Ronald Reagan et le tournant néolibéral

Le 4 novembre 1980, Ronald Reagan remporte les élections présidentielles américaines. L’ancien acteur de cinéma devient le 40^e président des États-Unis. À l'aube des années 1980, le pays a soif de changement après une décennie de crises.

Années 1970 : les États-Unis en crise

En 1973, le scandale du Watergate, une affaire d’espionnage politique, plonge le Président Richard Nixon dans la tourmente. Il démissionne un an plus tard. En 1975, la chute de Saigon marque le départ des derniers soldats américains du Vietnam. Après 14 ans de conflit, les États-Unis ressortent vaincus et traumatisés. Le pays traverse alors une profonde crise de confiance. L’inflation et le chômage ne cessent d’augmenter. En 1976, l’élection du démocrate Jimmy Carter n’y change rien.

Critique de l'État Providence et émergence du néolibéralisme

Dans ce contexte, une nouvelle doctrine émerge : le néolibéralisme. Des économistes comme Milton Friedman militent pour un marché libre, et critiquent l'État Providence, cette politique selon laquelle le bien-être social est garanti par l'intervention de l'État. En 1978, la Californie sert de laboratoire à cette doctrine : il adopte une loi qui réduit drastiquement les impôts et obtient un large soutien populaire. Un mouvement est né. Bientôt, le pays entier va prendre le tournant néolibéral, sous l’impulsion d’une ancienne star d’Hollywood.

Ronald Reagan et la relance de l'économie par le néolibéralisme

À la fin des années 1930, un jeune acteur de cinéma nommé Ronald Reagan se fait connaître du public américain. Il incarne un héros charismatique dans plus d’une cinquantaine de westerns et de films d’aventure. En 1962, il se tourne vers la politique et rejoint le Parti républicain. En 1966, il devient gouverneur de Californie. Mais, c’est Washington qu’il convoite.
En 1980, Ronald Reagan est investi comme candidat Républicain dans la course à la Maison-Blanche, face à Jimmy Carter qui brigue un second mandat. Reagan fait campagne sur le thème du renouveau économique et patriotique. Son slogan, « Let’s make America great again ! » séduit les électeurs en mal de changement.
En 1981, Ronald Reagan s'installe à la Maison-Blanche et instaure une série de réformes économiques : les Reaganomics. Pour stimuler la croissance, il réduit massivement les impôts, dérégule l'économie, et favorise les entreprises et la production. La croissance revient, et la consommation explose. Mais cette prospérité nouvelle ne profite pas à tous les Américains. Les inégalités sociales se creusent. Les sans-abris se multiplient et les conditions de vie des classes populaires se détériorent.
► En 1984, Reagan est réélu avec une écrasante majorité. Il incarne alors le capitalisme triomphant des années 1980. Mais à l’époque, il n’est pas le seul chef d’État à mener une politique néolibérale.

Vague de politiques néolibérales dans le monde

Dès 1975 au Chili, la dictature du général Pinochet adopte un modèle radicalement néolibéral, inspiré par les théories des Chicago Boys, un groupe d'économistes chiliens formés aux États-Unis. En 1979, au Royaume-Uni, la Première ministre Margaret Thatcher applique des réformes néolibérales pour redresser un pays en crise. La Dame de fer partage avec Ronald Reagan les mêmes convictions sur l'économie, les valeurs conservatrices, et l’anticommunisme.
En 1989, Reagan quitte la Maison-Blanche après deux mandats, auréolé d’une popularité record. 20 ans plus tard, une crise financière mondiale, provoquée par la spéculation immobilière aux États-Unis, met en évidence les dérives du néolibéralisme, héritées de l’ère Reagan. Mais la figure de l’ancien Président continue d’inspirer la droite américaine. En 2016, Donald Trump est élu Président des États-Unis en reprenant le slogan rendu célèbre par Ronald Reagan.

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