Franco : dernières années et succession

Pour le peuple espagnol, les dernières années de dictature sont interminables. Alors que la colère monte chez les étudiants, les ouvriers, les séparatistes basques, et même les catholiques, Franco fait de la résistance. Il se choisit un successeur pour rester au pouvoir jusqu'au bout.

Le prince Juan Carlos choisi comme le successeur de Franco

En 1969, un nouveau personnage fait son apparition aux côtés du dictateur Franco. C’est le prince Juan Carlos de Borbón. Âgé d’une trentaine d’années, il est le petit-fils d’Alphonse XIII, l’ancien protecteur de Franco qui avait fui l’Espagne en 1931. Une belle prise pour le Caudillo qui le désigne comme son successeur officiel, sans lui donner de date. Il l’installe à Madrid avec sa femme Sophie, la fille du roi de Grèce. Pour Franco, le choix de ce jeune prince est une garantie de pouvoir rester au pouvoir jusqu’au bout.

Manifestations d'étudiants et d'ouvriers

Dans les années 1950, des étudiants s’étaient mis à réclamer des libertés publiques. À la fin des années 1960, malgré la dictature, comme ailleurs en Europe, ils sortent en masse pour s'exprimer. Et beaucoup d’ouvriers rejoignent leur mouvement de révolte.

Nous, les gens, on sortait nombreux pour aller manifester à Madrid. Les autorités franquistes voyaient bien que ça sentait la fin pour la dictature. Cela devait se terminer, ce n'était plus supportable.

 

Tomás Monteiro, opposant à Franco.

Attentats de l'ETA et révolte des catholiques 

Malgré les manifestations populaires, la dictature s'éternise. Y compris au Pays basque où des militants séparatistes entrent en clandestinité pour exiger l’autonomie de la région. Avec leur organisation armée (l’ETA), ces derniers commettent des attentats au cœur du pouvoir. En 1973, l’un d’entre eux tue le chef du gouvernement. Plus inattendu, une partie des catholiques se révoltent aussi contre la dictature. Depuis le concile Vatican II, à Rome (assemblée de tous les évêques du monde pour assurer le renouveau de l'Église), le clergé espagnol réclame des réformes démocratiques et, souvent, s’unit dans ses revendications, au parti communiste clandestin. Un coup de poignard dans le dos pour Franco qui s’est appuyé sur l’Église durant toute sa dictature.

Malade, Franco meurt le 20 novembre 1975.

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