Franco pendant la Seconde Guerre mondiale

En juin 1940, Franco voit la France s'effronder devant l'armée allemande. Il compte bien profiter de cette défaite pour faire avancer ses propres intérêts. Le maréchal Pétain est désormais à la tête d'un État français affaibli et coupé en deux. Le Caudillo sent qu'il peut récupérer des territoires français en Afrique, s'il s'allie à l'Allemagne, et reconstituer son rêve d'empire. Mais les franquistes sont divisés sur Hitler, et l'Espagne exsangue est incapable de se lancer dans un nouveau conflit.

La menace anglaise et américaine

La Grande-Bretagne et les États-Unis menacent d'interrompre leurs exportations de céréales et de carburant vers l'Espagne. Comment rejoindre l'Allemagne dans la guerre sans plonger le pays dans la famine ? Franco décide de faire de cette misère un argument. Il envoie son ministre des Affaires étrangères et beau-frère, Ramón Serrano Súñer, rencontrer Hitler pour monnayer son entrée en guerre aux côtés des nazis. En plus de la compensation des exportations anglo-saxonnes, Franco demande le Maroc français et une partie de l'Algérie également française. 

Hitler ne souhaite pas l'entrée en guerre de l'Espagne

La demande est jugée exhorbitante par Hitler qui décide de rencontrer le Caudillo. Le Führer connaît la faiblesse de l'Espagne mais veut sonder Franco sur la création de bases militaires allemandes dans son pays. Et il envisage de lui demander l'accès à Gibraltar possédé par la Grande-Bretagne et qu'il veut attaquer.

Franco et Hitler se rencontrent à Hendaye

Ils ne se sont jamais vus et le courant passe mal entre les 2 dictateurs. Le Caudillo exaspère le Führer, qui préfère se « faire arracher quatre dents » plutôt que le revoir. Hitler refuse les demandes de Franco. Il pense que les Français se révolteraient et que les colonies passeraient à la résistance. La rencontre ne donne aucun résultat.

Sur le chemin du retour Hitler rencontre Pétain

Ils se retrouvent à Montoire-sur-le-Loir, le 24 octobre 1940. Hitler rassure Pétain sur les colonies qui resteront bien françaises. Pragmatique, le Führer a choisi la France comme collaborateur prioritaire, au détriment de Franco qui voit ses rêves d'empire s'écrouler.

Franco réécrit l'histoire en sa faveur

Sa rencontre avec Hitler est une victoire affirme Franco. Il a su résister au Führer, malgré une énorme pression pour que l'Espagne entre en guerre. Une version totalement fausse selon les historiens mais qui cadre avec le mythe que le Caudillo veut imposer : celui du stratège qui a su maintenir son pays hors de la guerre.
 

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