Des ouvriers français réquisitionnés par Vichy

Pour remplir ses objectifs, Vichy s’enfonce plus encore dans la compromission. Puisque le volontariat a montré ses limites, place à la coercition !

Qui sont les STO ?

Le 13 septembre 1942, un texte de loi rédigé en concertation avec l’occupant est promulgué. Fort de cette législation, l’État français s’arroge le droit de réquisitionner de la main d’œuvre à sa convenance. Sans dire son nom, le travail obligatoire est sournoisement instauré. Les premiers à en faire les frais sont les ouvriers spécialisés réclamés par l’industrie d’armement nazie. Priés d’établir la liste de leur personnel requérable, certains patrons encore marqués par les grandes grèves du Front populaire en profitent pour se débarrasser des éléments qu’ils trouvent subversifs. La collaboration présente parfois des avantages. Curieusement, cette ponction humaine sur la France ouvrière ne provoque guère de rébellion. À l’heure du chacun pour soi et de la délation, le climat général est à l’obéissance. Les requis se soumettent en masse. En trois mois, à raison de 2 à 3 000 départs par jour, le quota des 250 000 travailleurs exigé par l’Allemagne est atteint.