Une enfance marquée par la perte de l'Empire colonial espagnol

Après que son père, franc-maçon notoire ait quitté le foyer familial pour aller vivre avec une autre femme, le jeune Franco voue une haine sans borne aux francs-maçons et une admiration toute aussi forte à sa mère et à tous les catholiques. Outre ces évènements personnels, la chute de l'Empire colonial espagnol va profondément influer sur le futur dictateur.

En deux siècles, l'empire colonial espagnol s'effondre

Le jeune Franco est marqué à l’âge de 6 ans par la défaite de Santiago de Cuba en 1898, quand la flotte espagnole a été détruite par les États-Unis. Une humiliation nationale. Depuis deux siècles, le vieux royaume d’Espagne n’a cessé de perdre ses colonies les unes après les autres : la Californie, le Mexique, l’Amérique du Sud, les Philippines… Dans les années 1920, quand Franco est nommé général, à part le Maroc, il ne reste pas grand-chose de l’empire colonial espagnol.

Tolède : le fief du général Franco

La guerre du Rif terminée, Franco rentre à Tolède, au Palais de l’Alcazar, l’ancien château de Charles Quint. Tolède a été la capitale de l’Espagne et Franco y a fait ses études d’officier au début du siècle. L’homme qui va bientôt embraser l’Espagne compte sur la nouvelle génération pour se consacrer, comme lui, à la grandeur du pays et à sa monarchie. À la fin des années 1920, Franco ne songe pas à la politique, mais juste à son exceptionnelle carrière. Comme beaucoup de militaires, il est monarchiste. C’est un proche d’Alphonse XIII, le roi d’Espagne, qui le chouchoute depuis ses faits d’armes au Maroc. Le roi a été le témoin de son mariage. Son avenir dans les hautes sphères de l’armée est assuré.

En Espagne, les jours de la monarchie sont comptés

Franco réalise-t-il que la monarchie espagnole, usée jusqu’à la corde, n’en a plus pour longtemps ? Dans les années 1920, lors d’un voyage en Estrémadure dans le sud-ouest du pays, Alphonse XIII découvre la pauvreté, la consanguinité fréquente chez les paysans les plus pauvres : tout le malheur de l’Espagne rurale. Pas de classe moyenne, de grandes inégalités, un système néo-féodal où de riches propriétaires font travailler des milliers de journaliers pour de tout petits salaires. Et il y a l’Église catholique, proche des puissants. Elle a la mainmise sur l’éducation des enfants et pour beaucoup d’Espagnols, cela ne passe plus.

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