Les conduites à risque

On dit, surtout aujourd'hui, que les adolescents prennent des risques, qu'ils font des sports dangereux, prennent des risques avec leur santé. C'est une réalité épidémiologique et de santé publique. Les explications du pédopsychiatre Bruno Falissard.

La prise de risque chez l’adolescent

Avant d’être un adolescent, on est un enfant sous la coupole des parents. Dès que l'enfant entre dans une conduite à risque, on lui dit : « Reviens ici. Fais attention en traversant. Tu veux goûter de l'alcool ? C'est interdit ». L'enfant est protégé des conduites à risque mais il entrerait dans ces conduites si on ne faisait pas attention.

L’adolescent, en devenant autonome, s’engage dans des conduites à risque. Ça fait partie de l'expérimentation de la vie et de la socialisation.

Pourquoi aime-t-on le risque ?

Pour plein de raisons :

• Le risque donne des sensations. Quand on prend des risques, on se sent exister. Ça procure des émotions fortes et les êtres humains aiment ça. Pas tous, c'est ce qui est intéressant. Certains adolescents ont une appétence pour le risque et d'autres, pas du tout, avec une différence entre filles et garçons, les garçons ayant un peu plus tendance à avoir des conduites à risque.
• Le risque est aussi une façon de voir ce qu'on peut faire ou pas dans la vie. Les parents nous conditionnent à faire des choses sans danger. Mais dans la vie, pour progresser, il faut parfois prendre des risques. C'est difficile à apprendre et l'adolescent va, tout seul, essayer de partir tout seul en vacances en Espagne avec des amis. Il va prendre le risque qu'on lui vole son portefeuille, de se retrouver seul sans pouvoir parler sa langue, etc.

C'est une façon de devenir autonome.

Bien sûr, il y a la limite du risque. Nous vivons dans des sociétés où "risque" est proche de "danger" et nous avons très peur du danger. Cela crée des tensions entre parents et adolescents. Les parents oublient que le risque fait partie de l'existence.