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Histoire05:22Publié le 01/09/2025

La première cohabitation

La grande explication

Le 22 mars 1986 à Paris, se tient pour la première fois le Conseil des ministres de la première cohabitation. Dans une atmosphère glaciale, le président de la République François Mitterrand, un homme de gauche, fait face au nouveau chef du gouvernement, Jacques Chirac, le leader de droite. Jamais, dans toute la Ve République, le chef de l’État et son Premier ministre n’avaient été des adversaires politiques.

Partage des pouvoirs entre les adversaires politiques François Mitterrand et Jacques Chirac

En mai 1981, François Mitterrand est élu président de la République. La victoire du candidat socialiste marque le retour de la gauche, après 23 ans de droite au pouvoir. Pierre Mauroy, le Premier ministre, lance rapidement les réformes voulues par Mitterrand : la peine de mort est abolie, le salaire minimum est augmenté et les aides sociales revalorisées. L’âge de la retraite est abaissé à 60 ans, et l'État nationalise massivement dans le secteur des banques et des industries.
Mais en 1983, la situation économique se dégrade. Le gouvernement prend le tournant de la rigueur : la France adopte une politique d'austérité pour réduire les déficits. La popularité de François Mitterrand est touchée. L’opposition est alors incarnée par Jacques Chirac, ex-Premier ministre, maire de Paris et leader du Rassemblement pour la République. En 1986, le RPR s’allie aux partis de centre-droit et remporte les élections législatives. La coalition obtient même la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Le parti présidentiel est battu, du jamais vu sous la Cinquième République. Ça n'est même pas prévu par les institutions.

La cohabitation, une situation politique inédite

Depuis 1958, la Constitution de la Ve République affirme que « le président de la République nomme le Premier ministre ». Pour appliquer sa politique, le chef de l’État choisit toujours une personnalité issue de son camp. Mais si l’Assemblée nationale devait basculer dans l’opposition, le Premier ministre serait alors bloqué par les députés pour faire passer les lois… Dans un tel scénario, Charles de Gaulle affirme qu’il démissionnerait de la Présidence. En mars 1986, François Mitterrand y est confronté le premier… et il choisit de rester. Pour lui, ce n’est pas le Président qui est désavoué, mais le gouvernement. Il décide de nommer le chef de l’opposition, Jacques Chirac, Premier ministre.

Duel au sommet de l'État

La cohabitation débute dans un climat tendu entre les deux hommes, qui se rendent ensemble aux sommets internationaux. Alors que François Mitterrand réaffirme son autorité sur la politique étrangère, Jacques Chirac lui, amorce son programme de privatisations et de dérégulation économique du pays. En décembre 1986, plus de 400 000 étudiants et lycéens manifestent dans la rue contre le projet de loi Devaquet, un plan de réforme de l’université. Un jeune étudiant, Malik Oussekine, meurt en marge d’une manifestation, après avoir été frappé par des policiers. Dans l’émotion qui s’empare du pays, Mitterrand désapprouve la gestion de crise de son Premier ministre. Le projet de loi est retiré. Et Jacques Chirac est affaibli.
En 1988, la campagne pour l’élection présidentielle oppose, pour la première fois, le chef de l’État en exercice à son Premier ministre. Lors du débat d’entre-deux tours, les deux adversaires se rendent coup pour coup.

Ce soir, je ne suis pas le Premier ministre, et vous n’êtes pas le président de la République. Nous sommes deux candidats à égalité, et qui se soumettent au jugement des Français, le seul qui compte. Vous me permettrez donc de vous appeler Monsieur Mitterrand.

Jacques Chirac

Mais vous avez tout à fait raison, Monsieur le Premier ministre.

François Mitterrand

Les deux autres cohabitations de la Ve République

En mai 1988, Jacques Chirac est battu et François Mitterrand est réélu. Le Président nomme le socialiste Michel Rocard Premier ministre, et dissout l’Assemblée. C’est la fin de la première cohabitation. En deux ans, cette expérience politique a démontré la souplesse des institutions mais aussi la difficulté du partage des pouvoirs. Deux autres cohabitations suivront :

  • en 1993, François Mitterrand doit encore composer avec un Premier ministre de droite, Edouard Balladur.
  • en 1997, Jacques Chirac, devenu Président, doit à son tour cohabiter avec le socialiste Lionel Jospin.

La cohabitation, une situation peu probable avec le quinquennat présidentiel

Tout change en l’an 2000. La durée du mandat du chef de l’État est réduite de 7 à 5 ans. Avec cette mesure, les élections présidentielles et législatives se tiendront désormais à 1 mois d’intervalle. Les chances de cohabitation sont ainsi réduites, et le président de la République voit son pouvoir renforcé.

 

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Réalisateur : Jean-Christophe Nabères

Auteur : Flore-Anne d’Arcimoles et Jean-Christophe Nabères

Producteur : INA avec la participation de France Télévisions et TV5Monde

Année de copyright : 2025

Année de production : 2025

Publié le 01/09/25

Modifié le 10/10/25

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