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Histoire05:06Publié le 06/09/2021

Joséphine Baker, une artiste au service de la France libre

La grande explication

Le 18 août 1961, dans le parc de son château en Dordogne, Joséphine Baker est décorée de la Légion d’honneur et de la croix de guerre. L’émotion est visible sur le visage de l’ancienne résistante, entourée de ses proches.  Pour cette française d’adoption, c’est la consécration.   

Une enfance pauvre dans une Amérique raciste

Née en 1906 aux Etats-Unis, dans une famille pauvre du Missouri, l’enfance de Joséphine Baker est marquée par la ségrégation raciale et les lynchages du Ku Klux Klan.  À 13 ans, elle s’enfuit avec une troupe d’artistes. Puis, quelques années plus tard, à New York, le destin est au rendez-vous : Joséphine Baker est remarquée par une productrice qui lui propose de venir danser à Paris

Joséphine Baker, reine du music-hall des années folles 

Le 2 octobre 1925, la foule se presse au Théâtre des Champs Elysées pour assister à la Revue nègre : le nouveau spectacle de charleston et de musique noire américaine dont tout le monde parle. Joséphine Baker monte sur scène et le public parisien découvre, stupéfait, celle dont il ne pourra bientôt plus se passer. Déchaînée, la jeune femme, se livre à une danse effrénée… seins nus. Du jamais vu !

Ses deux amours : son pays et Paris

Dans ce Paris vibrant des années folles, Joséphine Baker triomphe. Alors que la France raffole d’expositions coloniales et de zoos humains, c’est en femme libre qu’elle joue avec les stéréotypes et les symboles racistes. Une ceinture de bananes autour de la taille, Joséphine embrase les Folies bergères et ses déhanchés torrides attirent le tout Paris. La mode s’en inspire et les Françaises adoptent sa coupe de cheveux. Née dans la misère et le racisme, Joséphine Baker est maintenant la première star noire de l’histoire ! Mais la légende de celle que l’on surnomme la Vénus d'Ebène ne fait que commencer. La reine du music-hall devient bientôt espionne, au service de la France libre

Engagée dès le début de la guerre

Le 3 septembre 1939, la France déclare la guerre à l’Allemagne. Joséphine Baker, qui a trouvé à Paris une terre d’adoption, est prête à tout pour défendre sa nouvelle patrie. Elle commence par chanter pour réchauffer le moral des soldats français. 

Une espionne au service de la France libre

Sa popularité lui ouvre toutes les portes. Surtout celles des ambassades, où lors de soirées mondaines, elle glane de nombreuses informations stratégiques qu’elle transmet au contre-espionnage. Puis, lorsque l’envahisseur nazi s’empare de son Paris adoré, elle se réfugie dans sa propriété en Dordogne où elle entend l’appel du général de Gaulle. Elle rejoint aussitôt la France libre pour laquelle elle continue de transmettre des renseignements, à l’encre invisible sur ses partitions de musique. 

Soutien indéfectible du général de Gaulle

En 1942, quand les alliés prennent le contrôle de l’Afrique du Nord Joséphine Baker parcourt des milliers de kilomètres de Tanger à Damas pour donner des concerts et apporter son soutien infaillible au général de Gaulle. Enfin, elle intègre l’armée de l’air comme officier de propagande. En 1945, Joséphine Baker savoure la victoire alliée. Mais un nouveau combat commence pour l’enfant du ghetto de Saint-Louis.  

Un combat contre le racisme

Joséphine Baker cache une blessure secrète. Malgré sa célébrité, sa fortune et ses médailles, la vedette n’est pas reconnue dans son Amérique natale ou la ségrégation raciale demeure. 

Mais en 1951, l’artiste est programmée aux Etats-Unis pour une tournée en Floride. Joséphine Baker impose que son concert à Miami soit ouvert à tous, quelle que soit la couleur de peau. Une révolution !

Aux côtés de Martin Luther King

Corps et âme, elle s’engage dans le mouvement pour les droits civiques et le 28 août 1963, lorsque Martin Luther King prononce son célèbre discours à Washington, elle se tient à ses côtés. Seule femme à prendre la parole, c’est sans plume ni paillettes qu’elle se présente devant cette foule immense, mais avec l’uniforme de la France libre. 

Mère adoptive d’une « tribu arc-en-ciel »

Elle aussi fait un rêve : celui d’un monde où les différences de couleur n’auraient plus d’importance. Quelques années auparavant, en 1954, elle adoptait ainsi douze enfants d’origines multi-ethniques pour fonder la « tribu arc-en-ciel » dans son château des Milandes. 

 

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Réalisateur : Flore-Anne d'Arcimoles

Auteur : Flore-Anne d'Arcimoles, Olivier Carpentier

Producteur : INA avec la participation de France Télévisions et TV5Monde

Année de copyright : 2021

Année de production : 2021

Publié le 06/09/21

Modifié le 05/09/24

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