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Histoire04:59Publié le 21/02/2024

La traque de la police française contre les militants communistes et la résistance intérieure

Missak Manouchian et ceux de L'Affiche rouge

En 1943, les militants du FTP-MOI - Francs-tireurs et partisans de la main-d’œuvre immigrée de Paris - enchaînent les actions contre l'occupant allemand. La capitale connaît presqu'un attentat tous les deux jours. En répression, la police française est chargée de traquer les résistants et de les arrêter.

Des brigades spéciales contre les résistants

Face aux attaques des FTP-MOI, René Bousquet, à la tête de la préfecture de police de Paris, exige de ses hommes qu'ils contrôlent la capitale, comme il en a pris l'engagement auprès des Allemands. Contrairement à ce que l’on croit souvent, ce n’est pas la Gestapo allemande qui pourchasse les résistants, mais bien la police française. Cette lutte est confiée à Lucien Rottée, directeur des Renseignements généraux de la préfecture de police de Paris, et à sa brigade spéciale (la BS), dirigée par le commissaire Fernand David. Face à l’ampleur de la tâche, la BS se voit dédoublée pour mener ses actions de répression :

  • à la BS1, dirigée par le commissaire David, la propagande politique.
  • à la BS2, supervisée par Jean Hénoque, la traque des terroristes.

Ces brigades sont constituées de policiers expérimentés, tous spécialistes des mouvements clandestins avant-guerre. Les archives de la préfecture de police dévoilent que cette traque dirigée par l'inspecteur Barrachin (chef de l'équipe de la BS2), fait des ravages dans les rangs des résistants parisiens.

Communistes arrêtés par la police française

La cible principale des policiers est la MOI, et d’abord sa section juive. Une première série de filatures vise le réseau juif de la jeunesse communiste. Le 23 mars 1943, 57 personnes sont arrêtées. Mobilisant des dizaines d’inspecteurs, les filatures se multiplient au sein de l’organisation de la MOI. Après plusieurs semaines, en juillet 1943, ce sont 77 militants qui sont arrêtés, dont plusieurs combattants du 2e détachement des FTP. Un coup dévastateur porté aux communistes parisiens.

Unification de la Résistance intérieure

Persuadés de l’imminence d’un débarquement des Alliés en France, les mouvements de résistance intérieure, comme « Combat », « Libération » et les communistes, décident de se regrouper dans un Conseil national de la Résistance (le CNR), rallié à la France libre du général de Gaulle. Sa mission : organiser la libération prochaine du pays. Ce n’est donc plus la guérilla urbaine qui est en jeu mais la préparation d’une véritable insurrection nationale.

Réorganisation des FTP-MOI

Dans cette armée secrète mise en place par la résistance unifée, les communistes souhaitent que leurs FTP deviennent les fers de lance. Pour cela, le PCF diffuse dans son appareil clandestin, notamment la MOI, un mot d’ordre clair : les FTP doivent amplifier leur action. Il en va de l’image des communistes et de leur place après la libération du pays. Résultat : la direction des FTP-MOI est repensée. Missak Manouchian prend la direction militaire de l’organisation, avec sous ses ordres, 40 combattants encore en activité. Manouchian a désormais comme supérieur hiérarchique direct, Joseph Epstein, un juif polonais, ancien des Brigades internationales, devenu le « colonel Gilles », chef militaire de tous les FTP de Paris français et étrangers.

► Chez les FTP-MOI, tout est en place pour le lutte finale contre l'occupant, mais le 16 novembre 1943, Missak Manouchian est arrêté par la police française à Evry, en région parisienne. Cette arrestation est la conséquence de longs mois de filature menés par les brigades spéciales de la préfecture de police de Paris.

Réalisateur : Hugues Nancy

Auteur : Hugues Nancy et Denis Peschanski

Producteur : NOVA PRODUCTION

Année de copyright : 2023

Publié le 21/02/24

Modifié le 21/02/24

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