ou ses ?

« La marche distillait ses bons effets. Elle me léguait ce trésor dont j'avais tant besoin et que j'avais été si peu disposé à conserver : le rythme. »

  • ses : pas d'hésitation possible entre le déterminant démonstratif ces, et le déterminant possessif ses. Ici il s'agit des « bons effets de la marche » et donc du déterminant possessif. 

« La marche dans les bois balayait ces effrois. » 

  • ces : le narrateur est seul dans son expédition, personne d'autre n'est là pour revendiquer une sensation d'effroi, ce ne sont donc pas les effrois d'un autre que la marche dans les bois balaie, il s'agit bien du déterminant démonstratif.

Conditionnel passé ou futur antérieur ?

« J'aurais pu recomposer la ritournelle : "Le passé m'oblige, le présent me guérit, je me fous de l'avenir." »

L'homophonie entre j'aurais (conditionnel)et j'aurai (futur) n'est valable qu'à la 1re personne du singulier, puisqu'aux autres personnes nous avons : 

tu aurais pu / tu auras pu 

il aurait pu / il aura pu 

Le récit est au passé, donc on conjugue au conditionnel passé et pas au futur antérieur.

 

Extrait de Sur les chemins noirs de Sylvain Tesson.

► Retrouve la lecture de la dictée de Sylvain Tesson.

Réalisateur : Xavier Blanot

Producteur : France Télévisions ; Média TV; Studio 77

Année de copyright : 2023

Année de production : 2023

Année de diffusion : 2023

Publié le 27/05/23

Modifié le 09/06/23

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