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La libération et le retour des camps
Esther Senot, rescapée d'AuschwitzLe 27 janvier 1945, le camp d'Auschwitz-Birkenau est libéré par les soldats soviétiques. L'Armée rouge, accueillie par 7 000 détenus survivants, découvre la Shoah.
Le devoir de mémoire
A Birkenau, Esther jure à sa sœur Fanny de témoigner « pour qu'il n'y ait plus jamais ça » et que les déportés ne soient pas « les oubliés de l'Histoire ».
En 1944, ma sœur déclinait de jour en jour. Et puis un jour, elle n'est pas venue à l'appel. Je me suis précipitée dans la baraque où elle était. Les femmes m'ont dit qu'elle n'avait pas pu se lever et qu'elle avait été envoyée à l'infirmerie, qui était l'antichambre de la mort. Elle était dans un état pitoyable, elle avait été mordue par un chien, elle avait des plaies ouvertes, elle crachait le sang de partout, elle était allongée sur une paillasse. Quand on allait pas à l'appel, il y avait la carriole qui passait l'après-midi et emmenait tous les gens qui ne pouvaient plus travailler, elle allait directement au crématoire. J'ai essayé de la soulever pour qu'elle sorte de l'infirmerie. Elle m'a dit : « Ecoute, moi c'est la fin, j'ai lutté jusqu'au bout. Si tu as une chance de t'en sortir, tu me promets de raconter ce qui nous est arrivé, pour que l'on ne soit pas les oubliés de l'Histoire ».
Le retour des camps
Esther quitte Auschwitz le 18 janvier 1945, avant l'arrivée de l'armée soviétique. Elle subit les « Marches de la mort ». Transférée au camp de Bergen-Belsen, elle y reste environ deux mois, puis dans un autre camp avec 300 femmes avant d'être dirigée vers Mauthausen où elle est libérée le 5 mai.
Quand on est revenu, je pesais 32 kg avec les cheveux rasés, vous savez on nous reconnaissait facilement dans la rue. Il y a eu un petit attroupement, puis des gens qui nous ont dit : « Mais qu'est-ce qu'il vous est arrivé ? Racontez-nous ». Avec mon amie Marie, on a été pratiquement les 2 seules survivantes de ce convoi. On a commencé à parler. On lisait l'incrédulité dans leurs yeux et puis finalement au fur et à mesure que l'on parlait, ils ont commencé à dire : « Vous êtes devenues folles, vous racontez n'importe quoi, ça n'a pas pu exister. Vous vous rendez compte, comment vous pouvez propager des choses pareilles ? ». Et puis il y a un monsieur qui nous a regardées et qui a dit : « Au fait, vous êtes revenues si peu nombreuses, qu'est-ce que vous avez fait vous pour revenir et pas les autres ? ».
Finalement, ça a été une forme de culpabilité. Ca a été pénible, parce qu'on n'a pas pu parler. Personne n'a voulu nous croire, personne n'a voulu nous écouter, il a fallu attendre plusieurs décennies avant qu'on ait le droit à la parole. Et là, pour moi, ça a été une délivrance d'avoir pu tenir la promesse que j'avais faite à ma sœur...
Crédits images : © Getty Images, Paris musées, United State Holocaust Memorial Museum
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Réalisateur : Carole Pujol, Héla Khamarou, Alexia du Cheylard, François Gruaz
Producteur : France Télévisions
Année de copyright : 2023
Année de production : 2023
Année de diffusion : 2024
Publié le 26/01/24
Modifié le 28/01/24
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