L'ultimatum de Harry Truman au Japon

Pour faire céder le Japon, Truman a une arme redoutable entre les mains et il compte bien s'en servir, malgré la réticence des scientifiques. Mais comment l'utiliser ? Quel scénario choisir ? 

Quel est l'ultimatum lancé par Truman aux Japonais ?

Truman sait que les Japonais sont prêts à capituler grâce aux interceptions de ses services secrets. Leurs conditions : garder leur empereur, une exigence qu’écartent les alliés. Le 26 juillet 1945, la déclaration de Potsdam ne laisse à Tokyo qu’une alternative : la capitulation sans condition ou la destruction totale. Sans surprise, Tokyo juge cet ultimatum inacceptable. Truman est comblé. L’attitude de Tokyo lui permet de légitimer l’emploi de l’arme atomique qui lui offre un triplé gagnant. Elle évite à l’Amérique de sacrifier ses soldats. Elle lui permet d’obtenir rapidement la victoire et lui épargne de quémander l’aide de Moscou. Même si l’URSS attaque, son concours sera désormais accessoire. Le boutiquier du Missouri n’est finalement pas si naïf.

Comment utiliser l'arme atomique ?

À Washington, les experts du président étudient comment utiliser la bombe. Pour limiter le nombre de victimes, ils envisagent plusieurs scénarios : faire une démonstration de la bombe dans un lieu désert, devant une délégation japonaise. Mais cette option gâcherait le précieux uranium. Autre option : avertir Tokyo de la cible choisie mais l’Empire pourrait utiliser les prisonniers de guerre alliés comme boucliers humains et renforcer ses défenses aériennes pour abattre les bombardiers américains. Au final, les experts tranchent. Ils recommandent d’utiliser la bombe lors d’une seule frappe, surprise et destructrice.

Quel est le point de vue des scientifiques ?

Ce scénario alarme nombre de scientifiques. Léo Szilard avait rédigé la lettre qu’Einstein avait envoyée au président Roosevelt. Cette fois, il implore le président Truman de ne pas utiliser cette arme effroyable. Soixante-dix savants l’appuient car la bombe semble inutilement cruelle, face à un Japon à l’agonie. Mais Oppenheimer s’oppose à ce texte. Il est convaincu que le bombe mettra fin à toutes les guerres. Léo Szilard n’est pas entendu. Grives veille à ne pas transmettre la pétition au bureau ovale. Les scientifiques sont chargés de construire la bombe. Aux militaires de décider de son utilisation.

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